Chapitre 33 (partie 1)

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Je suis surexcitée, stressée, heureuse, j'ai peur, ... C'est tout bonnement indescriptible ce sentiment-là. Tout se joue aujourd'hui, la vie des gars peut changer complètement ce soir. Et, par-dessus ce sentiment à l'image de montagnes russes, j'ai plus la même conviction qu'au départ. C'est ça qui me fait peur, parce que j'ai l'impression que tout peut se passer et j'ai plus l'impression qu'on va être champion, putain.

À deux heures et demie du coup d'envoi, on est tous dans la salle de l'hôtel et Didier fait son débrief. Tout aurait pu se passer habituellement, sauf que y'a des travaux dans l'hôtel et un putain de bruit de marteau-piqueur. Je sais même pas si ça peut être interprété comme un bon signe ou même si ça en est un. Je panique beaucoup trop.

- Bon, les gars, on fait abstraction, hein, dit l'entraîneur des bleus en faisant allusion aux travaux. Y'a des bruits dans le stade aussi. Septième étape, la plus belle, les mecs. Vous avez tous, tous voulu être là. Vous y êtes. Vous y êtes. Et d'ailleurs, je vais vous dire, faites-le. Faites-le pour vous d'abord, personnellement. Faites-le pour l'ensemble du groupe. Et quand je dis « ensemble du groupe », c'est vous, les 23, et tout le stade. Et faites-le aussi pour tous les gens, et ils sont nombreux, qui vous aiment. Avec la même détermination. On donne rien, on donne rien, les mecs. Rien du tout. Et jamais rien lâcher, ça, c'est capital : rien lâcher jusqu'à la fin. Les mecs, c'est le moment, c'est le moment, avec toute votre force, faites-le. Faites-le, ensemble.

Didier claque des mains, pour les encourager. C'est l'heure d'y aller.

- Hé ! Lesly ! Joyeux anniversaire ! Crie Kylian et tout le monde se met à crier la même chose.

- Merci ! Merci ! Mais, concentrez-vous plutôt sur ce match, non ? On se préoccupera de ça plus tard, ok ?

Les gars acquiescent et montent dans le bus. Le principal, là tout de suite, c'est qu'ils gagnent ce match. À côté de ça, mon anniversaire n'est qu'un détail.

Le trajet en bus se fait dans un calme plat qui m'angoisse encore plus. Bien sûr, je ne dis rien parce que les gars sont en train de se concentrer et que c'est primordial. Après quarante longues minutes de chemin, le bus se gare enfin à l'abri des caméras de journalistes qui sont, de toute manière, bien trop occupés à interroger les supporters, déjà très nombreux, devant le stade.

Comme à leur habitude, les gars vont s'entraîner. Ils commencent dans les petites salles mises à disposition et, après que Didier les ait appelés, se dirigent vers le stade, déjà rempli de supporters. Je sors sur la pelouse aussi et plonge aussitôt dans l'ambiance d'une supporter. J'ai pas encore revêtu le maillot français, d'ailleurs, je ne pense pas qu'il soit floqué cette fois. J'en ai eu des flocages : Pogba, Kanté, Kimpembe, Mbappe, Pavard et Griezmann, mais aujourd'hui, je veux tous les supporter, même Adil qui a pas joué.

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Loujniki Stadium, Moscow, Russia

lesly_rthLoujniki Stadium, Moscow, Russia

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Never Stop Dreaming ~ Equipe de FranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant