Aloys, ou un amour inconnu

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Mercredi. Sans même rentrer chez moi pour manger, j'ai pris la direction de chez lui. J'ai parlé un peu avec ses parents, que je connaissais depuis des années et qui m'aimait plus qur tout.

Ils avaient des poches sous les yeux à force de ne plus dormir, l'air horriblement dénué de vie. Ils m'ont dit qu'Aloys n'avait pas quitté sa chambre depuis le retour de l'hôpital sauf pour aller au toilette.

-Je suis désolée, j'ai répété une énième fois.

Et comme les deux jours précédents, je suis montée dans la chambre d'Al. Sa chambre qui, comme les deux jours précédents, sentait le renfermé, la dépression et la mort.

Comme d'habitude, silence complet. Volets fermés, noir absolu. Si je ne savais pas qu'il était là, enfoncé sous sa couverture, avec l'odeur et l'ambiance, tout laissait à penser qu'un mort résidait dans cette chambre.

Je suis venue m'assoir sur le bord de son lit et j'ai allumé la lampe de chevet. J'ai jeté un regard au corps lâche et mou de mon copain.

Il a les yeux fermés. Je pose une main sur son torse.
-Al'? je murmure.
Il ouvre un oeil et me regarde. Il le referme, remue, se tourne, se retourne, se redresse et ouvre les yeux.
-Aline, il lâche sans aucune émotion dans la voix.

C'est la premiére fois depuis que je viens que je revois ses yeux d'aussi prés. C'est une des choses que j'aime le plus chez lui. Ils sont marrons. Marrons. Juste marrons simple.

Mais il parvient à y mettre toutes les émotions du monde. On lit dedans comme dans un journal intime.
Et même si sa voix est neutre, je lis dans ses yeux quelque chose.

De la peur.

Aline [terminée☆]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant