Après la mort de son frère, Maya se réfugie dans la photographie, sa grande passion, celle qui l'aide à ne pas perdre le fil. Lorsqu'elle emménage à Phoenix pour sa rentrée universitaire, elle est déterminée à prendre un nouveau départ. Mais un soir...
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Mes paupières s’ouvrirent difficilement. Je relevai ma tête qui semblait peser une tonne. Encore étourdie, ma vue, tout comme mes pensées, demeurait trop floue. Il fallait que je me concentre avec le peu de force que j’avais pour analyser où je me trouvais exactement.
Je pus distinguer une armoire en face de moi, puis mes yeux continuèrent leur cheminement et finirent par s’arrêter sur une porte fermée. Les coins de la pièce étaient plongés dans une pénombre très dense, la seule fenêtre présente était barricadée par plusieurs planches de bois.
Je jetai un œil à la structure sur laquelle j’étais allongée : un matelas dans un état pitoyable. Émergeant doucement, mon esprit se heurta enfin à la réalité. Je ne connaissais absolument pas cet endroit, je compris alors que la situation était grave. Mes yeux s’écarquillèrent, tandis que ma respiration se fit plus bruyante et un élan de panique s’empara de moi.
Merde ! Où ai-je atterri ?
L’ambiance paraissait lugubre et oppressante. Les souvenirs me revenaient peu à peu. L’après-midi essayages avec Kourtney, la soirée au campus universitaire, ma rencontre avec Bryan et… ensuite ? Je n’arrivais pas à me rappeler. Foutu trou de mémoire.
Je décidai de me lever doucement, le contact de mes pieds nus sur le sol froid me fit frissonner. Avec prudence, je me rapprochai de l’armoire en face de moi puis posai ma main tremblante sur l’un des volets du meuble, au bord de la syncope. Je le tirai doucement vers moi afin de jeter un œil à l’intérieur. Que contenait-elle ? Un rat mort, un cadavre, une arme pour me suicider ? À ce moment, je m’imaginai le pire, mais non, elle était vide. Je soufflai un grand coup.
Mon attention se porta désormais sur la seule et unique porte de la pièce. Je m’approchai lentement de celle-ci et posai ma main sur la poignée tout en priant intérieurement pour qu’elle s’ouvre. Mais un juron s’échappa de ma bouche quand je constatai qu’elle était fermée à clé.
Réalisant que j’étais vraiment coincée ici, les battements de mon cœur s’accélérèrent de plus belle. Pourquoi m’avait-on enfermée ? Qui était responsable de tout cela ?
Mon corps tressaillit quand un rire résonna derrière moi. Je me retournai brusquement, mais ne vis personne. La peur contracta tous mes muscles en quelques secondes.
— La belle au bois dormant a terminé sa sieste, à ce que je vois, lança soudainement une voix masculine dans un coin de la pièce.
Plongée dans l’obscurité, une silhouette sortit de la pénombre. Mon teint devint livide. C’était lui qui m’avait emmenée ici : le criminel de Phoenix, Evann Black en personne. Vêtu d’un jean foncé taille basse et d’un débardeur noir échancré sur les côtés, ses cheveux noirs mi-longs étaient plaqués en arrière. Tel un félin prêt à bondir sur sa proie, le tueur s’approcha de moi avec lenteur. Mon dos resta collé contre la porte.
