"« Vivre sans espoir, c'est cesser de vivre. »
— Je vous autorise à vous reposer, allez simplement lire un livre près de la basse-cour pour vous préparer aux travaux qu'il y aura à faire là-bas.
— Bien, madame🙁, répondit doucement Inès, d'une voix fragile.
Au moment où elle quittait la salle, Catherine Guyot entra.
— Catherine ! dit tante Leroy.
— Oui ?
— Prenez l'ordonnance que le docteur m'a donnée dans mon bureau et allez l'apporter à la pharmacie.
— Très bien.
— Inès est malade ? demanda Catherine.
— Le docteur dit qu'elle fait un burn-out et qu'elle est un peu faible... C'est vrai qu'elle mange très peu, je l'ai remarqué ce matin.
Mais quoi de plus normal chez une fille de son âge, cela passera avec le temps, voilà tout.
— Oui, répondit Catherine, toujours prête à lécher les bottes de madame Leroy. Cela passera naturellement avec le temps, ajouta t-elle.
Dans l'après-midi, la tante d'Inès, qui passait par la Mare-Rouge, en profita pour passer rendre visite au médecin. Elle fut très surprise par le luxe qui se dégageait de la villa et de l'étendue du jardin. Elle fut accueillie par Julie, Chloé et leur père. Lisa était partie ce matin à Ibiza faire la fête avec ses amis, grâce à l'argent que lui avait donné son cousin Arthur.— J'ai songé à ce que vous m'avez demandé ce matin, dit madame Leroy au médecin. Je pense que vous devriez la suivre pour constater ou non l'amélioration de son état de santé.
— C'est une sage décision😌, répondit le docteur. D'abord, il faudra lui donner des vitamines, quelques fortifiants... Quelqu'un chez vous sait faire des piqures ?
— Non, personne.
— Eh bien, ma fille Julie s'en chargera, elle est infirmière diplômée d'État.
— Je ne voudrais pas la déranger pendant ses vacances et...
— Oh non, ça ne me dérange pas du tout, au contraire, ce sera pour moi un plaisir de pouvoir la soigner... « et de la faire respirer un peu », pensa-t-elle.
Le médecin présenta ensuite ses deux autres enfants : Charlotte et Enzo, qu'il avait eu lors de son second mariage. Quand elle quitta la Mare-Rouge, Madame Leroy se dit que sa nièce Inès sera entre de bonnes mains avec la famille Martin. Les filles semblaient très sérieuses. Julie, l'infirmière, pourrait apprendre quelques rudiments de son métier à Inès, ce qui sera une bonne chose pour soigner les animaux de campagne s'ils se blessent, pensa-t-elle.
Elle se disait également qu'il n'y avait aucun garçon pouvant perturber son plan, parce que même si le docteur avait deux fils, l'un était médecin marié à Paris et l'autre avocat international à New York.
L'avenir d'Inès est donc bien scellé entre ses mains, elle ne pourrait pas y échapper, elle ne pourrait même pas imaginer y échapper. Elle n'aura pas le choix, pensa-t-elle.Mais la tante ne connaissait pas l'existence d'Arthur, parti en voyage d'affaires dans la Silicone Valley pour investir deux millions d'euros dans une entreprise fondée par de jeunes entrepreneurs à succès.
Elle ignorait aussi qu'ils se sont rencontrés, puisque le médecin et ses filles ont oubliés de lui en parler.
Elle rentra donc chez elle, apaisée.
Catherine était en train d'écrire un e-mail avec le PC.
— Où est Inès ?
— Dans le jardin, répondit Catherine.
— Qu'elle reste bien couchée jusqu'à la visite du docteur Martin.
— Elle est si malade que cela ?
— Pensez-vous que je le fais venir pour rien😠 ?
— Non, pardonnez-moi, ma question est inutile😟.
— Où est Baptiste🤨 ?
— Je suis là ! répondit Baptiste en sortant de la cuisine.
— Vous avez tenté de me joindre par téléphone tout à l'heure ?
— Oui, pour vous signaler que monsieur Bourrin a souhaité vous rendre visite lors de votre absence. Il m'a dit de vous prévenir qu'il passerait plus tard.
— Ah😏 ! Enfin une bonne nouvelle, dit madame Leroy. Sortez donc un verre de champagne de la cave et quelques petits gâteaux. Inès nous les servira. Non... se rattrapa-t-elle. Vous nous les servirez.
— Très bien.
.......— On n'est pas bien là 😀? demanda en souriant Julie à Inès. L'air ne te gêne pas trop ?
Elles étaient toutes les deux à l'arrière de la Maserati décapotable que leur avait prêté Arthur, conduite aujourd'hui par Lisa, de retour à la Mare-Rouge. Sur le siège passager avant se trouvait Charlotte. Chloé, au milieu, tenait Enzo sur ses genoux.
— Non Julie, répondit Inès, c'est parfait. C'est même plus que parfait😊...
Le médecin avait prescrit une promenade à la jeune fille après quatre jours passés dans son lit où Julie avait pris le soin de lui faire quelques gentilles piqures. Inès, pendant les passages de Julie, ne se confiait pas d'un iota et répondait de façon très brève et évasive aux questions curieuses que lui posait Julie. Madame Leroy ne voulait pas de confidences.
Aujourd'hui, quelque chose avait changé en Inès. Elle était légèrement souriante et la pâleur de son visage s'atténuait. Elle paraissait moins triste en compagnie de ses nouvelles amies.
— Inès, regarde comme c'est joli ! C'est joli😀😀 ! dit Enzo en désignant du doigt le plus grand château de la ville.
— Oui c'est beau😊, lui répondit-elle en souriant.
Enzo la regardait avec affection. Ses sœurs lui avaient dit à la maison : « il faut que tu sois gentil avec Inès, elle t'a sauvé et puis elle est un peu malheureuse ».
Ils roulaient sur une route longeant le bord de mer. Plus tard, ils s'arrêtèrent pour prendre un goûter sur l'herbe. Julie avait apporté un parasol afin qu'elles puissent ne pas être trop gênées par le soleil.
À ce moment, Enzo posa une serviette sur les genoux d'Inès et un verre en plastique à côté d'elle.
— Merci, lui dit-elle. Il est tout mignon, votre petit frère.
— Oui😊, répondit Julie, il est aussi mignon qu'agité. Son père le gâte beaucoup trop, il n'arrive pas à lui dire non. Mais celui qui arrive à bien le tenir au calme, c'est Arthur. En plus, ils s'entendent bien tous les deux. Il est à la fois ferme et très tendre avec lui. Tu l'avais vu, il était là quand tu t'es blessé ?
— Oui... je me souviens... Il n'habite pas avec vous ?
— Il est parti pour une semaine aux États-Unis pour un voyage d'affaires.
— Ah bon ?
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La fille maltraité et le milliardaire américain
Novela JuvenilInes, une orpheline de tout juste 18 ans est pris en charge et isolé dans la maison de sa tante depuis le décès de sa mère, Paris. Dans son petit appartement parisien, Ines ne sait pas encore que sa tante impassible et sévère lui organise en secret...