Never Stop Dreaming ~ Equipe de France

Chapitre 15

Il est vrai qu'il n'y a pas grand-chose de bon à tirer de ce match. France – Danemark n'a pas cassé des briques : pas de but, un seul point supplémentaire dans la poule. Mais bon, je ne vois pas pourquoi tant de critiques parce que nous sommes tout de même qualifiés pour les huitièmes et ça, ça n'a pas de prix.

En revanche, le Brésil s'est très bien débrouillé contre le Costa Rica. Après de longues minutes de frayeur marquées par des occasions ratées, les brésiliens ont ouvert le score avec un but de Coutinho puis un autre de Neymar. Ils l'ont échappé belle, mais eux au moins, ils n'ont pas à subir les critiques.

En effet, depuis notre retour de Moscou, les critiques affluent de partout. Je ne comprends vraiment pas la réaction des supporters. Soyez content qu'ils nous aient emmenés jusqu'en huitième de finale, non ? Au lieu de les lyncher pour un match qui finalement n'était que « bonus ». En plus de cela, ils n'ont pas perdu ils ont fait une égalité : 0 – 0.

Résultat des courses, la France jouera contre l'Argentine en huitième de finale. Est-ce que j'appréhende ? Probablement. Est-ce que j'y crois ? Plus que jamais. Est-ce que je suis sur le chemin d'une conférence de presse avec des dizaines de journalistes ? Oui.

Didier a accepté la demande des journalistes de me parler, ce que je vais aller faire avec plaisir puisque j'apprécie énormément parler. Le sélectionneur des Bleus m'a bien dit de faire attention à ce que je dis et m'a énuméré une liste de chose à ne pas dévoiler probablement plus longue que mon bras.

J'entre alors avec un homme qui, d'après ce que j'ai compris quand Didier a fait son monologue, a la liste des journalistes présents. Je suis surprise par la pièce qui ressemble à un mini-amphithéâtre, comme j'en ai tant côtoyé cette année. Derrière moi, il y a un panneau avec tout les sponsors de l'équipe de France, je suppose.

- Bonjour, dis-je en m'asseyant sur la chaise en face des micros.

Les personnes présentes me saluent aussi et l'homme qui est entré avec moi, installé à ma droite, appelle le premier journaliste à poser une question.

- Bonjour, dit-il en attrapant le micro qu'une femme lui tendait.

- Bonjour, je souris.

- Nicolas Béranger pour la chaîne L'Equipe, se présente-t-il. Nous avons pu voir, à travers les vidéos de la chaîne de la FFF ou encore durant les matchs, que tu t'entends plutôt bien avec les joueurs et nous voudrions savoir ce que tu penses de Kylian Mbappé.

Au début, j'ai été surprise du tutoiement, puis je me suis rappelée que les journalistes tutoient les footballeurs, et vice-versa d'ailleurs.

- Kylian c'est une étoile montante du football français, je réponds en souriant. Il est jeune, mais il est déjà grand dans ce qu'il fait et je pense qu'il vient tout juste de commencer.

La conférence s'enchaîne ainsi : sur des questions basées principalement sur les joueurs – ce que je trouve absolument normal. J'aime bien faire ça. Les journalistes aiment bien rire, alors ça me va. De temps en temps, certains font des blagues ou alors répètent des phrases qu'on dit des joueurs pour introduire leurs questions. Franchement, c'est cool. Enfin, une dernière question est annoncée.

- La phase de poule étant à présent terminée, les femmes des footballeurs vont bientôt arriver.

- Olala, j'y avais pas pensé, je le coupe en rigolant avec les journalistes.

- Eh bien, ça commence bien, se moque gentiment l'envoyé de Midi-Libre et je souris. Qu'est-ce que ça va faire de ne plus être la seule femme ?

- Quel soulagement, je rigole. Non, mais j'ai super hâte de les rencontrer. Mais oui, c'est vrai qu'elles doivent arriver j'avait complètement oublié ça. Je suis pas mal tête-en-l'air.