18~Armand

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- Mais, j'y arrive ! s'exclame Elinore.

Au bout de mainte crises d'énervement et d'engueulades, j'ai tout de même réussi à la faire avancer quelque peu.

En attendant elle n'en revient pas de réussir quelque chose d'aussi simple que les fonctions - niveau troisième je vous dis !

Je la regarde, elle a vraiment l'air heureux. Un timide sourire orne son visage d'ange. Je ne peux m'empêcher de la trouver belle. Ses traits fins et ses belles boucles sont envoûtants. Je me reprend et arrête de la fixer.

Ses yeux noisettes sont toujours accrochés à la feuille où elle vient d'effectuer ces calculs qu'elle trouvait si difficiles. Son regard pétille de joie. J'ai envie de lui dire que ce n'est pas grand chose comparé à ce qu'il l'attend, mais la voir heureuse passe au dessus de tout...

Il est 19 heures. Il faut que je rentre chez moi. Mais je n'en ai pas envie. Ce n'est pas la faute de ma mère et encore moins celle de mon frère, mais, c'est comme ça. Je n'ai pas envie de rentrer, de revoir cette maison qui n'a désormais plus aucun charme.

Elinore s'affaire à ranger les feuilles et les manuels étalés au sol. Je commence à l'aider. Nous faisons ça en silence. Pas un silence pesant ou gênant. Non, un silence apaisant et agréable.

Alors que ma brunette range une dernière feuille dans son trieur je l'entends murmurer :

- Merci...

Ce fût un murmure mais j'en suis quand même ravie. Malgré l'assurance qu'elle a essayé de faire paraître dans sa voix, j'ai bien senti qu'elle était mal à l'aise et avait beaucoup réfléchi à sa façon de me remercier.

- Mais de rien ma belle brunette.

Oups, j'aurai peut-être dû éviter le brunette, mais tant pis. Je luis souris mais elle ne répond pas. Merde. J'ai encore gagné une occasion de me taire. Je tente de rencontrer ses yeux mais ils restent rivés au sol. N'y tenant plus je lui relève le menton - C'est le deuxième fois en une heure, souffle ma conscience. Je balaye mes pensées en me concentrant sur Elinore. Mes doigts son posés fermement sur sa peau si douce, mais je dois savoir ce que j'ai fais de mal. Malheureusement, avant que je n'ouvre la bouche elle se dégage brutalement.

Je suis désespéré. Dés que l'atmosphère commence à se détendre entre nous je fais une boulette.

- Elinore..., soufflé-je pour tenter de la convaincre.

- Premièrement, tu arrêtes avec tes surnoms débiles. Deuxièmement, je t'ai déjà dit...de...ne. Pas. M'appeler. Ma belle.

En prononçant ces mots elle grimace. Putain ! Quel couillon. Je l'avais complètement oublié celui-là. Il faut vraiment que je fasse attention à ce stupide surnom sinon elle ne voudra plus jamais entendre parler de moi, je l'ai su à l'intonation de sa voix. Je suis tout de même étonné qu'elle me réponde. Je pensais qu'elle allait encore se renfermer et m'envoyer promener.

- Je...je suis vraiment désolé Eli...euh...Elinore. Je te promets que je ne l'ai pas fait exprès. Je n'y ai pas pensé. Je sais que ce n'est pas une excuse, mais...

Elle me coupe en me regardant droit dans les yeux. Son regard est si intense. Si beau. Les tâches dorées dans ses pupilles chocolats sont discrètes mais parfaites. J'ai envie de les admirer sans relâche mais je dois savoir pourquoi ce surnom la dérange autant.

- Elinore...pourquoi...pourquoi ça te dérange autant que je t'appelle...comme ça ?

Elle ne répond rien et baisse la tête une fois de plus. En vérité, en posant cette question je ne m'attendais pas à une réponse. Mais j'aurais espéré qu'elle soit un peu plus confiante pour pouvoir me parler. Le silence s'éternise. Je m'asssoids sur son lit comprenant que je n'obtiendrai aucune réponse. Alors que je ma tête repose entre mes mains je sens le lit s'affaisser à mes côtés. Un raclement de gorge se fait entendre.

PassionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant