Chapitre 5

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Je me sentais encore un peu groggy par la nuit que je venais de passer. J'avais tellement pleuré que j'avais sûrement les yeux encore un peu rouge et gonflés. En tout cas, la lumière du jour me faisait mal, et je préférais rester sous la couette. Telle une lave qui ne voulait pas bouger, je m'enveloppais de la couverture pour en faire un cocon. Bien au chaud, je comptais y rester et méditer sur ma vie et mes choix. Cameron m'avait fait comprendre que je devais essayer de communiquer avec le serpent. Seulement, je n'étais pas si sûre de comment j'allais m'y prendre. Je n'étais même pas sûre qu'il comprenne ce que je dis, et il y avait de grandes chances qu'il me croque. Je lâchai un lourd soupir.


« Tu comptes rester ici toute la journée ? S'enquit Gabriel assis sur le rebord de la fenêtre.

- Sûrement. Répondis-je, en sortant ma tête de la couverture.

- Tu es ridicule. Tu le sais au moins ? Soupira-t-il, en levant les yeux au ciel. »


Oui, je le savais. Et je n'avais pas besoin qu'il me le dise pour m'en rendre compte. Cela faisait parti de moi, et le ridicule ne tuait pas. L'adage "Tout ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort" était significatif dans ce cas. J'entendis les pas de Gabriel sur le sol, et avant même que je ne puisse agripper fermement la couverture, cette dernière m'échappa. L'ange noir venait de la tirer pour m'en sortir.


« Gabriel ! Geignis-je, en lui lançant un regard noir.

- Lève-toi. On bouge. Ordonna-t-il, sans plus.

- Tu comptes me kidnapper ? Ou bien c'est une proposition de fuite comme tu sais si bien les faire ? Questionnai-je, en haussant un sourcil.

- Ni l'une, ni l'autre. Tu as une minute pour enfiler une tenue correcte et me rejoindre en bas. Rétorqua-t-il, sans en dire plus. »


Il n'attendit pas plus, pour partir par la fenêtre. Je soupirais légèrement irritée par le comportement autoritaire de Gabriel. J'en avais déjà assez avec Cameron et voilà qu'il s'y mettait. Je me demandais bien ce qu'il lui passait par la tête. Je finis par me lever, et faire ce qu'il me dit. L'ange noir ne faisait jamais quelque chose pour rien. Je l'avais compris en vivant ces quelques mois avec lui. Cela n'avait rien de rose que de cavaler dans la nature, et de tuer des gens qui cherchaient à me kidnapper, mais heureusement ce n'était pas tout noir non plus. Gabriel m'avait aidé à ne pas faire des bêtises plus grosses que moi.

J'avais mis un vieux jogging, ainsi qu'un sweat. J'avais attaché mes boucles rousses en arrière, ça collait avec l'allure sportive que j'essayais de donner. Je descendis donc rejoindre Gabriel, dehors. Étrangement, personne n'était venu m'intercepter pour me demander où j'allais. Voir personne ne tentait de me suivre pour me surveiller. C'était plutôt étrange. Enfin bref, je rejoignis Gabriel, qui m'indiquait la forêt. Nous allions donc en forêt, et j'avais bien fait de choisir une tenue de sport. Connaissant Gabriel, la balade allait être longue et éprouvante.


***


Longue et éprouvante. Bon Dieu, j'allais massacrer ce saleté de piaf noir ! Pourquoi passait-il par des endroits si compliqués ? Je n'avais pas d'ailes comme lui, j'étais obligée d'escalader, et le pire j'avais failli mourir deux à trois fois. De plus, il m'interdisait de prendre un chemin plus long, et je ne savais même pas pourquoi je lui obéissais. Je pouvais tout aussi bien prendre un autre chemin, mais le problème était que si j'en prenais un autre, Gabriel m'aurait semée. J'avais complètement vidé mon énergie à grimper une énième falaise, en faisant attention où je mettais les pieds et les mains. En plus, je n'avais même pas l'équipement adapter à l'escalade.

Les Gardiens Et Les Loups Tome 3 : L'Appel du MonstreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant