Je n'ai pas croisé âme qui vive depuis le début. Je suis seule depuis le commencement. Par miracle, je sais quel jour on est : dimanche 28 juillet. Je le sais car je tiens un journal. Ca peut paraître ridicule, mais j'en ai besoin. Pas seulement pour savoir quel jour on est, mais pour savoir depuis combien de temps cet enfer a commencé, pour me souvenir, et c'est surtout mon seul moyen de communiquer si jamais j'ai la chance de trouver des survivants. Mais en vérité, je n'y crois plus.
Je me rationne depuis des jours. Il y a une semaine, j'ai réussi à trouver des provisions dans un petit magasin. Par chance, personne n'était encore venu le fouiller. J'avais réussi à piquer quelques boites de conserve de haricots blancs, des petits gâteaux et des petites bouteilles d'eau. Mais avec la chaleur de l'été, l'eau avait vite diminué. Quant à la nourriture, elle avait aussi diminué. Mon ventre me hurle chaque jour de me nourrir, mais je dois résister à la faim. Je n'ai pas le choix.
Maintenant, je vagabonde dans la forêt, croisant des rôdeurs par-ci, par-là. Même si je suis seule depuis le début, j'ai peur d'eux. Pas comme au début, mais j'ai encore la trouille de leur visage. Je n'ai pas trouvé de refuge depuis presque deux semaines. Deux semaines que je dors dehors, sur la terre, au milieu des insectes avec la peur au ventre. La peur de me réveiller devant leurs visages monstrueux avant qu'ils me dévorent vivante. Deux semaines que je ne dors quasiment plus. Je suis épuisée physiquement et mentalement. Mais je continue de survivre. Pourquoi ? Je n'ai pas encore trouvé de réponse à cette question. Je suis seule, personne ne m'attend, personne ne se soucie de savoir si je suis vivante ou non. Je suis seule, comme je l'ai toujours été durant toute ma vie. Après, ma situation actuelle ne me change pas tellement de l'ancienne. Mais la solitude commence à me peser.
Je continue à marcher, mais m'arrête. Au loin, je vois deux rôdeurs. Morts. Leurs têtes ont été littéralement écrasées. Je m'approche, mon couteau à la main et m'agenouille pour voir à quelques mètres une pierre avec du sang frais. C'est tout récent. Ce qui veut dire que des survivants étaient ici il y a peu. Je me relève, range mon couteau et continue à marcher. Je ne sais même pas si je vais dans la bonne direction. J'essaye de ne pas faire de bruit. Après tout, je dois faire attention, ne pas me précipiter tête la première. Si je les trouve, je préfère les observer avant de prendre une décision. On ne sait jamais. Peut-être que ce sont des fous, des psychopathes, des tueurs. Après tout, le monde est devenu complètement fou et ça ne risque pas d'arranger les gens. Déjà qu'ils étaient sacrément attardés, alors là, je n'imagine même pas la catastrophe !
Je marche toujours et tends l'oreille. J'entends un bruit à ma droite. Je marche vers un arbre, et me cache derrière. Je jette un coup d'œil discret et je vois deux hommes agenouillés sur un... mort. Mais qu'est-ce qu'ils font ? L'un d'eux est au-dessus du monstre avec un couteau dans les mains. J'ai l'impression qu'il est en train de l'ouvrir. Oui, c'est bien ça, il lui ouvre l'estomac. Mais c'est dégueu ! C'est répugnant ! J'ai la nausée. Pourquoi ces deux-là font un truc pareil ? C'est quoi leur trip ?
Le type au-dessus met ses mains dans le ventre du mort. J'ai vraiment envie de vomir. On dirait qu'il le fouille. Il en sort quelque chose. Je suis trop loin pour voir. Le type ouvre cette chose avec son couteau, parle avec l'autre et montre quelque chose. Je n'entends pas ce qu'ils disent ! Ils ont l'air vraiment flippant ! Ce n'était pas une si bonne idée de les chercher finalement.
Je me relève lentement et commence à reculer.
CRAC.
Et merde ! Foutue branche ! Il faut que je parte tout de suite. Je me retourne et commence à courir quand on m'attrape le bras. Je me débats et vois que c'est l'homme qui était au-dessus du mort. Son ami le rejoint. J'ai la trouille comme jamais. Je voulais voir des survivants, bah je suis servie !
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The Walking Dead : Silence is golden [Tome 1]
FanfictionJe suis seule depuis le début. Le début de quoi vous vous demandez sûrement. Et bien, le début de l'épidémie. Les morts se réveillent pour dévorer les vivants. Je ne sais pas comment j'ai réussi à survivre seule depuis aussi longtemps. Mais finaleme...