Au Boulot !

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Je ne sais pas quoi faire. Toutes les idées que j'avais en arrivant nécessitent plus d'ingrédients. Je commence à désespérer. Toutes les autres personnes présentes en sont presque à la cuisson ou à l'organisation sur assiette alors que moi je n'ai encore rien assimilé.

Flûte, rien ne me viens... A moins que....

Si j'utilise le reste de sauce tomate que le vieux à fait pour ses pasta, et que je l'étale sur la pâte applatie... Ça me donne une sorte de tartine.

Je ne peux décemment pas servir une tartine au roi.

Je regarde l'horloge et vois qu'il ne me reste plus que vingt cinq minutes. Il faut vraiment que je trouve quelque chose à servir ou ça sera l'humiliation devant la cour. Je ne peux pas me permettre ça.

Je me retourne vers ma tartine et creuse dans ma cervelle pour trouver. Mais rien.

Je décide alors de prendre chaque ingrédient à part et faire avec eux la première chose qui me vient à l'esprit.

Je coupe les oignons et commence à les faire revenir dans une poêle au dessus du feu. J'y rajoute les champignons et verse le tout dans un bol.

Pourquoi ne pas rajouter des rapures de fromage sur la tartine ? Et puis tout le reste ?

Je me retrouve rapidement avec une tartine recouverte de champignons d'oignons, de fromage et de petits morceaux de jambon.

Basta, Angelica! Il faut que j'arrête, je n'ai quasiment plus assez de temps pour faire une quelconque cuisson. J'attrape une spatule large et plate et met ma tartine dans le feu à bois.

Cinq minutes plus tard, je vois un majordome entrer.
- Mesdames, Messieurs, veuillez présenter vos mets.

Oh mince. Ohlala, je suis dans la mouise ! Je reprend ma spatule en bois et sors la tartine que je pose sur la première assiette venue. Elle est juste de la bonne taille, c'est limite si mon "met" ne dépasse pas. Je rajoute un petit bouquet de basilique au milieu pour m'assurer que ça ne ressemble pas trop à une simple et vulgaire tartine.

Je fais volte face avec mon assiette quand je sens le monsieur s'approcher. Il lève un sourcil en voyant mon plat.
- Vous allez servir cette assiette de nourriture paysanne à votre souverain ?
Le courage m'échappe comme le sable d'un sablier cassé quand j'entends les autres candidats ricaner, mais je trouve quand même la force de répondre:
- C'est bien meilleur que ce que vous pouvez imaginer.

Il jette un dernier coup d'œil à mon assiette avant de continuer son petit tour de la cuisine.
J'entend qu'il disqualifie un candidat, ce qui, méchamment, me rassure ; il y avait pire que moi.

Quand l'homme se retourne et nous annonce " Montons !" j'attrape mon courage et mes jupes à une main et suis les autres, vers l'entretien d'embauche le plus important de ma vie.

Cuisine Pour Le Roi Où les histoires vivent. Découvrez maintenant