— Mais il pleut maintenant, elle doit être rentrée chez elle, non ? ajouta Lisa.
Arthur, normalement très calme, avait l'air assez inquiet à ce moment et ne pouvait pas cacher son anxiété.
— Elle s'est peut-être mise à l'abri, dit Pierre.
— Mais où ? dit Arthur. Il n'y a pas d'abri. Et puis, elle doit être chez elle maintenant, depuis quatre heures, et la pluie qui est là depuis une demi-heure.
Pierre décida alors :
— Oui, elle doit être rentrée. Je vais voir tout de suite si elle est chez elle et je vous préviens.
— Vous êtes venu en voiture ? demanda Arthur.
— Non à pied.
— Venez, je viens avec vous, nous y allons à cheval.
Ils galopèrent alors très vite sous la pluie en direction de Sainte-Adresse.
Baptiste et Mathilde les renseignèrent en leur indiquant qu'ils ne savaient pas où elle était. Catherine arriva rapidement en indiquant que madame Leroy l'avait cherchée en vain vers le puits.
Robert, qui passait par là, leur indiqua qu'il l'avait vu passer par un autre chemin pour rejoindre la direction de la Mare-Rouge. Arthur lui demanda alors :
— Mais qu'est-ce qu'on peut faire là-bas ? Et depuis le temps, elle devrait être revenue ?
— À moins qu'il ne lui soit arrivé quelque chose, suggéra Catherine.
— Mais quoi ? demanda Arthur. Il n'y a personne, là-bas. Et puis, qu'est-ce qu'elle peut bien faire dans cet endroit ?
— Il y a un étang, on peut pêcher du poisson, dit Robert. Aussi, il y a un puits très profond où on pouvait prendre de l'eau, mais personne l'utilise maintenant.
— Un puits... dit en chuchotant Arthur, tout en regardant le sol.
Il eut un terrible tressaillement en pensant au puits, en pensant qu'elle aurait pu commettre l'irréparable. Il fit les cent pas...
— Pierre, dit Arthur, va vers la Mare-Rouge voir si elle est là-bas ! Moi je vais voir vers le puits.
Pierre eut à peine le temps de dire quoi que ce soit, qu'Arthur était déjà à cheval, galopant à toute vitesse vers l'endroit que Robert avait indiqué.
La pluie avait maintenant cessée et le soleil brillait de nouveau.
Arthur arriva très vite dans le lieu. Il n'y trouva personne, à première vue. Il attacha alors rapidement son cheval blanc à un arbre et se dirigea vers le puits en courant. Il regarda autour de lui, mais ne vit rien ni personne. Il poussa alors un cri de désespoir.
— Ines !!
Il entendit d'un coup le son de l'agitation de l'eau. Il se retourna alors vers l'étang et vit une silhouette frapper difficilement avec ses mains sur l'eau. Il courut à grands pas vers elle.
— Ines...
Elle ne pouvait pas ouvrir la bouche. Il tira ses deux bras, mais remarqua qu'elle était coincée par le bas du corps.
— Tiens bon, je vais te sortir de là, dit-il à Ines en lui prenant la tête de ses deux mains.Il retira alors très vite sa veste, sa chemise et plongea dans l'eau où sans trop forcer, il délogea les branches dans lesquelles elle était coincée depuis plusieurs heures. En la portant jusqu'au sol, elle se jeta dans ses bras en pleurant.
— C'est fini maintenant, dit Arthur après l'avoir sauvé. Depuis combien de temps es-tu là ?
— Je ne sais pas, dit-elle, effondrée.
— Tu es toute froide et toute mouillée... tiens...
Il lui mit alors sa veste sur les épaules par-dessus sa robe puis enveloppa son corps avec.
— Tu auras moins froid comme ça.
— Je ne peux plus bouger, dit-elle, je sens plus mon corps, ajouta-t-elle, toute tremblante.
Il posa alors le bras d'Ines autour de ses épaules et la porta en se dirigeant vers son cheval.
— Je te ramène chez toi.
— Non ! dit-elle, ma tante veut me forcer à me marier avec monsieur Bourrin. Je préfère mourir plutôt que ça, Arthur.
Ses dents claquaient.
— ... Oui, je préfère mourir.
— Mais tu sais bien qu'elle ne peut pas te forcer, dit Arthur d'une voix consolante. Sois tranquille, laisse-moi te ramener chez toi.
Arrivée à hauteur du cheval, Ines posa sa main sur l'animal pour empêcher Arthur de la faire monter.
— Promets-moi qu'elle ne m'obligera pas. Promets-le-moi.
— Je te le promets. Plus personne ne t'obligera à faire quoi que ce soit. Plus personne... Soit tranquille.
Il lui fit un doux baiser sur le front.
— Je suis avec toi maintenant. Et... Si tu veux bien, tu pourras habiter avec moi. Si tu veux...
— Moi ?
— Oui... Toi. Et... Et j'aimerais qu'on vivent ensemble tous les deux. Que tu sois la première personne que je vois en me levant le matin et la dernière avant de me coucher le soir. J'aimerais qu'on vive notre histoire d'amour à nous. Et personne ne pourra s'y opposer. J'ai une villa en Californie. Tu commenceras une nouvelle vie et le reste appartiendra au passé. Qu'est-ce que t'en dis, Ines ?
— Oh...
Elle ne put contenir ses larmes et serra fort le corps d'Arthur.
— Oui, dit-elle.
En levant la tête, elle posa ses lèvres congelées sur les chaudes lèvres d'Arthur. Ils s'embrassèrent tendrement.
- Il faut qu'on y aille, maintenant... ajouta Arthur, les autres s'inquiètent, on reparlera de tout ça plus tard.
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La fille maltraité et le milliardaire américain
Novela JuvenilInes, une orpheline de tout juste 18 ans est pris en charge et isolé dans la maison de sa tante depuis le décès de sa mère, Paris. Dans son petit appartement parisien, Ines ne sait pas encore que sa tante impassible et sévère lui organise en secret...