-13-

475 51 21
                                    

PDV Dean:

Tous ces petits détails. Sa manière de me détailler au lieu de m’observer. Sa violence lorsqu’il m’embrassait. Sa façon de me poser des questions sur ma vie, sur mon passé, sur ce que je faisais. Tout ceci que je n’avais pas remarqué et que je n’aurais sans doute jamais deviné si ce jeune homme n’avait pas hurlé un prénom qui n’était pas le sien. Nathanaël n’existait en aucun cas et lorsque j’entendis ce prénom, lorsque j’entendis prononcer clairement « Castiel », je crus tout d’abord à une mauvaise blague. Cela ne pouvait pas être.. L’homme auquel je tenais la main, l’homme dont j’étais éperdument tombé amoureux au fil du temps. Mais que je le veuille ou non n’avait pas la moindre importance, non. Puisqu’il était bel et bien celui que le garçon avait interpellé dans la rue, puisqu’il posait sa main sur son épaule. Castiel. Castiel. Castiel. Ce prénom résonnait dans ma tête. Impossible de m’en défaire.

Je restais quelques instants choqué, mais au final, pas tant que cela. Toute cette stratégie était bien joué, je me devais de le reconnaître. Oui, faire passer l’information, intellectualiser le problème afin d’en venir à bout, alors que si j’écoutais mon cœur, je serais déjà au sol. Je déglutis tandis que je souriais doucement au jeune homme, d’une manière néanmoins si intense et puissante qu’il dut le sentir, qu’il dut comprendre qu’il avait fait une erreur puisqu’il murmurait d’une petite voix, en reculant :

" Je.. Je suis désolé de.. "

Je serrais la mâchoire. Tout cela, tous ces souvenirs, tous ces cauchemars, tout avait disparu lorsque je m’étais retrouvé avec lui. Mais maintenant que je découvrais la vérité, tout me revenait en pleine figure. Je posais une main sur mon crâne, tâchant de me retenir tandis que des pulsions meurtrières prenaient place en moi. Je me sentais si mal en réalité. Trahi, sali, humilié. Je m’étais fais avoir comme un collégien. J’avais honte de moi-même, tellement que je me retournais pour vomir le repas que je venais d’engloutir avec appétit pourtant. Que se passait-il ? Pourquoi est-ce que.. Cela m’avait fait si mal ?

Le fameux Balthazar reculait toujours, regardant l’homme qui m’accompagnait avec une certaine pitié, avec une certaine peur également. Et je compris. Je compris que je n’étais qu’un monstre. Qu’un de plus à attraper. Qu’un de plus à mettre derrière les barreaux. Et que je ne serai sans doute jamais plus qu’un monstre aux yeux de.. De Castiel. « Méfiez vous de Cast.. » En fait, cela voulait surtout dire, Méfiez vous de Castiel. Si tel était son prénom alors oui, j’aurais du me méfier de Castiel, en effet. Castiel, cette espèce de démon au visage d’ange. Castiel, qui avait eu le don de me faire perdre la tête. Castiel, qui hantait mon esprit depuis la seconde ou je m’étais rendu compte que Nathanaël n’était qu’une supercherie. J’étais tombé amoureux d’un être qui n’existait pas.

C’en fut trop pour mon cerveau, qui vrillait totalement. Je sortais alors mon arme, sans réfléchir ; nous étions dans une ruelle, je ne risquais pas grand-chose. Balthazar me regardait, paniqué, des larmes dégoulinant aux coins de ses yeux. Je voulais que Castiel souffre. Je voulais qu’il.. Qu’il meurt de l’intérieur pour le mal qu’il m’avait fait. Qu’il paie pour.. Pour avoir fait son travail ? Murmurait une petite voix dans ma tête. Cela est le jeu, Winchester, en grommelait une autre. Tu t’es cramé les ailes parce que tu n’as pas été assez prudent, marmonnait une troisième. Puis une quatrième : tu es trop stupide, Dean. Tu aurais du le comprendre de suite.

_ « TAISEZ VOUS, hurlais-je en même temps que je tirai, ne laissant aucune chance au jeune homme. »

Une balle. « Tu es d’une stupidité, Dean. » Deux balles. « Père aurait voulu que tu sois plus intelligent pour éviter un tel carnage. » Trois balles. «  Tu n’es qu’un bon à rien. » Quatre balles. « Souviens toi, Winchester.. N’y a-t-il pas quelque chose qui te tracasse ? »

Destiel UA ( Première Partie ) - TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant