Après la mort de son frère, Maya se réfugie dans la photographie, sa grande passion, celle qui l'aide à ne pas perdre le fil. Lorsqu'elle emménage à Phoenix pour sa rentrée universitaire, elle est déterminée à prendre un nouveau départ. Mais un soir...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
À travers la faible lumière qui traversait la fenêtre barricadée de la cave, je fixais un point au plafond, le regard dans le vide.
Allongée sur le matelas, j’étais épuisée physiquement et moralement. Je restais là, à attendre je ne sais quoi. Mes joues étaient encore humides à cause de mes innombrables sanglots.
Depuis combien de temps étais-je enfermée ici ? Quelques heures ? Deux jours ? Complètement déboussolée, je n’avais plus la notion du temps. De plus, la faim et la soif commençaient sérieusement à se faire ressentir.
Mon corps tremblait à cause de la basse température qui régnait dans ce lieu lugubre. Affaiblie, je n’avais plus la force de me lever du matelas. J’avais baissé les bras, je n’espérais plus rien. Pour moi, la fin était proche.
Est-ce qu’on s’inquiétait pour moi depuis mon enlèvement ? Mes pensées se tournèrent vers Kourtney. La connaissant, elle devait se faire un sang d’encre. Est-ce qu’on avait déjà contacté mes parents pour leur annoncer ma disparition ? Mon cœur se serra à cette pensée. Ma mère était devenue fragile psychologiquement depuis le décès de Kylian. Elle serait effondrée quand elle apprendrait la nouvelle. Tout comme mon père. Ne pas leur parler dans ces moments-là me paraissait horrible et d’une injustice sans nom.
Evann Black se comportait comme un fou. Un être sans cœur et sans pitié pour ses victimes. Comment avait-il pu mal tourner à ce point ? Une enfance difficile ? Des parents violents ? Un manque cruel d’amour ? J’essayais de trouver une bonne raison pour justifier son comportement monstrueux envers moi. Mais peu importait son passé, ce mec était une pourriture et il me faisait peur. Je redoutais d’être dans la même pièce que lui. Il ne possédait aucune limite, mon dos pouvait encore en témoigner, il me faisait encore souffrir à chaque fois que je bougeais.
Les membres de mon corps se tendirent d’un seul coup quand un bruit de serrure se fit entendre. La porte s’ouvrit et j’aperçus le tueur se diriger vers moi, avec des affaires à la main.
— Je t’apporte de quoi te changer. Cette robe c’est clairement plus possible. J’ai pas enlevé une putain de princesse Disney.
À ces mots, il n’hésita pas à me balancer la pile d’habits en pleine figure. Quel connard ! Même un chien était mieux traité que ça. Les retirant rapidement de ma tête, j’examinai le tout : il y avait un tee-shirt gris sans doute mille fois trop large pour moi et un vieux jogging noir assez simple.
Le criminel me fixa longuement avant d’ajouter :
— Relève-toi.
— Hein ? lançai-je incrédule.
— Putain bouge ton cul au lieu de me fixer comme une conne. T’es loin de sentir la rose. Une douche s’impose à ce stade.
Bien qu’il n’eût pas tort sur ce point, cette façon qu’il avait de me parler était humiliante. Sans me confronter à lui, je me mis debout en grimaçant à cause de mon dos. Mais mes jambes flanchèrent, elles n’étaient pas préparées à supporter mon poids. Le tueur me rattrapa de justesse par le bras et m’évita, par la même occasion, une belle gamelle. Mon corps se retrouva alors plaqué contre le sien. Je me figeai aussitôt tandis qu’il levait les yeux au ciel.
