Chapitre 10

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Il est 14h pile.

Je traverse la maison à pas de course pour me retrouver dans la chambre de Léane.

Elle est assise à son bureau, sûrement en train de réviser ses cours de médecine.

« C'est l'heure », l'interrompait-je.

Elle se redresse et m'observe.

« L'heure de quoi ?

– L'heure d'espionnage ! fais-je en prenant une position de ninja.

– Ah ouais c'est vrai, j'avais complètement oubliée.

– Alors, on commence par quoi ? demandai-je en m'asseyant sur son lit, impatiente.

– On va guetter ce qu'elle fait jusqu'à qu'elle parte. »

Elle se lève et me tape le front.

« Et discrètement !

– Oui oui, je suis une vraie espionne quand je veux !

– On verra bien. »

Elle sort de la chambre et je fais de même. Nous marchons à pas de loup vers la cuisine puis le salon. Comme il n'y a personne, nous nous dirigeons dans sa chambre. Toujours personne.

« Elle est où alors ? demandai-je.

– Bon euh... tu fais toutes les chambres et le bureau de papa et moi je refais le salon et la cuisine. J'irai aussi dans le jardin, on sait jamais. »

J'acquiesce et marche sur la pointe des pieds direction le bureau de mon père. Quand je passe devant la salle de bain, j'entends le bruit du sèche-cheveux. Je pose doucement mes doigts sur la poignée mais la porte s'ouvre brutalement et je tombe la tête la première dans la salle de bain.

« Qu'est-ce que tu fais ? »

Je relève la tête et découvre ma mère vêtue d'une longue robe bleue. Elle est maquillée et ses cheveux, habituellement attachée, tombent en cascade sur ses épaules.

« Euh rien. Pourquoi t'es habillée comme ça ? demandai-je en me relevant.

– J'ai un rendez-vous avec mon patron.

– Ah... », fut ma seule réponse.

Elle me passe devant en faisant claquer ses talons au sol.

Carrément !

Léane apparaît au seuil de la porte du salon.

« Waouh ! Tu vas où comme ça ?

– Mon patron m'a invité dans un restaurant luxueux.

– Ah ouais quand même !

– Alors comment tu me trouve ? fait-elle en tournant sur elle-même.

– Resplendissante ! Cette robe te vas à ravir ! »

Trop de compliments d'un coup, ça me donne mal au crâne.

« C'est la première fois que tu t'habilles aussi bien pour un simple rendez-vous avec ton patron », lançai-je.

Ma mère fait volte-face et me fait les gros yeux.

« Ce n'est pas un simple rendez-vous ! »

Je croise les bras devant moi.

« C'est sûr ! Si t'es en compagnie de ton amant, ce n'est pas un simple rendez-vous ! »

Elle me fixe incrédule et c'est à ce moment là que je m'aperçois que j'ai fait une gaffe.

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