Chapitre V

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Mon arrière-grand-mère était une servante. J'allai voir Alphonse pour lui annoncer la nouvelle :

- La mère de Pierre est Marie-Jacqueline-Thérèse.

- Oui, et alors ?

- Qui est son père ?

- Comment veux-tu que je le connaisse, il y a tellement de monde dans mon château.

Un homme entra brusquement, coupant presque la parole de mon arrière-grand-père. Cet homme, c'était apparemment le conseiller d'Alphonse. Vous savez, celui qui lui annonçait les actualités, mais je ne connaissait pas son nom. Je lui demandais, mais il ne répondait pas. J'insistais, mais il ne bougeait pas. Je m'énervais, mais il me dit juste "Monsieur, pas la peine de vous énerver pour si peu". Il avait un sang froid hors du commun des mortels. Je lui reposai une dernière fois la question pour avoir enfin une réponse, je voyais ses lèvres bouger et il me dit "Peu importe". Alphonse me respectais profondément, je pense que c'est pour ça qu'il dit :

- Où en sont les actualités, Jacques ?

- Euh... Excusez moi Monsieur, mais... vous avez...

- J'ai révélé votre nom ?

- Oui, je ne voulais pas que ce morveux le connaisse...

- Ce morveux ? Mais c'est mon arrière-petit-fils. Je ne vois pas pourquoi vous devriez cacher votre nom.

- Vous n'avez pas d'enfant Monsieur, votre femme est décédée. Hommage à elle.

- Je n'ai pas eu d'enfant avec elle, mais cela ne veut rien dire

- Excusez moi de vous interrompre, mais si je comprend bien, les parents de Pierre sont Alphonse et MJT ?

- MJT ?

- Marie-Jacqueline-Thérèse

C'était l'heure des aveux. Mon arrière-grand-père avoua qu'il avait eu un fils caché avec la servante. Je ne pensais pas que ma famille avait des secrets. Je me demandais quels autres je pourrais trouver. J'avais donc une arrière-grand-mère nommée Marie-Jacqueline-Thérèse. C'était un nom étrange, mais amusant. Il fallait que je la voie. Alphonse décida de venir avec moi pour, enfin reconnaître l'enfant. Une fois devant sa chambre de bonne, il y avait un panneau où il était inscrit "Vendredi : J'fais 6h 18h00" or, il était déjà 19h50, elle aurait dû être là. Un vieil homme nous interpella et nous expliqua qu'elle était en train de mettre le couvert. Déterminés à la voir, nous nous rendîmes dans la salle à manger. Effectivement, elle était là. Après lui avoir expliqué la raison de notre venue, nous lui demandâmes la raison de son travail supplémentaire. Elle nous expliqua que le chef les obligeaient à travailler douze heures par jour et elle avait dû partir plus tôt la veille, donc elle rattrapait. Ce Chef était justement Jacques. Alphonse était outré, puisqu'il ne voulait faire travailler ses domestiques que sept ou huit heures par jour. Je parlais à mon arrière-grand-mère quelques instants, puis je changeait le nom dans mon arbre généalogique. Toute une branche disparaissait, mais au moins, maintenant, je connaissais la vérité, ou une partie seulement... puisqu'au début, Alphonse essayait de me mentir.

Le Grenier - TOME 1 - Mon arrière grand père AlphonseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant