56. "Qu'est-ce qui te retiendrait ?"

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Je vais mieux.

Je vais même beaucoup mieux. La nouvelle année a débuté, et je crois que je n'ai jamais été aussi bien. J'ai fini par me rendre compte que je n'étais pas prêt à être en couple, à m'engager en plus dans une relation compliquée, et que, avec Harry, quoi qu'il ait pu arriver, ça n'aurait jamais marché. Mentalement, ce n'était pas possible. J'aurais continué à me sentir chanceux d'être avec lui, de lui être reconnaissant de bien vouloir de moi, de penser que personne d'autre ne pourrait jamais s'intéresser à moi... Ce qui, en y repensant, n'était absolument pas sain. En fait, après avoir passé cette étape de stress de la première fois, j'avais besoin de cette période décompressée de célibat où l'appréhension de mes performances au lit n'est plus un frein. Après, j'avoue que ça n'a pas été simple au début. Dans ma tête, c'était terminé : j'allais rester seul pour le restant de ma vie. J'ai suivi Mallow à Citadium en trainant les pieds, mais heureusement que je l'ai suivi. Parce qu'après cette journée, j'ai pu dégager toutes mes fringues de lycée, et, en un sens, prendre un nouveau départ. J'ai enfin des habits qui me représentent. Avant, les vêtements me cachaient, ou alors venaient d'autres personnes qui me les prêtaient. Et depuis cette journée, je comprends mieux d'où vient cette passion pour le shopping. Je ne dirais pas que j'en suis devenu fan, mais me voir porter des choses que j'ai choisies et qui me plaises, c'est grisant.

Le retour au lycée le lendemain avait été compliqué, et ce n'était pas le fait de revoir Harry, je l'avais déjà brillamment esquivé la veille et savais que ça ne pouvait durer, mais ça ne me faisait pas plus peur que ça. Non. La vérité était que j'avais toujours cette crainte inconsciente que Guillaume débarque dans mon dos pour me faire une remarque désobligeante sur ma nouvelle apparence. Il m'aura vraiment retourné le cerveau celui-là... Et c'était futile en plus, car dès mon arrivée mon groupe de potes de la prépa n'ont rien fait à par me complimenter. J'étais gêné, mais à par ça, tout allait très bien. Je leur ai dit que je m'étais séparé et voulais prendre du temps pour moi. Ils ont tous eu une réaction différente, mais toutes étaient positives : Alixia était désolée, Thomas était content qu'on puisse être "potes de célibat", et Eleanor, elle tentait de copier Alixia, mais elle aussi était contente, même. Elle m'a dit que je pouvais compter sur elle si je voulais parler et me changer les idées. Elle est restée implicite, mais bon, j'ai compris ce qu'elle entendait par ces mots. Et en un sens, elle m'a permis de me dire que tout n'était peut-être pas perdu pour moi. J'ai même pensé à tenter quelque chose avec elle, avant de vite me raviser. Je lui ai quand même demandé ce qu'elle voulait pour être sûr, et c'était plus du sérieux : elle m'a dit qu'elle voulait juste voir où ça nous mènerait, mais moi, je savais que je ne voulais aller nulle part, avec personne. Du coup, on est toujours ami. Et puis elle a rencontré quelqu'un au nouvel an apparemment, donc à voir. En tout cas, je suis content pour elle.

Gérer la situation avec Harry a été ce qu'il y a eu de plus simple finalement je crois, parce qu'il n'y a eu aucune réelle interaction. Pas que je ne ressentais rien. J'avais mal, bien sûr, mais de le voir ou pas ne changeait rien à ma blessure. Il évitait continuellement mon regard, même si j'ai pu sentir le sien plusieurs fois dans mon dos. J'ai eu également le droit à ceux de Niall et de Kendall. Il n'y a eu que Cara qui est venue me voir pour me demander des comptes, et je lui ai simplement dit que Harry et moi ne nous parlions plus et qu'elle pouvait lui demander à lui pourquoi. Je ne sais pas si elle l'a fait, ni le mensonge que Harry a pu lui sortir dans ce cas, mais je m'en moque. S'ils pensent que c'est moi le fautif, tant pis, ce n'était pas vraiment mes potes après tout.

Les seuls véritables échangent que j'ai pu avoir avec Harry se sont fait par textos. Au début, il voulait parler, que je le comprenne, ce genre de chose, et puis comme tout ce que je lui répondais était que je ne voulais plus qu'il interagisse avec moi, il a fait du Harry. Mallow avait raison. Il n'a pas changé. Il m'a envoyé des messages de minable comme il me l'avait déjà fait le soir où j'ai rencontré Mallow justement, me disant que j'allais me retrouver tout seul, que sans lui, je n'était rien... Les classiques avec lui. Je ne l'ai pas bloqué pourtant. Je devrais peut-être, je me dis que au cas où... Quoi ? Je ne sais pas, mais bon. Après tout, ces messages se sont arrêtés. En fait, depuis qu'il a su ce qui s'était passé à la soirée de Noël des prépas le jeudi avant les vacances.

Virgin to your Love [Larry]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant