Pour te protéger

30

Il est maintenant 19 h 30 et il me semble que tout le monde est parti depuis environ 30 minutes. Clara m'a laissé toute seule après que nous ayons parlé, elle a dû surement se rendre compte que je n'étais pas prête à parler plus que ce qu'il y a quelques minutes plus tôt. Elle s'est tout simplement levé et elle est partie après m'avoir pressé l'épaule gauche de sa main. Personne d'autre n'a essayé de venir me voir et c'est mieux comme ça.

Je me lève et rentre à l'intérieur, le vent commence à souffler et je commence à avoir froid. Lorsque je rentre dans le salon par la baie vitrée, je ne vois personne. Un souffle de soulagement sort de ma bouche, je ne veux plus de confrontement pour aujourd'hui. Un bruit dans la cuisine me fait sursauter et je me dépêche de monter dans ma chambre pour ne pas croiser Cameron. Une fois dans ma chambre, je m'allonge sur mon lit et fais les quelques devoirs que j'ai à rendre pour la semaine.

À 20 h, j'entends des petits coups porter à ma porte. Je sais que c'est Emma, car les coups sont les coups d'un enfant. Je me relève sur mes coudes et regarde la porte, un stylo dans la bouche, je dis à Emma qu'elle peut rentrer. Elle baisse la poignée et dans les secondes qui suis-je vois sa petite tête passer dans l'embrasure de la porte. Je souris et elle me le rend, cette petite est une réelle petite boule de bonheur. Je rigole quand elle prend de l'élan en courant et se jette sur mon lit. Elle se place sur le dos, regarde le plafond et joint ses deux mains liées sur son ventre.

-Tu viens manger. Cameron a fait des hamburgers. Me dit-elle.

Elle me regarde à présent en me montrant toutes ces petites dents.

-Hum... Je n'ai pas très faim. Tu peux dire à ton frère que je suis trop fatiguée et que je ne viendrais pas manger s'il te plaît.

Emma se redresse et se met en position indienne en face de moi.

-Es que ça va . Pourquoi tu pleurais tout à l'heure ? Me demande-t-elle.

Je la regarde tendrement, malgré son jeune âge, elle est tellement bienveillante.

-Pour rien, ne t'inquiète pas. Ils m'ont parlé de quelque chose qui m'a fâché, mais ça va mieux.

-D'accord bon, je vais manger sinon ça va être froid et Cameron va me gronder.

Je hoche la tête et lui dit d'y aller. Elle me saute dans les bras et me fait un câlin, je la serre un peu plus fort et lui fait un bisou sur la joue. Elle me chuchote alors à l'oreille quelque chose qui me fait chaud au cœur.

-Je t'aime, à demain. Me chuchote-t-elle.

J'ouvre de grands yeux elle est vraiment mignonne.

-Je t'aime aussi ma puce. Lui dis-je.

Elle descend ensuite du lit, et cours vers la porte et part en refermant la porte derrière elle. Je souffle et range mes cahiers après avoir tout fini. Je prends mon pyjama et mes affaires de toilette et part me doucher.

Une fois dans la salle de bain, je me déshabille et rentre dans la cabine de douche. L'eau chaude me fait un bien fou et détend mes muscles. Je me remémore toute cette journée et réfléchis.

Mes parents n'ont jamais été très proches de moi, mais je ne me serais jamais douté que ce ne soit enfaîte pas mes parents, mais tout simplement ma tante et mon oncle. Toutes les pièces du puzzle s'emboîtent quand j'y repense à ma première rencontre avec Fabrice. Il connaissait déjà mon prénom, et il avait l'air très heureux de me voir et sur le moment, je n'avais pas compris, mais maintenant si, il m'attendait depuis toutes ces années. Il attendait le moment idéel pour réapparaître dans ma vie et me connaître. Et je crois que d'une part, je dois avouer que je voudrais connaître Fabrice en tant que père que je n'ai jamais eut. Je pense sincèrement qu'après avoir pris le temps de digérer la nouvelle, je prendrais le temps d'essayer de le connaître.

Une fois de retour dans ma chambre, je m'allonge dans mon lit et joue à un jeu sur mon téléphone pendant 1 heure. À 21 h 30, je pose mon téléphone su r ma table de nuit, j'active le réveil et éteint les lumières. Il me faut seulement quelques minutes pour tomber dans les bras de Morphée.

