- III -
Part 3
— Bonjour, monsieur... Monsieur ? Je ne connais toujours pas votre nom, dit Marc en reconnaissant l'homme à l'aura étrange, qui ressemble plus à Jack l'éventreur avec son haut de forme, qu'à un véritable antiquaire.
— Méphisto. Vous pouvez m'appeler Méphisto, monsieur Lorenzo.
— Veuillez m'excuser, mais je dois absolument y aller. Je n'aurais même pas dû venir ici en fait.
— Vous partez ? Vous allez sauver votre femme ?
— Non ! Répond Marc d'un air un peu perturbé. Enfin ça ne vous regarde pas.
— C'est bien dommage ! Vous le pouvez, si vous le souhaitez !
— Elle est entre les mains des meilleurs médecins et je ne peux rien faire à part attendre. Je vais donc reprendre le travail pour essayer de me changer les idées, répond calmement Marc, avant de se rendre compte que le ton n'est pas celui qu'il souhaite employer et décide donc d'être plus ferme pour fermer le dialogue, surtout que ça ne le regarde pas. Mais ce ne sont pas vos affaires monsieur. Au revoir !
— Vous avez la mémoire courte on dirait, monsieur Lorenzo.
— Comment ça ?
— Je vous l'ai dit, je peux sauver votre femme, dit l'homme avec plein d'assurance. C'est d'ailleurs pour cela que vous êtes ici. Même si vous ne voulez pas l'admettre, votre inconscient vous a attiré à moi. Je suis même prêt à parier, que vous voulez au moins en savoir plus. Avouez-le !
— Bon ! Je vais rester poli, vous commencez à m'énerver un peu. Premièrement, je vous demanderai de vous mêler de vos affaires et deuxièmement, arrêtez d'essayer de me faire croire que vous pouvez réussir à faire une chose, que les médecins ont déjà du mal à réaliser.
— Je peux comprendre votre scepticisme monsieur Lorenzo, mais croyez-moi, si je vous le dis, c'est que je peux le faire.
— Oui bien sûr ! Allez, au revoir monsieur ! Dit Marc d'un ton agacé en prenant la direction de la sortie.
— Attendez monsieur Lorenzo ! Attendez je vous prie.
Arrivé à la porte, la main sur la poignée près à sortir, Marc se retourne malgré son intention première.
Le vieil homme lui tend un très vieil appareil photo.
— Vous êtes photographe si je ne me trompe pas.
Marc confirme en hochant la tête.
— Alors prenez ceci.
— Mais que vous voulez que je fasse de cette antiquité ?
— Vous voulez sauver votre femme, non ? Pour cela je vous demande juste de prendre deux photos avec cet appareil à plaque de verre. La seule contrainte est que je souhaite des photos d'humains, surtout pas de nature ou d'animaux. Je veux deux personnes différentes et vivantes bien entendu. En bref, je vous demande juste de faire pratiquement comme d'habitude, mais en utilisant mon matériel, dit Méphisto en lui tendant la machine et en insistant pour que Marc la prenne.
— Je ne vois pas en quoi cela pourrait faire revenir ma femme.
— Faites-moi confiance monsieur Lorenzo, si vous respectez mes conditions, vous ne le regretterez pas.
— Vous parlez d'un matériel ! dit-il en se moquant. Et vous en voulez combien de cette antiquité ?
— Rien ! Comme je vous l'ai dit, c'est juste un échange. Vous me rendez simplement un service, pour que je vous aide. Deux simples photos d'humains prises avec mon appareil, contre la vie de votre femme.
Marc commence à se dire que l'homme doit avoir un problème dans sa tête, mais il décide finalement d'accepter sa proposition, pour mettre un terme à cette discussion et surtout pour qu'il le laisse tranquille au plus vite.
— D'accord, si ça peut vous faire plaisir, dit-il en récupérant l'appareil photo.
Méphisto lui tend sa main droite pour le saluer.
Les deux hommes se serrent la poigne.
— Aille ! Hurle Marc en retirant rapidement sa main.
En prenant la direction de la sortie, il regarde sa paume droite et remarque une petite brûlure, avec en son centre une petite blessure, d'où un peu de sang s'échappe.
— Marché conclu alors ! Dit fièrement l'homme, alors que Marc passe la porte. N'oubliez pas mes photos monsieur Lorenzo ! A très bientôt !

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LIVED with DEVIL {Thriller Fantastique Psychologique} [Recueil de nouvelles]
Short StoryQue ce soit par amour ou égoïsme, jusqu'où seriez-vous prêt à aller, pour avoir ce que vous voulez ? Ne regretterez vous pas d'y avoir songé, ne serait-ce qu'un instant ?