Virgin to your Love [Larry]

36. "J'aime l'être ?"

Il est dix-sept heure vingt-sept et un nuage de monde sort de la gare de Saint-Maur. Le problème, c'est que moi, je rentre. Je viens de rater mon rer. Il y avait une chance sur deux mais bon, la chance et moi... Le truc chiant, c'est que le prochain est dans un quart d'heure et que, bien que j'ai de la musique à écouter, j'ai vraiment la flemme d'attendre. Il est pas censé y avoir plus de rer aux heures de pointes ? 

En plus, je suis fatigué. Tout ce que je veux, c'est rentrer et me poser dans le lit, même si c'est pour commencer à apprendre le cours de bio de ce matin. Et ouais, c'était la rentrée aujourd'hui. Hier soir après mon emménagement dans une collocation où je n'ai encore croisé personne (je crois qu'on est cinq mais pas sûr), je m'étais bien préparé à cette journée, et clairement, je n'aurais pas dû. Je pensais que ça serait différent cette année : nouveau lycée, nouveau élèves... J'étais prêt à faire des efforts, prendre sur moi et aller vers les gens, trouver un groupe, sociabiliser quoi... Mais pas du tout. Je suis arrivé devant la salle et tout le monde était sur son portable. Une voix dans ma tête me poussait à aller vers l'un d'eux, surtout que certains commençaient déjà à se taper la discute, mais non. J'avais cette boule au ventre (la fameuse) qui m'empêchait de bouger. C'est comme ça que je me suis retrouvé à faire le mouton et à sortir mon portable pour aller sur... Sur rien. Bah oui, j'ai toujours pas insta et j'ai personne à qui parler par message, alors j'étais comme un con à scroller dans mes contacts et dans des vieux messages pour me donner un semblant de vie social. J'étais ridicule. J'ai envie de me frapper rien qu'en y repensant. J'ai pas changer. C'est moi le problème. Je connaissais personne, ça aurait pu être un nouveau départ, mais j'ai tout fait foirer.

Parce que ça ne s'est pas arrangé sur la suite de la journée. Je me suis retrouvé à côté d'une fille à qui j'ai juste fait un sourire avant d'éviter son regard pour le reste des deux heures où on a pu rencontrer nos profs pendant la première demi-heure. Nos profs... Mr Sun en bio, Mme Cherayron en physique/chimie et Mr Bryau en maths. Il se sont présentés tellement vite que c'est tout ce que j'ai retenu. Ils nous ont distribué nos emplois du temps de l'enfer et nous ont clairement dit que l'on allait douiller et que plusieurs allaient disparaître après les premières vacances. Tu parles d'une motivation... Le positif c'est qu'on sera donc un peu moins, parce que là, on est quarante-deux et vu comment ça a commencé, je vais être totalement invisible dans cette classe.

Après les présentations lumières, on a directement commencé les cours : "c'est plus le lycée maintenant, qu'est-ce que vous croyez ?" que nous a sorti le prof de maths avant de commencer son cours à peine ses collègues partis. Quand même, heureusement que j'ai un peu révisé pendant les vacances parce que sinon, j'aurais été perdu.

Après deux heures de maths : trois heures de bio. La rentrée ? Un bonheur. Je me suis à nouveau retrouvé à côté d'une fille (elles sont en grande majorité dans cette section) et à elle aussi, j'ai souris avant le l'éviter comme la peste. Mais qu'est-ce qui tourne pas rond chez moi ? Les autres, ils arrivent à engager des conversations. J'ai même déjà observé quelques débuts de dragues... Et y'a moi. L'idiot du village qui va rester seul comme le con qu'il est. Au moins, le cours était intéressant. Et encore...

À midi, ça a été l'horreur, du moins au début. Je n'avais créé aucune affinité et j'ai bien cru que j'allais me retrouvé seul à une table. Pourtant, bon point de la journée, ça n'a pas été le cas. La première fille à côté de laquelle j'étais assis m'a fait un signe de la main pour que je vienne à sa table et celle des amis qu'elles s'étaient déjà fait. J'ai eu tellement de chance pour une fois, je ne l'ai pas rebuté avec mon comportement de débile. Elle s'appelle Eleanor et ceux qui étaient à la table sont Thomas, Idixia ou Alixia, je sais plus, et la dernière, j'ai carrément oublié. Putain, je suis irrécupérable. Au moins, j'étais entouré, et même si, après avoir échangé les prénoms, je n'ai quasiment pas ouvert la bouche, ça m'a rassuré pendant les une heure à la cantine.