Chapitre 14

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Ce matin nous sommes dans le bus en direction de Ekaterinbourg, la ville où se déroulera le prochain match des bleus. Je suis à côté de Corentin avec qui je parle depuis qu'on est partis d'Istra à neuf heures et quart.

On a encore une bonne demi-heure de route devant nous avant d'arriver à l'aéroport étant donné qu'on vient à peine d'arriver à Moscou. Corentin est vraiment très gentil - ça ne m'étonne même plus - en revanche, c'est un vrai moulin à parole : quand il est lancé il s'arrête plus. D'après Presnel qui est assis sur le siège de la rangée d'à côté, aux côtés de Thomas, c'est tout à fait normal. Ça ne me dérange absolument pas, au contraire : je ne m'ennuierais pas au moins.

Comme à leur habitude - j'en ai bien l'impression - Antoine, Paul, Kylian, Raphael, Florian et Lucas sont au fond en train de parler tout en écoutant de la musique avec leurs écouteurs. J'ai jamais compris comment on fait pour entendre ce qu'on nous dit et répondre sans parler trop fort avec de la musique dans les oreilles. J'y arrive pas. Sinon, les autres écoutent de la musique tranquillement comme Pavard ou Presnel. Adil est au téléphone, avec Pamela certainement. Hier elle l'a appelé parce que des gens la suivait et qu'elle croyait que c'était des fans alors qu'elle était partie se promener dans les quartiers mal famés de Marseille. J'ai beaucoup ri.

Sinon, hier aussi, Lucas a écopé d'un nouveau surnom que j'affectionne tout particulièrement puisque c'est moi qui l'ai trouvé. Il a été gentil puisqu'il est venu m'aider à crocheter la porte de la salle de bain que j'ai accidentellement fermé depuis l'intérieur en étant à l'extérieur. Même moi j'ai aucune idée de comment j'ai fait mon compte. Mais Lucas est footballeur et certainement pas serrurier. Je peux le jurer. Il a dévissé la poignée de porte. Après notre fou rire, je l'ai surnommé Lucatastrophe et, alerté par nos rires, Steve est venu nous aider à remettre la poignée et à ouvrir cette fichue porte. Depuis tout le monde appelle Lucas comme ça.

Il est aux alentours de dix heures et demie quand on arrive à l'aéroport. Il y a des gens partout et surtout des fans : à croire qu'ils ont obtenu l'emploi du temps des bleus. Il y a deux heures vingt de vol environ pour arriver à Ekaterinbourg et une heure de plus de décalage horaire avec Moscou. En additionnant à ça le temps d'attente avant le décollage, on devrait arriver vers quatre heures à l'hôtel. En plus de ce long et fatiguant trajet en avion, les garçons ont entraînement au stade d'Ekaterinbourg à cinq heures de l'après-midi. Ils ont un emploi du temps plus rempli que le mien quand j'étais en première et que je finissais tous les jours à six heures.

On rentre dans l'avion après des contrôle d'identités. Enfin, ils contrôlent surtout mon identité et celle du Staff parce que les joueurs sont plus ou moins connus mais ils ont quand même dû montrer leur passeport. Enfin installée dans l'avion je lance un film d'Harry Potter.

- Tu regardes quoi ? Demande Benjamin Pavard en passant à côté de moi.

- Le premier film des Harry Potter.

- J'ai jamais pu regarder Harry Potter. Soit j'avais pas le temps, soit je regardais autre chose.

Pardon ?!

- Je peux pas te laisser partir sans que t'aies regardé Harry Potter. Viens le regarder avec moi, maintenant. Mon Dieu, quelle erreur. T'as de la chance qu'il n'est jamais trop tard pour rattraper le temps perdu.

Benjamin rigole et s'installe à côté de moi. Mais qui n'a jamais vu Harry Potter, au juste ?

*

France - Pérou est sur le point de débuter. Les garçons sont dans les vestiaires et moi, je parle avec Léa sur la pelouse au fur et à mesure que le stade se rempli. La caméra de la chaîne YouTube de la FFF vient me trouver. Guillaume Bigot, le caméraman me salue et je fais de même.

Never Stop Dreaming ~ Equipe de FranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant