Le Survivant

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Cela faisait maintenant une semaine qu'Harry Potter était dans le coma. Ses constantes étaient stables mais sa magie était faible suite au combat. Physiquement il garderait des cicatrices, notamment sur tout le côté gauche de son visage ainsi que trois autres sur son abdomen.

Ses amis, Ronald Weasley et Hermione Granger, passaient leurs journées, et même parfois leurs nuits, à veiller sur lui. Ils lui parlaient, lui racontant comment le monde continuait de tourner malgré sa lourde absence, comment allaient le reste de ses amis, sa "famille" comme il les appelait, mais rien y faisait. Il s'obstinait à garder le silence malgré lui, au grand dam de ses camarades, et du monde sorcier en général. Les deux compagnons d'Harry se demandaient ce que pouvait bien ressentir ce dernier.

"Hermione, chuchota Ron, tu penses qu'il va se réveiller un jour?

Je suis presque certaine que oui, répondit Hermione en esquissant un faible sourire, laisse lui un peu de temps et de repos, il en a grandement besoin.

Je sais que tu dis ça pour te rassurer Hermione, et je t'assure que ça me fait aussi du bien de penser ça, mais dis moi ce que tu penses réellement.

Honnêtement Ron, je m'inquiète du comportement qu'il pourrait adopter à son réveil. Tu as bien vu comment il était avant de s'effondrer. Je n'aurais jamais imaginé le voir ainsi, j'étais effrayée Ronald. Il était empli de haine, si violent et fou. Comme si le Mage Noir avait prit possession de lui."

A ses mots Ron blêmit et se mit à imaginer le pire

"Tu ne penses tout de même pas que Tu-Sais-Qui est en Harry en ce moment?

Non Ronald, c'était une façon de parler. J'ai mal choisi mes mots, désolée. En revanche, je pense qu'il a pu réussir à le rendre fou. J'espère seulement qu'Harry n'aura pas totalement sombré dans la folie."

Le rouquin acquiesça, à la fois triste et horrifié en s'imaginant faire face à son meilleur ami devenu fou à lier, complètement changé, haineux et violent. Il réprima un frisson et prit la main de la jeune femme dans la sienne.    

"Espérons que lorsqu'il se réveillera, nous retrouverons notre bon vieux Harry, juste Harry", déclara-t-il en se forçant à sourire

Hermione lui rendit son sourire et l'invita à rejoindre la Grande Salle afin d'aller se restaurer, ce qu'ils n'avaient pas fait depuis deux jours. Trop inquiets quant au sort de Celui Qui A Survécu. Ils quittèrent alors l'infirmerie et laissèrent leur ami, toujours inanimé.

Quelques minutes après que le duo de Gryffondor se soit rendu au rez-de-chaussée, une personne, seule, pénétra dans cette grande pièce, pleine de lits. La plupart étaient entourés de rideaux blancs, indiquant qu'ils étaient occupés. Il se dirigea vers celui qui avait le plus grand espace autour, le lit d'Harry. Il entrouvrit l'étoffe et s'engouffra dans le semblant de chambre dédié au blessé.

Il approcha à pas de loup, se trouvant ridicule, car même si il marchait en martelant le sol et en hurlant, l'homme alité ne se réveillerait pas. Il leva une main, la dirigeant vers le visage du brun endormi

"Tu ne t'es vraiment pas loupé, Potter. Regarde-toi, comme si une cicatrice ne te suffisait pas, il a fallu que tu en aies une seconde. Finalement, "Le Balafré" ça te va comme un gant désormais. Non mais vraiment, tu t'es vu? Je suis sûr que toi, Ô Saint Potter, tu vas en jouer de cette cicatrice, du genre chevalier héroïque qui sauve, non pas la veuve et l'orphelin, mais le monde entier."

En disant ces mots, Draco Malfoy effleura la cicatrice encore fraiche du bout des doigts, frôlant à peine la peau. Puis la retira d'un coup, comme si il s'était brûlé.

"Je te déteste, Potter. Sache-le", déclara Malfoy d'un ton sec qui contrastait avec la larme qui coulait le long de sa joue.

Il resta quelques secondes à fixer le visage de Potter puis tourna les talons et sorti d'un pas rapide et laissant les rideaux presque grands ouverts et en claquant la porte.

En entendant la porte claquer, Madame Pomfresh sortit en trombe de son bureau pour voir ce qu'il se passait. Elle vit alors que les rideaux du lit du jeune homme tant adulé n'étaient pas en place. Elle se pressa pour vérifier que tout allait bien. L'adolescent était bien là. Elle décida donc de faire un contrôle de routine, histoire d'être sûre. Elle procéda donc à sa routine d'examens sur Harry, mais elle se rendit compte qu'il avait récupéré quasiment la totalité de sa magie. Et par dessus tout, il était sorti du coma. Il était encore profondément endormi, certes, mais pouvait désormais se réveiller à tout moment.

Elle se demandait, comme tout le monde, dans quel état psychologique il serait en ouvrant les yeux. Mais pour savoir cela, il fallait encore patienter.


PatienceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant