The Walking Dead : Silence is golden [Tome 1]

Chapitre 11 : Sophia

Daryl et moi avons passé la matinée dans la forêt à la recherche de Sophia. En même temps, il m'apprenait à me repérer et à identifier les traces sur le sol. Ca me sera sûrement utile parce que niveau orientation, je suis une catastrophe ambulante ! J'ai réfléchis aux événements de ce matin, et je remercie Daryl de prendre ma défense contre les mauvaises langues, mais je ne veux pas non plus qu'il se mette le groupe à dos. Je pense que ça n'arrivera pas, mais on ne sait jamais. Daryl est sans aucun doute le membre qui s'implique le plus dans la vie du groupe en chassant et en recherchant Sophia. Il est le seul à savoir chasser, ce qui lui donne un sacré avantage.

A chaque fois que le chasseur m'explique quelque chose, je suis impressionnée par son talent en pleine forêt. Il pourrait se repérer dans n'importe quel environnement, un truc de fou ! Je l'admire et je suis sûr que j'ai les yeux pétillants en le voyant faire.

Daryl me sort de mes pensées en me faisant signe de m'agenouiller. J'obéis et il me montre des traces. Ce ne sont pas des traces humaines, ça c'est certain.

- Un daim est passé par là, m'explique-t-il. Il ne doit pas être loin.

Toujours accroupis, il suit la trace, moi sur ses talons. Nous marchons plusieurs minutes lorsque je vois l'animal que le chasseur traquait. Il est magnifique ! Je n'en ai jamais vu un d'aussi prêt. On dirait Bambi... Daryl prend une flèche et l'installe sur son arbalète, concentré. La chasse a l'air d'être quelque chose de sacrée chez lui. En même temps, avec les temps qui courent, ce n'est pas très étonnant. Mais le fait de savoir qu'il va tuer Bambi me fend le cœur. 

Daryl vise l'animal, qui lève la tête et redresse les oreilles. Le chasseur attend et observe Bambi. On dirait qu'il essaye de comprendre le comportement de l'animal. Il tourne la tête vers nous sans nous voir. Nous restons immobiles. Je vois Daryl avancer son doigt vers la gâchette. Je ferme les yeux. Je ne veux pas voir ça.

- Et merde ! Espèce de saloperie ! Hurle le chasseur.

J'ouvre les yeux et vois qu'il tire la flèche en direction d'un rôdeur, qui s'était empressé de sauter sur l'animal pour le dévorer. D'autres monstres le rejoignent. Bambi tente de se défendre, mais c'est peine perdue. En quelques secondes, Bambi est à terre, sous les corps monstrueux des rôdeurs.

Daryl sort de notre cachette et tire une nouvelle flèche. Je sors également et je commence à les tuer à mon tour. Nous finissons par venir à bout des morts. Mon regard est attiré par Bambi. Il est encore vivant, mais il souffre. Son ventre est ouvert. Je n'arrive pas à me retenir et je vomi le peu de chose que j'avais dans l'estomac. Je me retourne et vois Daryl agenouillé près de l'animal, couteau à la main. Il le poignarde en plein de cœur pour abréger ses souffrances. Je pleurs. C'est horrible. J'aime trop les animaux pour les voir souffrir de la sorte.

Daryl se relève et reprend ses flèches. Il marmonne quelque chose et je crois entendre des jurons. Il pose ses yeux bleus sur moi. Je suis sûr qu'il va m'engueuler. En même temps, si la chasse est son quotidien, il ne doit pas comprendre pourquoi je pleure pour Bambi.

- On se barre. Je chasserai autre chose.

Je renifle et essuie mes larmes. Nous repartons. Ce monde est cruel.

Nous revenons à la ferme en début d'après-midi. L'humeur de Daryl n'était pas au beau fixe, mais la chasse de plusieurs écureuils l'avait calmé. Il pose les petits animaux près de sa tente. Au loin, j'aperçois du mouvement devant la maison. Je tapote l'épaule du chasseur, qui regarde dans la même direction que moi.