Après la mort de son frère, Maya se réfugie dans la photographie, sa grande passion, celle qui l'aide à ne pas perdre le fil. Lorsqu'elle emménage à Phoenix pour sa rentrée universitaire, elle est déterminée à prendre un nouveau départ. Mais un soir...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
L’intensité avec laquelle il me regardait me mit rapidement mal à l’aise. Ses iris sombres plongèrent dans les miens, sans ciller, tandis qu’il continuait à tirer sur sa clope avec nonchalance.
Déstabilisée, je ne tins plus et brisai notre contact visuel en regardant à côté de lui. Je vis du coin de l’œil qu’il esquissait un sourire victorieux. Son regard se porta sur le haut de ma tête.
— T’as cru que la serviette c’était un turban ? me dit-il d’un air ironique.
— Étant donné que j’avais seulement dix minutes pour utiliser la salle de bains, je n’ai pas vraiment eu le temps de me sécher les cheveux ! lui fis-je remarquer d’un ton sec.
— Dommage que t’aies pas dépassé le temps, rétorqua-t-il avec un air malicieux.
Il émit un rire moqueur avant de tirer une nouvelle latte, puis m’indiqua d’un geste de la main :
— Au fait, il y a de la bouffe pour toi sur la table là-bas : va te servir.
J’avais oublié à quel point j’avais faim. Je me rapprochai lentement de la table en marbre et posai ma robe bleue sur le haut d’une chaise en bois verni. Un sandwich emballé reposait au centre, il y avait également une bouteille d’eau.
Je ne savais pas si je devais lui dire merci, avant de le faire quand même. Il se retourna alors vers moi, impassible.
— Prends pas ça pour de la gentillesse. Tu dois juste pas crever maintenant, car je vais avoir besoin de toi.
— Mais de quoi vous parlez ?
Il redressa la tête d’un air insolent.
— Tu le découvriras très vite.
Je tentai de ne montrer aucune réaction. De quoi pouvait-il s’agir ? J’avais un très mauvais pressentiment. Mon ventre émit de longs gargouillements : l’appel de la faim. Alors, je me mis à table et pris une bouchée de mon sandwich. Mon estomac me remercia sur-le-champ. Sévèrement déshydratée, je m’empressai de boire plusieurs gorgées d’eau.
Evann Black, adossé sur la baie vitrée, m’ignora totalement. Il termina sa clope et sortit de sa poche un portable sur lequel il commença à pianoter. En moins de cinq minutes, j’avais déjà englouti mon repas. Enfin rassasiée, je relevai la tête en direction du criminel qui continuait à faire comme si je n’existais pas. Et maintenant ? Devais-je retourner dans "ma cave" ? Je n’en avais aucune envie. Je restai donc assise sur ma chaise à me tourner les pouces.
Je finis par retirer la serviette de ma tête afin de libérer mes cheveux encore humides, qui tombèrent le long de mon dos, et de légères ondulations se formèrent. Pendant ce temps, le tueur demeura concentré sur son portable. Je me demandai avec qui il pouvait communiquer. Possédait-il de la famille ? Des amis ? Des personnes à qui tenir ? Ou n’y avait-il qu’un psychopathe comme lui à l’autre bout du fil ?
