Chapitre IV

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CE N’EST QU’UNE POURRITURE DE BRANLE-COUILLE DÉSÉQUILIBRÉ INCAPABLE DE RETENIR SES PULSIONS SEXUELLES ET SI JE LE DÉGOÛTE MUCHA JE NE VOIS PAS PORQUE IL ME VOUDRAIT DANS SON LIT OK IL N'AIME PAS L'INEFFICACITE MAIS APPAREMMENT L'ILLOGISME C'EST SA PASSION NUMÉRO UNO A CE TORDU.

18/20 pour cet enchaînement d'insultes et félicitation du conseil des fachos.

Faust s'était redressé depuis mon coup. Pour une fois, il me regardait sans aucun amusement. Sa veine ressortait sur son cou. Il avait la rage. Mon geste endiablé l’avait crispé apparemment… BAM. Cela expliquait sans doute la claque que j’ai reçue.

La seule chose dont il a été capable de me faire remarquer, c’est que j’étais une vraie  pipelette. Il faisait référence à l’un de mes cris raté, sorti en un faible miaulement de chaton apeuré. Son sarcasme est allé jusqu’à me remercier de ce tour de voiture, que ce moment lui avait permis d’en apprendre beaucoup sur moi.

De mon côté, je reprenais juste mon souffle comme je le pouvais. Ma mâchoire semblait fourmillée à cet instant, comme si le faible son qu’elle avait émis lui avait demandé un effort surhumain. Quelle blague.

Faust continuait dans son discours grotesque, et j’ai haussé les épaules pour lui montrer que je m’en foutais royalement. Ce à quoi il a répondu que j’allais le regretter. Que si je recommençais ; il était prêt à me retirer ma virginité.

Histoire de me venger de ses jugements, je lui ai fait comprendre qu’il avait peut-être tord sur mon cas. Que ma virginité ne regardait que moi et qu’il n’avait pas à décider sans me connaître si je la possédais encore.

Il s'est énervé de plus belle. Sa veine est réapparu. Puis, sans gêne, il m'a volé mon rôle de victime en m'obligeant à dégager de sa voiture.

Avertissement pour une crédibilité réellement inexistante.

Je me suis posée sur le sol, le corps tremblant par ce qui venait d'arriver. Ensuite, j'ai marché durant une heure et demie. Mon coté sportif a empêché mes jambes de me lâcher. Pourtant, seules dix minutes séparaient mon nouveau quartier de l'endroit où m'avait lâché Faust. Après notre altercation, il m'avait jeté au bord de la route comme un moins que rien. C'est ce que j'étais à ses yeux. Mon cri avait arrêté son désir ou je ne sais quoi en lui. Peu importe, je m'en foutais : j'avais retrouvé ma voix. Et je mourrais d'envie de l'utiliser sauf que les seuls à qui je désirais parler se trouvaient Là-Haut. Soit un endroit à une heure et demie de marche.

- I'm so ugly that's okay, ai-je chantonné en passant le bâtiment A du premier bloc! 'Cause so are You. ( Traduction : je suis tellement moche, cela ne me dérange pas parce que tu l'es aussi)

Ce bout de Lithium par Nirvana me parlait bien en ce moment. Je ne pensais pas à la mocheté au sens propre du terme. Simplement, je suis abîmée par ce que j'ai vu en citée. Encore plus par ce que les gens disent sur nous.

Des gosses sans avenirs. Des racailles nées. Des futurs violeurs. Du bétail enfermé dans des cages que l'on doit traiter comme tel. Des salopes adeptes des tournantes dans les caves ou des garçons manqués. Soit l'un, soit l'autre. Des mères incapables de gérer. Des alcooliques. Jamais des gens bien.

Et puis quand je rentre dans le quartier, je vois bien qu'il est aussi abîmée que moi. Les habitants ont tous les mêmes clichés sous la tête. Sauf que l'on se sourit entre nous, on se salue avec une chaleur que le centre-ville n'a pas. Parce que même la pire des rumeurs, si elles concernent plusieurs personnes, nient les concernés. Seuls contre le reste du monde. Alors, c'est vrai, je suis abîmée, mais les autres résidents aussi, donc rien ne peut me déranger. Je me sens à ma place ici.

Orange is the new black. (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant