Passions

28 ~ Armand

Lucas arrive une quinzaine de minutes plus tard. Il inspecte Eli sous toutes ses coutures. Celle-ci n'arrête pas de le rassurer.

Le militaire finit enfin son inspection et intime à Eli de le rejoindre dans la voiture au plus vite. Mais avant ça, ma brunette se tourne doucement vers moi. Elle fixe le sol. À croire que ces carreaux de carrelage ont plus de charme que moi. Je fais quelques pas vers elle et prend son visage d'ange entre mes mains. Des souvenirs de notre baiser affluent par centaine et je suis obligé de me concentrer pour ne pas m'y perdre.

C'était... Fabuleux. Divin. Parfait. Je ne suis pas rassasié. Et je crois que je ne le serai jamais. Sentir ses lèvres contre les miennes c'est... indescriptible. Tant d'émotions se sont concentrées en moi que c'en était presque douloureux. Une douleur si agréable que ça en devient malsain.

Eli ferme les yeux. Comme apaisée par mon contact. Je pose mon front contre le sien. Je trouvais ce geste vraiment cliché avant elle.

J'ai l'impression que l'électricité statique se concentre autour de nous dès que nous sommes dans la même pièce. C'est comme si nous étions inévitablement attirés l'un vers l'autre par ce stupide fil invisible qui n'existe que dans la fiction. Je n'arrive pas à croire que je vais penser cette expression clichée à en vomir mais, je ressens une sorte de connexion avec elle.

Arg ! Ça y est je me transforme en guimauve. Comme ces mecs dans les livres qui tombent amoureux de la fille qui les transforme et leur fait oublier leur côté sombre.

Attention, je ne dis pas que je suis amoureux d'Eli mais je suis, sans contexte attiré par cette fille aux boucles de jais.

Ces pensées font naître en moi une chaleur nouvelle. Une chaleur si plaisante que je ferait tout pour la sentir couler dans mes veines.

- Merci.

Eli viens de lâcher ce petit mot dans un souffle.

- Merci de m'avoir accueillie, soignée, écoutée, consolée,... embrassée, finit-elle en rougissant.

Je souris.

- Ce fut un plaisir. Et si tu me permettais de recommencer...? osé-je dans un élan d'audace.

Elle lève ses yeux innocents vers moi et hoche imperceptiblement la tête.

Mon visage s'approche instinctivement de celui d'Eli mais c'est elle qui fini par réduire la distance entre nos lèvres.

Mes mains s'approchent doucement de sa taille pour lui laisser le temps de réagir, de me repousser s'il le faut. Je ne lui en voudrait pas. Au contraire, s'il lui faut du temps pour s'habituer à mon contact, je lui en laisserai. Parce que j'ai bien l'intention de faire en sorte que nos baisers deviennent une habitude.

Je ne fais aucune remarque sur sa prise en main en m'écartant doucement d'elle.

Les joues rougies de cette façon, sa lèvres inférieures mordues par ses dents qui se chevauchent légèrement, elle pourrait en faire tomber plus d'un. Si seulement elle avait assez confiance en elle pour savoir qu'elle est belle à se damner.

- Armand, commence-t-elle en se raclant la gorge. Louis m'a... proposer de sortir, un soir avec lui et sa copine et je me disais que tu pourrais, peut-être, si tu en as envie... m'accompagner.

Elle relâche son souffle. Moi ? L'accompagner ? Mais je... Je ne m'y attendais pas, ça c'est certain. Surtout venant de la part d'Eli. Je reste muet un moment. Je ne sais pas quoi répondre. Évidemment que j'en ai envie. J'en meurs d'envie. Mais est-ce convenable ? Est-ce que je mérite de sortir aux côtés de cette magnifique fille ? Cette proposition ne ressemble-t-elle pas à une sorte d'engagement ? Suis-je près à m'engager dans quoi que ce soit ?