Chapitre 10 : Caroline

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« Il a le charme du diable. Elle a la force des anges. »

Et si c'était vrai..., Marc Levy


 – Cette robe est tout simplement magnifique !

Je ne sais plus combien de fois j'ai pu prononcer cette phrase depuis notre retour au manoir. Nous sommes déjà en début d'après-midi et la journée que nous avons passée à Londres m'a ravie à tel point que je me sens le pied léger et le cœur en joie. Pour un peu, je me mettrais à danser. Ça fait si longtemps que je ne me suis pas sentie aussi bien !

Après être arrivés au centre de Londres, nous avons déjeuné dans un grand restaurant très chic aux prix exorbitants. Je n'ai plus l'habitude des goûts de luxe. J'étais trop jeune à l'époque pour les apprécier réellement et aussi pour me rendre compte des prix. Les mets, riches et délicats, étaient succulents, à l'image de ceux qu'Adrian nous prépare chaque jour. Après cela, nous avons visité plusieurs magasins jusqu'à trouver celui qui nous convenait, une jolie et immense boutique au design raffiné et aux articles aussi sublimes que chers. Le genre de boutiques très luxueuses que l'on trouve sur les Champs-Élysées de Paris mais dans lesquelles je n'ai jamais osé entrer. Des robes de cocktail en passant par les escarpins, les bijoux, les sacs, les accessoires de coiffure, en un rien de temps ma tenue de ce soir était complète. Je ne savais plus où donner de la tête, tellement toutes ces robes étaient sublimes. Que dis-je ? Magnifiques ! J'ai passé je ne sais plus combien de tenues, défilant devant les yeux chaque fois brillants de Dorothy qui jugeait si cela convenait ou non, confortablement installée dans un fauteuil blanc aux contours dorés. Jusqu'au moment où, victoire ! La robe était enfin trouvée !

Et c'est cette robe que je contemple en ce moment, dans ma chambre, sortie de son élégante boîte blanche nouée par un gros nœud rouge tel un paquet cadeau. Elle est en satin, de couleur vert d'eau, à larges bretelles, parsemé de petites perles assorties aux reflets bleutés décorant un décolleté rond le long duquel sont cousues de délicates fleurs de la même couleur. La taille est enserrée par des lacets dans le dos, le jupon est vaporeux, soyeux et cache des dessous en dentelles. Une vraie robe de princesse ! Je ne peux m'empêcher d'écarquiller une nouvelle fois les yeux, pareille à une enfant qui s'émerveille devant cette robe qui pourrait être toute droite sortie d'un conte de fées. Mon sourire s'élargit tant et si bien qu'il me semble s'étendre jusqu'à chaque bout de mes oreilles, pour ne plus s'effacer.

C'est à peine si je remarque le regard attendri et amusé de Dorothy.

Les mots me manquent pour exprimer toute la beauté de cette tenue.

– Tu veux bien m'aider ? je lui demande, conquise et pressée de l'enfiler à nouveau et de me mirer dedans.

J'aurais bien du mal à enfiler une telle robe toute seule !

Le téléphone sonne au bout de plusieurs minutes. Je me trouve toujours devant le miroir sur pied dans lequel je me contemple, incrédule devant la beauté de ma tenue. Je me sens presque indigne de la porter, tant elle est sublime et moi, ordinaire. Sa couleur chatoyante fait ressortir le vert de mes yeux et s'accorde parfaitement avec mes cheveux châtains qui retombent de part et d'autre de mon visage juste au ras de mes épaules et font ressortir ma peau pâle. La robe descend jusqu'à mes chevilles, dissimulant mes pieds pour l'instant nus. Je ne cesse de promener mon regard sur chaque détail de cette tenue de rêve, effleurant le tissu du bout des doigts, me tortillant de gauche à droite en faisant tourner les dentelles. Après m'être glissée dedans, Dorothy a réglé mes bretelles jusqu'à ce que le décolleté soit bien ajusté.

Corps et Âme [Suite de "Au prix de mon âme"]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant