3. Scène de meurtre

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Je marchais maintenant depuis une vingtaine de minutes : loin du campus et des résidences étudiantes, je me trouvais à présent dans un petit quartier résidentiel constitué de belles habitations

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Je marchais maintenant depuis une vingtaine de minutes : loin du campus et des résidences étudiantes, je me trouvais à présent dans un petit quartier résidentiel constitué de belles habitations.

La température était douce et les alentours très calmes. Je ne croisai aucun piéton, ni aucune voiture. Cette partie de la ville semblait comme endormie. Jouant avec la faible luminosité du lieu, je m'amusais à photographier les lampadaires, l'architecture des immeubles, les arrêts de bus...La nuit ajoutait une note mystérieuse aux environs. C'était quelque chose que je n'avais, jusqu'à présent, jamais exploité sur mon appareil. Quand j'habitais encore à Boston, mes parents me laissaient difficilement sortir le soir pour aller prendre des photos.

J'avais à l'esprit que pour une fille, s'aventurer toute seule au milieu de la nuit, pouvait être inconscient, alors je restai sur mes gardes. Même si, à cet instant, les environs me semblaient sans danger.

Je levai les yeux au ciel : une multitude d'étoiles brillaient à mille lieues d'ici, je me sentais détendue. J'aimais ce début d'indépendance, c'était exactement ce dont j'avais besoin. Après avoir traversé le quartier, une petite ruelle plus étroite que la normale se présenta en face de moi.

J'aurais pu faire marche arrière et rentrer. Mais, piquée par la curiosité, j'en décidai autrement en empruntant ce nouveau chemin. J'étais bel et bien déterminée à continuer mon périple nocturne. La lumière des lampadaires disparut progressivement, quelque chose changea. Je me sentis soudainement mal à l'aise. Les rues sombres et étroites se multiplièrent autour de moi. Il y avait quelques habitations s'apparentant à des blocs de béton, séparées par des grillages en fer rouillé. Le sol était sale et de nombreux tags disgracieux venaient tacheter les murets.

L'atmosphère devint plus inquiétante, voire sinistre. Affichant une expression craintive, je décidai de retourner sur mes pas. Cependant, les rues se ressemblaient toutes comme deux gouttes d'eau. L'obscurité ne m'aida pas non plus à me repérer. J'essayai de faire un effort pour me souvenir précisément du chemin emprunté, mais sans succès. Leçon numéro un : ne jamais faire confiance à mon sens de l'orientation.

— OK Maya, ce n'est pas le moment de paniquer... me dis-je à voix basse pour tenter de me rassurer.

Je sortis mon portable de ma poche pour mettre le GPS, mais je n'avais plus de réseau. Un juron ne tarda pas à s'échapper de ma bouche. La malchance avait décidé de me suivre jusqu'au bout. Je n'avais pas d'autre choix que de faire abstraction de la technologie.

Suivant mon instinct, j'empruntai une ruelle sur ma gauche. Au fil de mes pas, je commençai sérieusement à paniquer. Je tournai en rond et me retrouvai perdue au milieu d'un quartier lugubre. Et j'ignorais comment en sortir. Les battements de mon cœur s'accélérèrent à cause de la peur. Mais je me figeai soudainement, je venais d'entendre un bruit. Je tendis l'oreille et discernai une voix non loin du lieu où je me trouvais.

Ne sachant quoi faire d'autre, je décidai de me rapprocher prudemment du bruit. Avec un peu de chance, cette personne pouvait peut-être m'aider à rentrer chez moi. Une petite place se présenta au bout de la rue : il s'agissait d'une impasse qui était entourée par des immeubles sombres. Faiblement éclairée par un lampadaire, je distinguai vaguement une silhouette au loin : je me rapprochai pour mieux l'apercevoir. Il s'agissait d'un homme et il semblait très agité.

— Tu auras ton fric demain ! Je te le promets ! criait-il sur un ton apeuré.

— Compte pas sur moi pour te laisser plus de temps, répondit un deuxième homme d'une voix calme et inquiétante.

Je n'arrivais pas à le distinguer de là où je me trouvais. Il se situait dans un recoin caché de la place.

