Another World

Libre?

???- réveille toi..tout va bien..je suis là.
J'entends des chuchotements, j'ai la migraine.
J'ouvre les yeux, et je vois mon grand-père. Ça me fait tellement de mal de le voir dans cet état... je ne supporte pas.
Je n'arrive pas à me contrôler et la rivière coule. C'est incontrôlable. Il me prends dans ses bras et me caresse la tête. Je l'enlace de toutes mes forces pour ne pas le perdre et pour être bien sûre que ce n'est pas un rêve.
Je reprends mes esprits.
Moi- je suis désolé..j'ai tellement peur.
Papi- c'est pas grave, il faut bien qu'on montre des émotions des fois. Et ne t'inquiète pas je serai toujours là...
Moi- tu promets?
Papi- je promets.
Cela était réconfortant à entendre, je sais que c'est un mensonge mais cela me rassure, au moins pendant quelques temps.
Moi- comment tu fais? Enfin je veux dire comment tu fais pour ne pas penser à mamie tout le temps?
Il semble surpris par ma question puis, son regard se transforme en un regard bienveillant.
Papi- je pense à elle chaque seconde..et c'est ce qui me fait vivre. Ce qui me retient.
Je reste songeuse, je ne comprends pas. Peut-être comprendrai-je quand je serai plus grande. C'est ce que ma mère me répète assez souvent.
On parle de tout et rien jusqu'à à la fin de l'après-midi, et c'est l'heure de s'en aller.
Ma mère est allé voir le médecin, aujourd'hui sera peut-être le jour où mon grand-père pourra sortir.
Cela fait plusieurs mois qu'il y est, j'en peux plus.
Cela me fatigue. Je rentre dans la voiture en attendant ma mère. Je mets de la musique et je ferme les yeux, imaginant un monde meilleur...
La solitude à nouveau. J'ai toujours été seule, mais ces derniers temps je la déteste! Me laisser seule avec mes pensées, disons que ce n'est pas l'idéal...
J'ai de plus en plus de mal à me lever, à prétendre être bien quand je ne le suis pas, et tout simplement je dois lutter tous les jours, je dois survivre, je dois combattre ces mêmes démons de la veille encore et encore, en boucle.
Je sais qu'un jour ils vont gagner et ce jour sera le dernier. Le jour où je pourrais enfin me reposer...
Ma mère arrive. Je la vois accompagnée de mon papi, et là je saute de joie, je cours, je sors de la voiture en vitesse et je le prends fortement dans mes bras.
Papi- attends donc qu'on soit loin de cet enfer pour me casser les os, il faudrait pas que je revienne là bas sans même en être sorti.
On rigole tous les deux à sa blague nulle. Que ses sourires m'ont manqué, ces moments...
Moi- aujourd'hui on rentre.
Je dis avec un sourire d'oreille à oreille.
Papi- aujourd'hui on part...