Misa Ravan : l'Histoire de la Reine Corbeau [VOIR EPINGLE]

12

Le matin qui suivit fut compliqué. 

Le fait d'avoir repensé à ce qu'il s'était passé il y a déjà cinq ans de cela, m'a sûrement perturbée.

Je m'étais glissée dans la baignoire, ce qui me fit le plus grand bien ! 

J'étais tendue à tel point que me retourner m'était impossible. 

Une domestique était venue me masser en voyant les réactions crispées que je faisais face à la douleur.

Puis elle me demanda :

« - M-Majesté.

- Qui a-t-il ?

- Vos marques le long de votre dos...

- Vous vous demandez ce qu'elles signifient ?

- Oui ma Reine...

- Se sont d'anciennes runes datant des Premiers Hommes. Chaque symbole a sa spécificité.

- Comme ?

- Comme avoir une force incroyable, être plus résistant, des dons nécessaires aux guerriers.

- Et... Aux reines ? »

Je rigola un instant.

« - Ma chère, ces runes servent bien-sûr à devenir plus, mais elles ne nous empêchent pas d'être ce qu'on est déjà et ce dont à quoi on est destinés. Elle n'affecte rien de tout cela. »

Je me retourna pour me mettre face à elle, ce qui la surprit.

« - Sachez juste que si vous voulez avoir ses runes, elles vous seront inutiles.

- Comment ça ?

- Vous êtes déjà forte. »

Je lui fis un sourire qu'elle eût du mal à accepter. Elle retroussa la manche droite de sa robe bouffante.

« - Sauf quand il est là... »

Je resta fixée sur ce bras recouvert de tâches bleutés voir violacées, je soupira longuement avant de reprendre en lui prenant gentiment les mains :

« - Vous n'aurez plus jamais à avoir à vivre ce fardeau. Je vous le promet. »

Elle me regarda de ses grands yeux verts avec une lueur d'espoir.

« - Pouvez-vous sortir s'il vous plaît ? Je dois me rhabiller. »

Elle s'inclina et repartit en direction du couloir. Je m'essuya en pensant à ce qu'il venait de passer.

Pendant que je continuais de patauger dans mon bain, je repensais à un événement qui s'était passé la nuit de mon couronnement.

Il y a huit ans

« - C'est l'heure ? demandais-je inquiète à Fran. »

Il regarda fixement devant lui sans rien dire, alors je lança un regard à Aidan, qui ne dit rien également.

Sur le moment, je n'étais pas rassurée par ce qui allait se passer et mes frères n'arrangeaient rien. 

Un prêtre m'avait demandé de venir sur une colline aux environs du Skril, à l'heure où la lune était en parfait alignement avec le sommet.