En pleine nuit, j'entends ma porte de chambre s'ouvrir, étant dos à la porte, je commence à paniquer et fais semblant de dormir. Je sens le lit s'affaissait et quelqu'un s'allonge à côté de moi.

-Emy, tu dors.

Cameron...

J'inspire un grand coup et me retourne face à lui.

-Non. Soufflais-je.

Il me dévisage et je me mets à arracher les peaux de ma lèvre inférieure. Dieu qu'il est beau, il me fixe de ses yeux verts et ses cheveux bruns en bataille me donnent envie de passer mes mains à l'intérieur. Mais je me retiens, je n'ai pas oublié ce que j'ai appris aujourd'hui, je sais maintenant qu'il s'est foutu de moi. Notre relation n'était qu'une manière de m'approcher suffisamment pour pouvoir me ramener auprès de mon père biologique.

-Qu'est-ce que tu veux ? Lui dis-je froidement.

-On peut parler. Me dit-il hésitant.

Je me relève sur mon coude et regarde par-dessus son épaule, le réveille indiqué 3 h 00 du matin. Je souffle et me laisse retomber sur le dos de mon côté du lit. Je fixe le plafond un instant avant de lui répondre.

-Cameron... Il est 3 heures du matin et demain on a cours.

Il souffle et se met à regarder lui aussi le plafond.

-Je sais, je suis désolé, mais je n'arrivais pas à dormir. Je pense trop à toi.

Je le regarde et me mets à rigoler nerveusement.

-Ho, je t'en prie ! Tu ne me la ferras pas une deuxième fois.

Il se redresse et s'appuie sur la tête de lit.

-Je peux t'expliquer.

Je me frotte les yeux pour enlever toutes traces de fatigue. Je m'assois sur le lit en face de lui et me penche pour allumer la lampe de chevet.

Je tends mes deux mains en avant pour lui faire signe de parler puis-je les relaisse tomber sur le lit.

-Je vais être complètement sincère. Au début, c'est vrai que je me suis rapproché de toi sous ordre de Fabrice, il nous avait seulement demandé de nous rapprocher de toi. Je comptais obéir aux ordres, mais tu m'as directement remis en place et j'avoue que tu m'as énervée dès la première fois. Mais à aucun moment, on m'a demandé de me rapprocher de toi comme je me suis rapproché de toi. Et ça n'a jamais été dans mes projets de ressentir pour toi ce que je commence à ressentir pour toi.

Je relève ma tête et le regarde. Il vient de dire quoi ?

-Quoi ? Comment ça ?

J'ouvre des grands yeux et il me regarde en souriant. Il s'approche de moi et pose sa main sur ma joue.

-Je commence à avoir des sentiments pour toi Emy.

Je souris et le regarde, il est en train de m'avouer ces sentiments et mon cœur fond. Je décide à cet instant de le croire, je veux partir sur de nouvelles bases que ce soit avec mes amis, avec mon père biologique ou avec Cameron. Je veux recommencer une nouvelle vie, une vie meilleure.

Je le regarde et grimpe sur ces genoux. Il a à peine le temps de me regarder surpris que ma bouche et sur la sienne. Il pose une main sur mes fesses et l'autre dans mon dos, il appuie dessus pour me rapprocher au maximum de lui. Je pose mes mains sur ces épaules dénudées pour avoir un point d'appui. Sa langue rentre dans ma bouche et danse avec la mienne, nos corps bougent l'un contre l'autre.

Notre baiser s'intensifie et les mains de Cameron passent sous mon tee-shirt et se posent dans mon dos, il passe ses mains sur mon ventre et les remonte peu à peu arriver à la naissance de ma poitrine. Ses mains me font frissonner et voyant que je ne résiste pas et que je continue à l'embrasser, il attrape mon tee-shirt et le passe au-dessus de ma tête, tout mon buste et découvert, car je ne porte jamais de soutiens gorge. Par timidité, je colle ma poitrine à son torse pour qu'il ne puisse pas la regarder et continue à l'embrasse.

Finalement, je lui fais des petits bisous et m'éloigne de lui, je ne suis pas prête pour que ça dérape. Il me regarde remettre mon tee-shirt. Je m'allonge dans son bras et lui caresse le torse.

-Tu peux rester dormir avec moi cette nuit.

Il me caresse les cheveux, je lève la tête, il me regardait et hoche la tête.

Je me redresse et l'embrasse.

-Bonne nuit Cam.

-Bonne nuit,