Chapitre V: "Terre en vue cap'taine"

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(il y aura sûrement un chapitre supplémentaire à propos d'une mutinerie dans l'Achéron qui viendrait entre le chap 4 et 5, mais je l'ai pas encore écrit. Il viendra plus tard, sûrement, dans tout les cas le livre n'est pas fini donc j'ai un bon allibi ;) )


Anbert et Hélio étaient tous deux sur le pont. Le vent chargé en sel frappait leurs visages. Les vagues émettaient un doux bruit sur l'océan qui s'étendait encore et toujours, quelques centaines de mètres plus bas. Des mouettes rieuses virevoltaient autour du navire en criant, semblant se moquer des marins. L'odeur de la mer vint au contact des narines d'Hélio qui en apprécia toutes les subtilités, ce goût salé lui était si familier. C'était celui qu'il côtoyait à chaque fois qu'il ouvrait la vitre de sa chambre, à l'aube. Le navire avançait encore et toujours, laissant une épaisse fumée noire provenant des cheminées de la fournaise dans son sillage, tandis que les voiles situés aux abords de la coque étaient gonflé à bloc, le vent en poupe.

L'Achéron avait repris sa route dans les cieux après la mésaventure qui avait causé la mort de Juventus. Un long mois de voyage c'était alors écoulé, sans évènement particulier à signaler. Plus le temps passait, plus la situation de l'équipage devenait critique. Les vivres restants avaient quasiment tous étés consommés et le capitaine craignait la famine à bord. L'équipage ne tiendrait pas plus d'une semaine sans s'entre-tuer afin de se nourrir. Lorsque tous c'était plaint auprès de Peregrinus, ce dernier avait rétorqué qu'il y avait trop peu de nourriture pour retourner à Tanur, affirmant qu'un miracle pouvait arriver, et qu'il en était même sûr et certain. Bien sûr, il avait menti. En effet, lorsque les cargaisons avaient brûlé, il restait un tiers d'erbère de vivres (c'est-à-dire, dans notre petit monde, un mois et une semaine) et cela faisait un mois et une semaine qu'ils étaient partis de Tanur. Il y avait donc pile de quoi rebrousser chemin. Peregrinus avait longuement hésité, mais il avait tout de même maintenu le cap. Il allait atteindre le continent, ce ne pouvait pas être une chimère. Les écrits datant de l'empire d'Hillions étaient pourtant formels quant à son existence.

Hélio, les coudes posés sur la rambarde du pont extérieur, juste en face du vide, pensait à l'avenir. Il regrettait ses choix. Pourquoi diable n'avait-il pas simplement prit un navire vers le continent ? Les remords le rongeaient. Peut-être aurait-il dû suivre la voie toute tracé par son père, il y a de cela quatres erbères, lorsqu'il était encore à la capitale. Il dirigea son regard vers le ciel bleu. Si jamais la famine débutait et que l'équipage commencerait à s'entre-tuer, Hélio sauterait depuis le pont afin d'éviter une mort lente et douloureuse, afin de ne pas à avoir à contempler le cannibalisme à l'état pur, ou même de servir de repas. Finalement, Hélio rompit le silence et sortit Anbert de ses sombres pensées.

-Si jamais l'équipage tomberait dans la famine, que feras-tu ?

-Je n'en sais rien. J'attendrai autant de temps qu'il le faut avant de mourir, même si je dois subir les pires souffrances.

L'Achéron traversa une grosse couche nuageuse. Une brume blanche obstrua tout l'horizon et l'on y voyait pas à plus de deux mètres. Les rambardes et le sol du ponton s'humidifièrent petit à petit, devenant glissant.

-Personnellement, je crois que je me jetterais dans le vide. Je préfère une mort rapide plutôt qu'une agonie lente et douloureuse, dit tristement Hélio.

-Ce n'est pas bête, un choix respectable. Je te suivrai peut-être, rétorqua Anbert.

Une légère brise vint refroidir l'atmosphère du pont.

-Tu crois qu'il savait que cette expédition serait un échec ?

-Non, il n'en savait rien. Remarque, ce n'est pas faute de nous avoir mis au courant, on ne peut pas lui reprocher cela., assura Anbert.

(ANCIENNE VERSION) "Le nouveau monde"-Les Elus d'Alovel-TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant