Pour te protéger

29

  Nous sommes arrivés devant la villa. Le reste du trajet, c'est fait dans un silence lourd, je n'osais plus le regarder alors que lui me regarder à chaque feu. Mais il n'a pas ouvert la bouche et je lui en remercie, je ne voulais pas l'affronter. Je ne sais pas ce qui se passe, mais un truc ne tourne pas rond et me retourne l'estomac. Je suis seulement arrivée à comprendre que le coup de téléphone qu'a passé Cameron était clairement en rapport avec ce que mes parents, (enfin ce que je croyais l'être).

Une fois arrivée à la villa, je me rends compte que tout le gang est dans le salon. Même certaines personnes que je ne connais pas son là, le salon est remplis, je ne vois aucune place. Les gens sont assis sur les chaises de la salle à manger, sur le canapé, sur les accoudoirs, et même deux d'entre eux sont assis sur la table basse.

Je me tourne vers Cameron qui se trouve derrière moi, mais lorsqu'il tourne les yeux, je comprends que je n'aurais pas de soutien de son côté.

-Qu'est-ce qui ce passe ?

Tout le monde se regarde et personne ne me répond.

-Je pourrais avoir des explications. Ma journée a été un merdier sans fin, alors si vous ne m'expliquer pas ce qu'il y a, je me ferais un plaisir d'aller dans ma chambre.

Je les regardent les sourcils froncés et à mon grand étonnement, c'est une personne que je n'ai vue qu'une seule fois qui se lève et qui semble vouloir m'expliquer.

Cette personne n'est autre que Fabrice le dirigeant du studio de danse. Je ne savais même pas qu'il faisait partie du gang. Il reste à une distance raisonnable de moi et semble nerveux. Je ne comprends plus rien.

-Tu veux bien t'asseoir pour que l'on t'explique. Me dit-il.

Je remarque que deux membres du gang se sont levés du canapé pour me laisser la place de m'asseoir. Je m'assieds méfiante, tout le monde me regarde et épie mes faits et gestes. Fabrice s'assit sur la table basse en face de moi et me fixe.

-Tu te souviens de moi.

Je hoche la tête.

-Oui, vous êtes les propriétaires du studio de danse.

Il me fait un sourire timide.

-Exact. Me répond-il.

-Heu on est tous venue ici car Cameron nous a appeler.

-Oui, mais je ne vois pas pourquoi les faites que mes parents m'avouent que ce ne sont pas mes vrais parents concerne le gang. Dis-je méfiante.

Il prend une grande respiration et commence son dialogue.

-Il y a 18 ans, j'avais une femme formidable drôle et gentille. Elle est tombée enceinte, j'étais tellement heureux, c'était un cadeau tombé du ciel. Jusqu'au jour où le médecin nous a annoncé que c'était une grossesse très dangereuse et qu'il était possible que ma femme ne survive pas à l'accouchement. Malgré tout, elle a décidé de se battre et de le garder, il faut dire qu'on l'aimer déjà tellement. Après sa mort, j'étais désemparé, j'ai intégré le gang. Je ne voulais pas ça pour mon enfant alors je les confiais à des personnes qui pouvaient lui offrir une vie de qualité et qui je pensais pourrais rendre ce bébé heureux, mais je me suis apparemment trompé.

-Quel est le rapport avec moi. Demandais-je dubitative.

Tout le monde me fixe et ça commence vraiment à me stresser.

-Ce bébé, c'était toi Emy.

Je reste sans voix, c'est donc pour ça qu'il avait un comportement si familier la première fois que les rencontre. Je retiens mes larmes de couler et reste silencieux.

- J'ai demandé à certains membres du gang de se rapprocher de toi pour que tu es confiance en eux et qu'il puisse te protéger, ils ont donc infiltré ton lycée.

Perdu et à bout de nerfs, je regarde Carla qui me regarde tristement puis Cameron qui lui reste froid. Il sait que je vais finir par exploser, il attend, c'est tout.

Je me lève d'un bond pour leur dire leurs quatre vérités, mais Clara me coupe la parole pour se justifier.

-Emy, je reconnais qu'on sait rapprocher de toi sous les ordres de Fabrice, mais on a tous fini par réellement t'apprécier comme une amie.

Tour mes "amis" hoche la tête.

J'explose ça en est trop.

-Des amis ? Ho, je t'en prie vous n'êtes pas mes amis. Les amis ne se mentent pas, vous êtes des hypocrites et vous m'avez tous déçu !

Mon regard se tourne vers Cameron.

-Et toi, tu m'as bien pris pour une conne, j'espère que tu t'es bien amusé. Je te félicite t'a réussie (J'applaudis.), tu es celui qui m'a le plus déçu.

Mes larmes coules à présent, je ne prends même plus la peine de les retenir.

J'entends des petits pas descendre les escaliers et une petite rousse arrive en courant vers moi. Elle s'accroche à mes jambes et se met à hurler.

-Pourquoi elle pleure ? Qu'est-ce que vous lui avaient faits ?

Je m'accroupis et la prends dans mes bras.

-Rien petit cœur ne t'inquiète pas. Va jouer dans ta chambre, tu veux bien.

Elle secoue la tête, me fait un bisou sur la joue et retourne en courant dans sa chambre.

Je ne savais pas qu'elle était là Clara est surement allez la chercher à l'école.

Cameron essaye de se rapprocher de moi, mais je m'éloigne.

-Emy...

-Non, je ne veux plus rien entendre.

Je me dirige sur la terrasse et respire un grand coup.

Je ne profite pas longtemps de mon moment de solitude, car Clara me rejoint rapidement. On ne se regarde pas on fixe toutes les deux un point devant nous, quelques minutes de silence assez avant qu'elle prenne la parole.

-Emy, je peux te jurer qu'on t'apprécie vraiment, tu es considéré comme un membre du gang, je comprends que tu nous en veuilles, on aurait dû t'en parer. Mais nous avons des ordres et ton père est celui qui les donnes, on s'excusera autant que tu veux. Et par rapport à Cameron il ne s'est pas foutu de toi ma belle il a peut-être joué un jeu au début mais ça fait longtemps que je ne les pas vis se comporter comme ça avec une fille. Ne doute pas de lui.

Je la regarde quelques instants avant de répondre.

-Je veux bien vous croire, mais j'ai besoin de temps, je viens d'apprendre dans la même journée que mes parents m'ont menti et que les seuls amis que je ne suis jamais eut et à qui j'ai faits confiance m'ont eux aussi mentis. Donc il faut que je digère.

Elle hoche la tête et me remet à fixer un point devant moi.

-Je comprends. Me dit-elle.

Puis nous restons là en silence jusqu'à que la tension redescende.