PDV Dean:
Le cœur meurtri, une bouteille de Whisky vide dans la main gauche, je me trouvais à la sortie d'un bar LGBT dans lequel je venais de passer plusieurs heures. Je titubais, des larmes perlant au coin de mes yeux. Mon organe vital me faisait un mal de chien ; j'aurais du comprendre, j'aurais dû savoir d'avance que tout ceci était voué à l'échec. Que ma vie ne serait jamais qu'une grosse blague. Je m'effondrais dans une ruelle sombre, son ombre me guettant à chaque instant, son regard me hantant à chaque fois. Et toi, est-ce que tu pensais à nous, parfois?
Je me recroquevillais, mes bras entourant mes genoux, mon visage dévasté par l'émotion. Je ne parvenais pas à croire que j'avais réussi à me mentir pendant tout ce temps. En quoi croyais-je, si ce n'était.. ? Des hoquets de désespoir s'échappaient d'entre mes lèvres. Je n'aurai voulu garder que l'Amour ; mais j'avais récolté l'illusion. Je déglutissais avec difficulté, me remémorant le fait qu'il n'avait pas été là à ma sortie de l'hôpital, qu'il n'avait donné aucun signe de vie depuis. Et je devais vivre comme si ne rien n'était ? L'oublier alors qu'il était tout ce que j'aimais, la seule personne que je désirais plus que tout en ce bas monde ?
J'étais déchiré, putain. Tellement que j'en avais la tête qui tournait ; à un point tel que je finis par vomir sur le sol. J'enfonçais à la suite mon poing dans le mur, une fois, puis deux, puis trois. Je ne ressentais plus rien et pourtant, je ne pouvais pas m'empêcher d'hurler, de crier au monde entier mon désespoir face à cette vie qui n'était plus qu'une vulgaire blague. Tout revenait au point de départ ; whisky, rigolade, attirance palpable. Et je me surpris à sourire malgré mes larmes.
A chaque fois, cela était la même chose, excepté que ce soir, je m'avouais enfin la vérité ; celle que je l'aimais toujours, malgré ces cinq années qui venaient de s'écouler. Pourtant, je ne pouvais m'empêcher de croire qu'il reviendrait un jour ; sans doute m'illusionnais-je, mais je voulais croire que cela pouvait être possible, quand bien même cela compliquerait la situation qui n'était déjà pas simple. Je fermais mes yeux tandis que mes mains étaient en sang.
Je me calais contre le mur, sortant de mon porte feuille l'unique photo qui se trouvait à l'intérieur. On pouvait voir mon fils, John, avec sa petite sœur. Les deux amours de ma vie. Ma femme, Lys, était une personne merveilleuse, qui n'avait rien à voir avec.. Avec les personnes que j'avais pu connaître autrefois. Je l'aimais profondément, mais je sentais que cela n'était pas aussi fort que..
Je me mordais furieusement les lèvres, rouvrant les yeux tandis que je sentais une présence non loin de moi. Et je me surpris à rire de manière machiavélique. Si quelqu'un voulait me tuer, qu'il le fasse maintenant. Ce serait avec plaisir, même. Je n'avais plus rien à perdre, de toute manière.
_ « Dean... ? »Mais cela était une voix de femme qui résonnait à mes oreilles. Lys se trouvait bel et bien là, en face de moi. Elle me regardait avec une grande inquiétude, les bras croisées avant de s'avancer dans la lumière. Elle s'agenouillait devant moi, n'ayant aucune idée de ce qu'il se passait. Cela était la première fois que je la voyais là. Sans doute m'avait-t-elle suivi. Je baissais la tête, honteux, tandis que je me remettais à pleurer. Elle ignorait tout, absolument tout de ma vie passé. Je n'avais jamais eu le courage de lui dire ce qu'il s'était passé.
La pauvre ne comprenait pas ce que je ressentais ; la peine qu'était mienne en cet instant si particulier que le sens lui même en devenait étranger. Pourtant, elle s'agenouillait devant moi, dégageant ma mèche comme elle adorait le faire. Elle posait ses deux mains sur mes joues, essuyant de ce fait les larmes qui coulaient encore. Puis elle me sourit si tendrement que j'eus voulu la remercier pour ce moment. Elle déposait ensuite ses lèvres sur les miennes, ne rajoutant rien de plus, si ce n'est un : « Est-ce que tu m'aimes ? », à peine audible.
_ « Toujours, lui répondis-je dans un murmure. »
[...]
Nous n'avions jamais reparlé de cet épisode. J'avais cessé de boire autant, mais j'allais pourtant toujours dans des bars LGBT. Lys était au courant, mais ne disait rien. Peut être s'était-elle résilié à cette idée, je ne pouvais pas le savoir en réalité. J'étais en cet instant même dans le jardin de jeux d'enfants de notre quartier, assis sur un banc. J'observais mon fils, John, jouer d'un air inconscient. Et pourtant, une seule question hantait mon esprit, ne voulant pas me quitter ; Et toi, ou étais-tu ? Avais-tu refais ta vie ? Étais-tu heureux aujourd'hui? Je me raclais la gorge, me rendant compte du vide qu'il avait laissé. Tout me semblait brumeux, comme si je ne parvenais pas à retrouver mon chemin ; comme si tout ceci n'était qu'une vie aléatoire que j'aurais du vivre si je ne l'avais pas connu. Quelle injustice.
_ « Dean .. ? »
Je me figeais instantanément en entendant cette voix. Ce qu'il se passait par la suite, je n'étais pas certain de bien vouloir le croire tant cela ne me semblait pas possible. J'avais même fermé les yeux, bien trop effrayé par la possibilité que tout ceci soit vrai. Le Whisky. Un thé glacé. Et ces mots qu'il venait d'employer, semblable à ceux que j'eus une fois prononcé : « Je.. Je ne te demanderai qu'une chose.. Et s'il le faut.. Je disparaîtrais de ta vie.. Ensuite. Est ce que.. Tu veux bien dormir avec moi cette nuit, s'il te plaît.. ? » D'une main tremblante, j'enfilais ma main dans la poche de ma veste, serrant la petite clef ainsi que le numéro de chambre du motel qui s'y trouvait. Je ne délirais pas. Castiel venait bien de réapparaître dans ma vie, et de la manière la plus étrange qui soit.
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Destiel UA ( Première Partie ) - Terminé
FanficPetit résumé: Dean fait parti d'un gang où il est le bras droit du boss. Castiel est agent du FBI et doit récupérer des informations sur le gang en séduisant Dean.