La situation dégénérait : je m'étais suffisamment avancée pour découvrir le visage du premier homme. Il devait avoir la trentaine : vêtu d'un large tee-shirt blanc ainsi que d'un jean baggy, il avait de courts cheveux blonds. Je pus apercevoir une chevalière argentée à l'un de ses doigts.

Mon regard se porta avec attention sur les traits de son visage. Terrifié, des sueurs froides perlaient sur son front. Respirant de façon saccadée, le blond se mit à genoux.

— Tu l'auras demain ! Je t'en supplie laisse moi quelques heures ! implora-t-il.

Le deuxième homme émit un rire mauvais qui me glaça le sang et lâcha d'une voix froide :

— T'oses en plus de ça, me supplier. T'es vraiment con. Argent ou pas, de toute façon t'allais y passer.

Mon corps sursauta quand j'entendis un coup de feu retentir. Je manquai de lâcher un cri d'horreur quand je vis le crâne du blond touché par la balle.

Son corps s'écrasa sur le sol dur et une flaque de sang se répandit rapidement autour de sa tête. Mon pouls s'accéléra considérablement, tous mes membres s'étaient figés. Je venais d'assister à un meurtre. Sous le choc, je n'arrivais plus à faire le moindre geste.

Le second homme, que je n'arrivais toujours pas à distinguer, venait d'abattre froidement cet individu. J'étais pétrifiée par la peur. Ma respiration s'accéléra, je manquai de m'étouffer par le manque d'oxygène. Il fallait que je m'en aille d'ici. Si je ne bougeais pas, j'allais me faire repérer par cet assassin et peut-être allait-il me réserver le même sort que le blond. Je pris mon courage à deux mains et commençai à reculer lentement en faisant attention à chacun de mes pas. Je devais prévenir la police.

Je continuai à reculer aussi discrètement que possible quand soudain mon pied glissa sur une bouteille de bière, ce qui me fit perdre l'équilibre. Un gémissement de douleur sortit de ma bouche quand mes fesses percutèrent le sol en béton. Je me mordis fortement la lèvre inférieure, je venais de faire un vacarme épouvantable.

Je me maudissais intérieurement d'être aussi maladroite. Stupide et inconsciente. Voilà comment on pouvait me définir. Je venais très certainement de mettre un terme à ma vie. Je restai figée par terre, n'osant plus respirer. Un silence pesant régna aussitôt. De longues secondes s'écoulèrent, il n'y avait toujours aucun bruit. Le tueur ne m'avait-il donc pas entendue ? Peut-être y avait-il encore de l'espoir pour m'en sortir ?

Alors que je m'apprêtai à repartir furtivement, mon sang se glaça lorsque j'entendis des pas se diriger vers moi. Les traits de mon visage se décomposèrent quand la silhouette du tueur apparut dans mon champ visuel. Il m'avait repérée car il s'avança vers moi avec lenteur. Mortifiée, mon corps fut pris de violents tremblements.

L'homme, de grande taille, était entièrement vêtu de noir. Il portait un tee-shirt large et un pantalon troué, de nombreux tatouages ornaient la peau de ses bras et de ses mains. Il détenait plusieurs bagues à ses doigts ainsi qu'une chaîne en argent et un chapelet autour de son cou. Ses cheveux sombres mi-longs étaient coiffés en arrière, seules quelques mèches rebelles se promenaient à l'avant de son visage. Mais la première chose que je remarquai chez lui était ses yeux noirs perçants qui me fixaient sans ciller.

Prise de panique par la distance qui diminuait progressivement entre nous, je voulus reculer. Erreur fatale. À l'instant où mon corps se mit à bouger, le criminel sortit son arme de sa poche avec précipitation et la pointa vers mon visage. Constatant que je n'étais plus décidée à faire un seul geste, il se rapprocha dangereusement de moi, tout en me scrutant de son regard obscur. Quand il fut assez proche, il stoppa sa marche. Un sourire mauvais ne tarda pas à apparaître sur son visage.

— C'est ce qui s'appelle être au mauvais endroit au mauvais moment, trésor, lâcha-t-il sadiquement.

Un frisson parcourut mon échine. J'étais foutue. Mon cauchemar venait de commencer.

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Ça y est, le criminel is back !

La suite la semaine prochaine 😘

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Attirance Criminelle (Tome 1) / Publié chez les éditions Plumes du WebOù les histoires vivent. Découvrez maintenant