Partie 5 - Passé (1010 mots, prose, brouillon)

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Une brise légère vint caresser son doux visage. Elle en eut des frissons. Le froid l'avait congelée à moitié, et elle ne sentait plus ses pieds, ni ses mains devenues violacées.

Seule, dans cette nuit noire, elle leva la tête et contempla silencieusement le ciel. Aucune étoile ne scintillait dans ce saphir sombre qui s'étendait au-dessus d'elle à l'infini. Donc elle resta là, sans rien faire, les yeux ouverts, observant le vide, jusqu'à ce qu'une étoile filante traverse cette obscurité et la réveille enfin.

Plusieurs minutes s'étaient déjà écoulées en ce laps de temps. Elle tourna la tête et aperçut un café se situant non loin d'elle. À travers la vitrine, on pouvait distinguer plusieurs silhouettes éclairées d'une lumière orangée. De plus, l'ambiance y semblait fort agréable et chaleureuse. Sa tentation fut trop grande et, attirée comme par un oasis frais en plein désert, elle ne put s'empêcher de se rapprocher de ce café en cet hiver rude et froid.

Elle vit une pancarte informant que le café était spécialement ouvert pour la nuit entière. Par la suite, elle franchit à petit pas le seuil de la porte, et sentit une vive chaleur envelopper tout son corps. Ses doigts commencèrent à picoter par ce choc thermique, et elle s'assit timidement sur un siège ne pouvant plus tenir debout.

Alors qu'elle souriait de bonheur, une serveuse s'approcha et lui demanda avec inquiétude ce qui s'était passé car elle était totalement trempée. Alors Yuna répondit qu'elle venait de s'en rendre compte et qu'elle ne le savait pas.

- Je reviens tout de suite. Je vous apporte une serviette et un bol de chocolat chaud. Vous aimez le chocolat chaud ?
- La serviette suffira, vous savez, je n'ai rien sur moi. J'aimerai juste rester quelques minutes ici afin de me réchauffer et je partirai...
- Oh que non ! Nous n'allons pas laisser une demoiselle trempée jusqu'aux os se balader dehors alors qu'il est minuit passé. On y go pour un chocolat chaud ! C'est tellement bon les chocolats chauds.
- Mais je n'ai pas d'argent...
- L'argent est-il si important ?

Yuna finit par sourire, et la serveuse fit de même avant de partir derrière le comptoir. En patientant, l'adolescente observa son entourage. Elle écouta les bribes de conversations, et comprit que c'était le premier anniversaire d'un enfant s'appelant Désiré. En effet, un petit bébé tout mignon se trouvait au milieu du cercle.

- Faucheurs, cape, carte, liste, montre, Auxiliator, nunc morere, espérance de vie, décès, âme, Autre monde, Antoine... marmonnait-elle.

Elle essaya de mettre de l'ordre à tout ce bazar. Puis elle se souvint qu'elle voulait chercher son profil sur sa montre par curiosité.

Yuna MOON
Naissance : 30/12/2052
Décès : 31/12/2067
Âge : 15 ans
Taille : 1m65
Statut : Faucheuse
Extrême : Pure
Type : Vent

Donc elle était de type vent ! Si elle se souvenait bien, Antoine avait dit que les types vents possédaient des ailes. Elle s'imaginait mal en train de voler dans le ciel tel un pigeon, ce qui la fit sourire.

La serveuse fut de retour et s'interrogea pourquoi cette fille souriait sans cesse. Par ailleurs, elle offrit une énorme serviette avec un bon bol de chocolat chaud à Yuna qui ne sut comment la remercier.

- Il faut s'aider entre humains, fut la réponse de la serveuse.

Cette dernière se présenta : elle s'appelait Téa BIGOT. Âgée de dix-sept ans, c'était une jeune étudiante toute fraîche et énergétique avec des longs cheveux noirs qui étaient attachés en queue de cheval en hauteur. Son père était le propriétaire du café et elle travaillait pour lui quand elle en avait envie ou quand il en avait besoin. En outre, les invités qui fêtaient l'anniversaire du bébé étaient de sa famille, et Désiré était le petit cousin de Téa !

Puis elle s'assit à côté de Yuna et commença une discussion avec elle, par plaisir. Elle jetait un coup d'œil furtif de temps en temps à la pièce, et dès qu'une personne avait besoin d'aide, elle se levait en vitesse pour aller la secourir.

Tout se passait à merveille, Yuna avait terminé son chocolat chaud, ses vêtements avaient entièrement séché, et elle riait en compagnie de sa nouvelle amie bien drôle. Elle avait presque oublié qu'elle était censée être décédée.

Mais brusquement, des lettres et des chiffres s'affichèrent.

[ Téa BIGOT - Mort avancée ]
[ 01:00 ]

Yuna frotta ses yeux et regarda une nouvelle fois au-dessus de la tête de sa camarade.

[ Téa BIGOT - Mort avancée ]
[ 00:56 ]

C'était un compte à rebours.

- Ça va Yuna ? J'ai une araignée dans les cheveux ?
- C'est... plus grave que ça.

Téa se figea avant de se lever avec précipitation pour courir en direction d'un miroir.

- J'ai eu peur. Qu'est-ce que tu racontes, je n'ai rien !

[ Téa BIGOT - Mort avancée ]
[ 00:39 ]

Yuna regarda autour d'elle, et remarqua que toutes les personnes se trouvant dans la pièce possédaient la même inscription au-dessus de leur tête.

[ Téa BIGOT - Mort avancée ]
[ 00:25 ]

- Et si on sortait un peu ?
- Mais pourquoi ? Ça caille dehors.
- Juste suis-moi.

Elle entraîna de force Téa en dehors du café, et l'inscription disparut de suite.

- Téa, il faut que tu m'écoutes, crois-moi, il y a quelque chose qui se passera dans le café dans quelque secondes, il faut qu'on fasse quelque chose !
- Mais qu'est-ce que tu as depuis tout à l'heure ? Qu'est-ce qui se passe ? Dis-moi.
- C'est-à-dire que... En fait... Vous...
- Vous quoi Yuna ?
- Vous allez mourir.

Téa ne comprenait pas et Yuna essayait de lui expliquer avec désespoir. Mais un cri strident les interrompit, et les deux filles tournèrent leurs têtes vers le café.

Une femme. Une femme avec une cape rouge et une arme étrange souriait. Elle souriait monstrueusement en tranchant la tête de chaque individu présent dans le café.

À suivre...

À suivre

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Pour un monde meilleur [Version bêta]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant