Plania, Terre de Personne

Chapitre I -De mystérieuses amies

Elle brossait ses longs cheveux dorés parsemés de mèches châtains. Ceux-ci ondulaient, paniquant aux coups de brosse rudes et féroce qu'Alexe leur donnait, comme si ce simple geste allait changer quoique ce soit au fait que, pour la énième fois, personne n'avait voulu d'elle à la sélection. Il y avait des années déjà qu'elle avait cessé de pleurer, que plus rien de tout cela ne l'affectait, ou presque. Cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas remise en question, ne s'était pas demandée pourquoi elle était si indésirée. Elle avait beau essayer de se convaincre du contraire, il fallait qu'elle regarde la vérité en face: L'espoir n'était plus. 

-Personne ne veut de nous, se dit Lily, tout haut. Alexe se retourna, ce qui fit virevolter des ribambelles de fil d'or autour d'elle. 

-Pourquoi dis-tu cela?! Dit-elle en sachant parfaitement qu'elle le croyait aussi.
-Alexe, tu le vois bien aussi. Voilà la quinzième cérémonie sélective et nous sommes toujours là, en attente de se faire choisir, d'aller vivre avec une famille qui prendra soin de nous, d'obtenir l'amour maternel. Voilà des lustres que nous sommes trop vieille pour que quiconque fasse même semblant de loucher sur nos visages trop matures. 

Alexe reposa sa brosse d'argent et réfléchit tout en commandant électroniquement le déjeuner sur une tablette. Elle ne dit rien, sachant parfaitement qu'elles vivraient sans doute toute leur pauvre vie dans cette demeure moderne mais terne. 

Elle balaya la pièce du regard, ses yeux bleus métalliques touchant tous les recoins blancs et sans vie. Tout était parfait, sans faute, ici. Les tapis de fourrure blanche, les élégants canapés de couleur si blanche que la lentille des iris prenait souvent du temps à s'habituer. Voilà des années que ces deux amies attendaient tristement dans le même paradis qu'était cet appartement, se demandant si un jour elles pourraient fuir ou trouver quelqu'un qui pourrait leur donner l'amour maternel qu'elles n'avaient pas eu l'honneur d'avoir depuis l'âge de quatre ans.
L'édifice dans lequel ces deux colocataires vivaient était un édifice luxueux qui accueillait à chaque année plus d'une dizaine d'orphelins, ces enfants abandonnés dans leur jeune enfance. La plupart des jeunes Poupons se trouvaient rapidement de nouvelles familles confortables ou ils pouvaient construire leur nouveau cocon. Cependant, quelques enfants avaient étés rejetés plusieurs fois déjà, pour diverses raisons parfois congrues et parfois incongrues. C'était le cas d'Alexe et Lily, fidèle à leur statut d'orphelines, elles n'avaient jamais été recueillies par aucune famille et dans la ville de Plania, c'était on ne peut plus mystérieux, car plusieurs familles avaient toujours rêvé d'avoir un enfant duquel s'occuper. 

Alexe était une jeune fille de taille raisonnable, aux contours fluides et dotée de longues jambes minces. Son visage en forme de pêche renversée était si doux que même le plus cruel des dictateurs n'aurait pu lui infliger un châtiment, quand bien même elle aurait posé un geste déshonorable, ce qui n'était pas du tout dans sa nature angélique. Deux perles d'un bleu métalique scintillant étaient incrustées dans ses orbites également éloignés l'un de l'autre. Son petit nez trompette survolait sa bouche en coeur allongé pendant que son menton léger lui donnait son once de crédibilité en appuyant chacun de ses propos lorsqu'elle hochait la tête. Ce qui faisait sa personnalité était malgré tout ses longs cheveux blonds qui descendaient en cascades dorées dans son dos, créant en même temps un voile d'illumination permanent partout où elle allait. 

Lily, elle, était très différente de son amie, car elle avait en sa possession éternelle une beauté plus mystérieuse et obscure. Ses denses cheveux bruns au reflets auburn se soulevaient lorsque le vent saisonnier les balayait sans répit. Elle était pourvue du même corps débordant de grâce de son amie de son âge, et son visage de forme ovale aminci au menton ressemblait étrangement au début d'un entonnoir. Ses yeux d'un vert électrisant traumatisaient tous les passants qu'elle croisait dans les rues bondées de la ville.

Depuis leur enfance, ces deux amies avaient toujours vécu ensemble car aucun orphelin n'était jamais laissé seul à lui-même de peur qu'il ne souffre plus tard d'une surdose de solitude et dieu seul savait quels dommages elle pouvait causer. La plupart étaient donc jumelés avec un orphelin du même sexe qu'eux et qui se rapprochait le plus de leur âge. Cela n'avait définitivement pas été un problème pour ces jeunes dames puisqu'elles étaient nées on ne sait quelle date et étaient arrivées le même jour à l'orphelinat empaquetées dans deux petits paniers différents. Depuis, personne ne les avait jamais séparées et elles avaient toujours paru se comprendre d'une façon que personne pouvait comprendre. Au fil des années, les gardiennes de l'orphelinat s'étaient bien rendues compte que personne ne voudrait jamais des deux amies, bien qu'elles n'étaient pas en pouvoir de déterminer pourquoi. Oui, bien sur, comme tous les enfants elles avaient déjà commis des mauvais coups, mais leurs yeux débordaient d'une sagesse frappante. Un mystère planait. 

Leur appartement était le plus joli des appartements de la bâtisse. Ceci était bien compréhensible puisqu'elles étaient maintenant âgées de ce qu'on disait être seize ans si l'on se fiait à la date à laquelle on les avait déposées à l'orphelinat. C'était un appartement conçu principalement et blanc, noir, gris et brun, les couleurs modernes de l'époque. Lorsqu'on y entrait, on voyait tout d'abord à la gauche une sorte de bar faisant office de cuisine car les fourneaux, micros-ondes et robots-cuistots s'occupaient eux-mêmes de faire avec soin les repas de tous. Tous ce que les habitants de l'orphelinat avaient à faire était de commander leurs plats sur une plate-forme tactile de la toute dernière génération.
Lorsque nos yeux vagabondaient de la cuisine à la droite, on avait la chance d'apercevoir une petite salle à manger pour deux qui avait un aspect familier et confortable. Passé cette pièce se trouvait un salon renfermant un long canapé de cuir noir positionné face à une télévision magnétique qui n'était suspendue que par une force d'aimants incrustés dans le mur et dans le dos de la télévision. Tous les films qu'elles désiraient étaient achetés avec des points qu'elles accumulaient en faisant des tâches ménagères ou autre sorte de bénévolat dans le grand immeuble. 

Par la suite, un petit couloir large donnait l'accès à deux portes débouchant sur la chambre de chacune des colocataires. Alexe possédait une chambre orientée vers le style gothique classique tandis que son amie optait pour un style plutôt sombre et moderne. Au fil des années, leurs points d'achat leur avaient permis de peaufiner leurs chambres.
Elles allaient toutes les deux à une école privée où l'école était de la meilleure qualité qu'un étudiant pouvait obtenir dans tout Plania. Non, aucun autre orphelin n'avait ce privilège. Depuis leur arrivée à l'orphelinat, ces deux jeunes filles recevaient des fonds d'une source anonyme, ce qui relevait le voile sur le grand mystère de leur existence...

**Note**

Bon, petit chapitre d'introduction. J'ai commencé cette histoire il y a deux ans et je l'ai retrouvée par hasard dans mes documents. J'ai décidé de la publier et de la terminer (puisque je n'avais écrit que les 5 premiers chapitres). 

Je publierai environ un à deux chapitres par semaine, sauf au début (pour les huits premiers chapitres, j'en publierai un par jour) Bon, si jamais vous avez des suggestions, conseils, commentaires, s'il vous plait, faites m'en part, je veux que cette histoire maximise son potentiel et que vous puissiez vraiment l'aimer :)

Merci vraiment beaucoup de me lire, c'est très apprécié :)

Aussi, si jamais vous voulez que je lise une de vos histoire, vous pouvez me le dire, ça me fera plaisir parce que, comme tout le monde le dit si bien ici, on se supporte. ;)

N'oubliez pas la petite étoileee (Ça fait toute la différence)