La nouvelle ère du clan Uchiwa

Chapitre 14

- Emmenez-là rapidement faire une échographie ! Vérifiez également si la plaie n'a pas causé d'hémorragie interne. Ai-je ordonné à mes collègues de travail.

- Oui mademoiselle Haruno !

Les médecins assistants l'emmenaient aux blocs de gynécologie. Naruto effondré au sol, le regard vide, était exténué. Il avait utilisé une bonne quantité de chakra durant le voyage pour maintenir ses clones. La mélancolie s'emparant de lui, je ne l'avais jamais vu aussi abattu qu'en ce jour.

- Naruto ne te morfonds pas. Ton bébé va survivre, pour ensuite grandir et devenir le portrait craché de son père. Je te le promets.

Je lui ai serré mes deux bras autour de son cou.

- Rentre te changer, je m'occupe d'eux.

Il m'a faiblement hoché la tête en silence pour ensuite repartir, la tête froide, sans se retourner.

Trois heures s'étaient écoulées depuis le départ de Naruto. Le cas d'Hinata s'était avéré plus compliqué que je ne l'avais pensé. Passer par le bloc opératoire m'avait été nécessaire pour stopper l'hémorragie interne. Mais l'absence de matériel médical m'avait couté en temps et en chakra. En effet, puisque le dépôt central de l'hôpital avait été partagé dans les nombreux stands médicaux placés dans tout Konoha, je ne disposais que de très peu d'outils pour mener à bien l'opération. Des provisions tel que de l'eau potable, du matériel stérilisé ou encore des réserves de sang avaient affreusement manquées. Pour remplacer le sang qu'Hinata avait perdu, j'ai dû transfuser mon propre sang de groupe O, compatible au sien de groupe A. Des dispositions malencontreuses qui m'avaient endurci la tâche. Or, finalement et heureusement, Hinata était saine et sauve.

En sortant de la chambre d'une autre de mes patientes, je fonçais à vive allure dans le couloir pour atteindre la prochaine. Une confusion générale s'était installée dans les corridors de l'hôpital. Des villageois entassés, soit assis ou soit couchés sur les chaises, les escaliers et le sol, attendaient des réponses, ainsi qu'un remède au virus qui les infectait tous. Le personnel s'empressait d'aider les plus souffrants et de calmer les plus virulents, mais nous étions tous dépassés par les circonstances. Des dossiers multiples entre chaque mains, je les parcourais tout en esquivant le monde autour de moi, jusqu'à ce que Tsunade-sama m'accompagne sur ma trajectoire.

- Comment va Hinata ?

- Elle devrait bien se porter désormais. J'ai arrêté son hémorragie et refermé la plaie au bloc.

- Et l'enfant ?

Elle a été donc mise au courant.

- Kin Tsuchi n'est pas parvenu à atteindre le foetus et son placenta, mais le stress qu'Hinata a enduré est fatal pour un début de grossesse.

- En effet, d'où son état comateux. A-t-elle poursuivi.

L'esprit pensif, je n'ai pas ajouté un mot. Mon silence se contrastait au chahut dans le couloir.

- Sakura, j'ai une requête à te demander.

Les traits de mon visage se sont endurcis à l'entente du sérieux de Tsunade.

- Je suppose que tu as été mise au courant de la situation préoccupante du village par tes collègues. Tu as dû vite le comprendre par toi-même d'ailleurs.

J'ai bien évidemment hoché la tête. Les quelques sujets souffreteux dont je m'occupais, c'étaient multipliés par centaines. Un virus loin d'être correctement diagnostiqué et dont le remède s'avérait introuvable. La vision de ces évènements me remémorait d'effroyables souvenirs : ceux de la Grande Guerre. Un trop plein de souffrances qui certes avait ravivé notre humanité à certains moments, mais dont les innombrables fois l'ont au contraire laissée dépérir. La guerre est synonyme de traumas enfouis dans un sombre et profond déni, et rares sont ceux qui finissent par les accepter comme tels, au prix de s'en rappeler. La culpabilité provenant d'une incapacité à guérir tous les maux, avait déjà affaiblit de grands espoirs. Mais il était temps que ça s'arrête.