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« L'aventure n'existe pas. Elle est dans l'esprit de celui qui la poursuit, et dès qu'il peut la toucher du doigt, elle s'évanouit pour renaître bien plus loin, sous une autre forme, aux limi...
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Le soleil s'élevait de plus en plus haut dans le ciel à mesure que les heures passait. Aujourd'hui était le jour tant attendu, l'Achéron allait quitter le port de Tanur et la baie des embarqués dans quelques heures. Tout était prêt, que ce soit les vivres, le matériel, l'Achéron en lui même et son équipage.
Anbert, Laa et Hélio s'assirent côte à côte au bord du grand quai en pierre du port, contemplant l'étendue d'eau qui se dressait devant eux, les pieds suspendus dans le vide. Hélio les avaient rencontré lorsqu'il était revenu sur l'estrade quelques heures après sa rencontre avec Peregrinus et ils avaient par la suite rapidement sympathisé durant les deux jours qui suivirent. Les deux compères faisaient également partis de l'équipage de l'Achéron. Anbert était un chasseur, il devait atteindre la cinquantaine. En effet, sa chevelure et la barbe étaient grisonnantes et des rides apparaissaient sur son visage, au niveau de son front. Malgré la perte de couleur de ses cheveux qui viraient au blanc, il était facile de distinguer la teinte d'origine de ses cheveux, le blond. Ces derniers étaient longs et ondulaient légèrement. Il portait une veste constituée d'une peau de bête, comme tout chasseur qui se respecte, avec des poils assez longs et doux. Il avait une paire de petites bottes à ses pieds, un arc long d'une cinquantaine de centimètre et un carquois en cuir brun à son dos. Il portait également une petite dague à la ceinture.
Laa était quant à elle une femme assez jeune, elle portait une petite cape d'un bleu délavé, aux couleurs de son pays d'origine, le royaume de Desimir, avec une veste en laine noire en dessous. Elle avait les yeux marron et les cheveux couleur charbon qui virevoltaient au vent. Elle avait un visage aux alures enfantines, mais contrairement aux apparences, Laa était une jeune fille guerrière sachant très bien comment se défendre à l'aide son épée à double tranchant.
Un petit navire en bois passa silencieusement devant les quais, les voiles gonflées par le vent, laissant un sillon de vague derrière lui qui vint frapper les bords du quai tout en formant une légère écume. Hélio débuta la conversation.
-Vous croyez que l'on va vraiment découvrir de nouvelles terres ? Dit il, le regard toujours rivé sur l'horizon bleuté.
-Ça, seul le futur et les dieux le savent, répliqua Laa.
-Boh, faut pas être négatif. De toute façon, si jamais on ne trouve rien, Peregrinus ordonnera de faire demi tour pour rentrer au port. Rentrer bredouille, mais rentrer vivant, il me l'a assuré.
-Et si les vents ne sont pas favorables lors de notre demi tour ? On crève de faim dans les cieux ou on devient cannibale, c'est ça ?
Laa semblait sérieuse, et sa voix avait même une pointe d'inquiétude.
-Le pire dans tout ça, c'est que tu n'as pas tort. Mais, c'est dans le contrat. Cette expédition est risqué, peut être qu'on ne reviendra jamais vivant, dit Hélio. Après tout, nous avons tous plus rien à perdre.
