Virgin to your Love [Larry]

9. "Tu vois que t'es fascinant !"

"Et je t'ai pas dit, s'écrit ma mère avec le ton enjoué que je lui connais trop bien. Lottie m'a "forcé" à aller faire les boutiques et-

-Heu... On a une soirée et... Je dois me préparer.

-Oh. Ok. Bien sûr. Je te garde pas plus. Amuse-toi bien mon chéri. Bisou.

-Bisou."

Je raccroche avec un soupire et me laisse tomber sans retenue dans le grand lit que je n'ai pas pu occuper cette nuit à cause d'un certain bouclé. C'est quand même tellement plus confortable que le canapé.

"Tu viens finalement ?"

Je sursaute à l'entente de la voix dudit bouclé. Je n'avais pas remarqué sa présence et une boule commence à se former au niveau de mes tripes.

"Non, je marmonne, honteux qu'il ait perçu la conversation avec ma mère parce que je sais ce qui va suivre et j'ai pas envi de l'entendre.

-Alors t'as juste dit ça pour te débarrasser de ta mère ?"

Je le savais. Entendre ces mots me retourne le encore plus le ventre et un sentiment de malêtre s'empare de moi. J'ai juste envi de disparaître et ne plus jamais croiser ce regard froid et empli de jugement que me lance Harry.

Je baisse la tête.

"Oui."

Il papillonne des yeux comme pour s'aider à assimiler. Je rebaisse la tête et me mets à jouer frénétiquement avec mes doigts. Je déteste faire ça mais ça me prend directement quand je suis nerveux. Et là, je suis nerveux. Très nerveux.

"Et c'est toi qui faisais des beaux discours sur l'honnêteté ce matin, môsieur parfait, remarque-t-il avec un ton empreint d'une légère touche de moquerie. Tu mens à ta propre mère pour ne plus avoir à lui parler. J'ai jamais fait ça à la mienne.

-C'est pour pas la blesser, je tente de m'expliquer même si je me doute que ça n'arrangera rien.

-C'est ça. Admet juste que tu vaux pas mieux que moi finalement.

-Je vaux pas mieux que toi. J'ai jamais dis le contraire, je réplique en haussant les épaules. Juste, compare pas ma mère et moi avec les filles et toi steuplait.

-Pourquoi ?

-Parce que toi, tu mens pour baiser et après, tu fuis pour pas avoir à subir leur souffrance quand tu brises leurs espoirs. Tu t'en fous de passer pour un connard auprès d'elles tant que t'as fait ton affaire. Moi, je m'en fous pas de l'image que je peux lui renvoyer. Elle est assez merdique pour que j'aille en rajouter. Dans le fond, je mens plus pour me protéger moi, parce que je veux pas qu'elle sache je suis un tel inadapté social que j'ai du mal à lui téléphoner; que quand j'"oublie" de lui téléphoner, c'est juste parce que je remets toujours ça à plus tard... Tout ça parce que je sais qu'on va devoir parler, et qu'à chaque fois qu'on se parle, j'ai rien à dire et tout ce que je fais c'est des "hum"."

Je marque une petite pause pour inspirer et expirer un bon coup. C'est sortit tellement vite que je n'ai pas pris le temps de bien respirer.

"Tu te rends compte quand même ? je reprends avec un ton beaucoup plus calme qui m'étonnerait presque. Après tout, après ce que je viens de dire, j'ai plus rien à perdre. J'arrive à être mal à l'aise en parlant avec ma mère au point de ne vouloir qu'une chose : raccrocher au plus vite. Ma propre mère... Et le pire, c'est que je m'en veux pas d'avoir menti pour couper court à la conversation. Non. Ça je m'en fous. En fait, je m'en veux de pas avoir été assez discret et que tu t'en sois rendu compte. Parce que, même si je déteste être niqué comme ça par la société, j'ai envie de renvoyer une bonne image de moi. Peut-être parce que j'ai eu trop de mal à me faire accepter et que je veux pas retourner où j'étais, je sais pas... Bref. T'en penses quoi maintenant de ton "monsieur parfait" ? Plutôt "monsieur connard" non ?"