INNOCENT (Tome 1)

Chapitre V - Le procès

Il ne restait plus que dix jours avant le procès et Naruto ne savait plus quoi faire. Entre les voyages d'affaires qu'il faisait avec son avocat et les cours par correspondance qu'il suivait, il était épuisé.

Kakashi était revenu pendant une semaine après l'affaire Hyūga. Mais il était repartit bien vite en laissant un blondinet terroriser à l'idée de se retrouver totalement seul pendant deux mois avec son bourreau. Surtout que son planning pour cette semaine allait être chargé en émotion. Oui, le jeune Uchiha avait annoncé à son client qu'ils allaient faire des simulations d'audiences avec l'aide de Shikamaru et de son père, Nara Shikaku, ancien agent gouvernemental aujourd'hui à la retraite.

Les jours passaient et se ressemblaient. Jamais il n'aurait cru pouvoir supporter tout ce stresse et les critiques mesquines que lui balançait sans aucune pitié le jeune Nara qui jouait le rôle de l'avocat de la défense adverse. Il semblait même y prendre du plaisir à le voir paniqué par moment où ne plus savoir quoi dire après certaines de ces provocations. Sasuke aussi s'amusait de voir dans quel état il était le soir au moment de se coucher. Mais se n'était pas pour autant qu'il allait le laisser se reposer sans être "payé" avant.

Alors que les trois bruns discutaient devant la porte d'entrée à plus de vingt et une heure, Naruto était monté pour rejoindre sa chambre. Un très long et profond soupire lui échappa en fermant la porte derrière lui.

- Encore une journée en enfer, murmura-t-il.

Il se dirigea vers la salle de bain tout en retirant sa chemise sans même prendre la peine de la déboutonner. En entrant dans la petite pièce, il alluma la lumière, jeta la chemise dans le panier à linge et y fit rejoindre son pantalon ainsi que son boxer et ses chaussettes. En passant devant le miroir pour rejoindre la douche, il regarda son reflet. Tout son corps était marqué du passage d'un certain brun qui prenait un malin plaisir à le torturer tous les soirs. Ses doigts vinrent caresser son cou là où était un magnifique suçon et ses pensées s'envolèrent vers les souvenirs de toutes ces nuits passées dans les bras du jeune Uchiha. Un nouveau soupire et il s'engouffra dans la douche.

Une fois propre comme un sous neuf, Naruto enfila un peignoir et sortit de la salle de bain pour rejoindre le lit, une serviette à la main. Il la posa négligemment sur sa tête et resta là, assit sur le rebord du lit sans bouger, les yeux fermés, les avant bras posés sur ses cuisses. Demain serait le jour de sa délivrance ou alors, celui d'un aller simple vers l'enfer. Il avait confiance en Sasuke, en ces talents d'avocat mais pas seulement. Depuis plusieurs jours maintenant, il se posait nombre de questions concernant les sentiments qui se mélangeaient dans sa tête. Il n'arrivait toujours pas à savoir si cela était dû à sa captivité, ce qui expliquerait bien des choses. Oui, avoir le syndrome de Stockholm pourrait tout simplifier. Mais était-ce vraiment le cas au final?

- Oh. Tu m'attendais? Susurra une douce voix taquine à son oreille.

Le blondinet sursauta avant de se redresser d'un bond pour se retourner face au lit et dévisager froidement le brun qui y était maintenant assit. En voyant dans quelle tenue se trouvait le jeune Uchiha, Naruto sentit ses joues chauffées et il se retourna pour avancer vers la fenêtre. Est-ce que le syndrome de Stockholm pouvait expliquer le fait qu'il rougisse à la simple vue du torse légèrement dénudé du brun?

- A quoi est-ce que tu penses, Naruto?

- A-A rien.

- Tu mens et tu sais que je n'aime pas ça.

L'étudiant prit une profonde inspiration et ferma les yeux en posant une main sur la vitre glacée devant lui. Il entendit des pas se rapprocher mais ne bougea pas. Il ne fuit pas non plus ces bras qui entourèrent sa taille et laissa le menton de Sasuke se poser sur son épaule. Cette étreinte était douce, elle le réchauffait et le rassurait. En y repensant bien, cela avait toujours été le cas, depuis le début de cette histoire, il avait toujours fait confiance à ce brun. Même après avoir découvert son penchant pervers et les tortures qu'il allait lui infliger tous les jours. Il lui résistait pour la forme, mais dans le fond, que ressentait-il vraiment?