Les jeux de la mort

3.Cette fille est la définition de stupidité

" Qu'est-ce qui te prend ? Tu n'étais pas comme ça avant que l'on arrive ici.", dis-je sentant l'agacement monter en moi.

"Quoi? Tu veux dire à l'hôpital? Tu venais de sortir d'un coma, je n'allais pas tout de suite te dire que tu t'étais bien plantée et qu'à cause de toi, j'ai perdu tous ceux que j'aime.", dit-il comme si c'était une évidence.

Je regarde son visage déformé par la colère et ses cheveux en batailles qui tombent sur son front. Il respire fort et je me recule sans y penser.

Je sens les larmes couler et je les essuie rapidement.
Il a raison.
J'ai tué Willy et Easton.
J'ai tué Poséidon.
Et j'ai condamné des centaines de personnes à une vie recluse parce que je n'ai pas pensé aux conséquences de me actes avant d'agir.

"Tu as raison et je m'excuse. Mais, sur le coup, je pensais vraiment que c'était la meilleure solution. »,dis-je.

Il ne répond rien et continue à fixer le sol.

J'hoche la tête, malgré le fait qu'il ne me voit pas et je m'éloigne de lui.
J'avance dans la forêt et je me retourne une dernière fois pour m'apercevoir qu'il n'est plus là.
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Je m'arrête finalement pour reprendre mon souffle. J'entends le bruit d'une branche se briser en deux.

"Allô ?", je demande en regardant autour de moi. ''Si vous venez pour me tuer dépêchez-vous. Je ne penses pas que la journée aurait pu être plus merdique de toute façon.", j'annonce dramatiquement avant de replacer mes cheveux derrière mon oreille et de m'asseoir par terre.
Je tuerais quelqu'un pour une douche et un élastique en ce moment.
En même temps, j'ai déjà tué des dizaines d'êtres supposément immortels avec des milliers d'années de savoir et de culture, alors je devrais peut-être me calmer un peu sur le meurtre.

Je vois finalement un homme habillé en noir sortir de derrière un arbre. Je ne peux m'empêcher de laisser échapper un gloussement.

"Est-ce que vous étiez vraiment caché derrière l'arbre?", je demande avant de rire franchement cette fois-ci.

L'homme hausse un sourcil devant ma nonchalance et sort un couteau de son sac.

Je regarde l'homme avant de me coucher par terre et de regarder le ciel. Je peux l'apercevoir dans ma vision périphérique et il s'approche de moi.

J'aimerais me dire que j'ai peur. Que j'espère que quelqu'un vienne me sauver. Mais une vague d'indifférence m'empêche de faire un quelconque mouvement.

La salle blanche et l'odeur d'antiseptique mélangé avec celle du sang de la salle dans le bateau envahit mon esprit. Des échos de rire lointain et les visages souriants de Willy et d'Easton, assis avec moi sur le sol. Vivants. J'entends l'eau du robinet sortir et s'écraser contre l'évier, ainsi que la voix de ma mère qui me demande si mes amis vont bientôt arriver le jour de mes 17 ans. Je ne la reverrai pas. Et c'est de ma faute parce que je n'ai jamais cherché à le faire.

J'ai accusé Hermès et j'ai accepté ma défaite sans jamais prendre le blâme. J'entends le fracassement des vagues sur la coque du bateau de Dorian et une odeur de gâteau vient remplir mes narines avant d'être rapidement remplacé par celle de la chair brûlée. Le regard fou et terrorisé du docteur, mon dos qui s'ouvre, laissant sortir des plumes recouvertes de sang et de bouts de peaux. Je sens la douleur m'envahir et j'essaie de respirer normalement de nouveau.

Ma vision redevient claire et je regarde l'homme qui s'est avancé dans ma direction.

"Vous savez, si vous me tuez, il est possible que je reste sur terre.", dis-je tranquillement. "J'ai probablement tué le Dieu de la mort et je n'ai aucune idée qui s'occupe désormais de tout ça.", j'avoue sincèrement.