Cuisine Pour Le Roi

Présentation

Le sol en marbre blanc devant la salle de banquet me fait de l'œil, j'en suis sûre. Tous les autres candidats parviennent à garder la tête haute, tandis que mon regard est fixé par terre. Je stresse c'est horrible.

Et si je me ramassait la figure devant le roi et sa famille ? Si ma tartine tombait de l'assiette, comment ferais-je pour ne pas montrer l'humiliation que c'est?

Pourtant, dès que les lourdes portes s'ouvrent, le mince espoir de plaire au roi me regagne et me fait lever les yeux.

Je vois une une grande table, immense même, en bois, avec, assis autour, le roi, la reine, les deux petits princes jumeaux et la princesse qui a à peu près mon âge.

Ils se tiennent tous tellement droits que je me sens dans l'obligation de me redresser encore plus que je ne le suis déjà avant de suivre le majordome  désagréable et les candidats.

Nous nous plaçons en arc de cercle autour de la table et je m'aperçois que je suis vers la fin de la ligne.

La conversation royale s'arrête et le majordome fait un petit discours ennuyant, annonçant que le roi, sa femme et ses enfants goûteront tous chaque met afin de choisir son préféré, dont le cuisinier sera nommé "gagnant".

- Signore Augusto Conti! Appelle-t-il.
L'homme s'avance d' un pas assuré avec, sur sa main droite, un plat de ce qui ressemble à des pommes de terres sautées avec de l'ail et des œufs en omelette. Je n'aurais pas choisi un plat aussi simple pour un évènement pareil, mais bon bref...

Le Roi se sert, prenant une bonne partie du plat, ce qui ne m'étonne que très peu sachant qu'il est renommé comme étant un glouton. Sa famille fait de même et ils mangent.

August se retire avec l'assiette vide et se positionne au même endroit qu'avant.

Le tour est ensuite à une femme entre deux âges suivi du vieil homme avec ses Pasta.

La ligne continue, les gens passent à la chaîne et je n'écoute pas beaucoup les noms. Un d'entre eux , pourtant, me fait tourner la tête. Il s'agit Giacomo Mancini, un ancien ami à moi qui était aussi mon voisin. Je l'aimais bien - il était très gentil et plutôt beau garçon - mais nous ne nous sommes pas revus depuis plusieurs années. Il présente des pasta lui aussi, mais au pesto et parmesan, que la famille semble beaucoup apprécier. La compétition n'en est que plus rude.

Quand le jeune homme a côté de moi revient à sa place je sens les battements de mon cœur accélérer. Mon visage chauffe et je prie très fort pour ne pas m'emmeler les pied dans ma robe en allant donner mon "met" au roi.

Le majordome annonce mon nom au roi et je m'avance. Lentement, je m'avance vers la table et dépose mon assiette à la droite du roi, comme j'ai vu les autres faire. Je fais une courte révérence et m'éloigne de la table. Je garde la tête baissée mais aperçois quand même la princesse me faire un petit sourire d'encouragement.

Mon espoir remonte en flèche et je me met à espérer de tout cœur que mon met soit au moins dans les trois favoris.
C'est pas encore gagné mais ça devrait pouvoir être possible !