VIII.

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J'ai roulé à vive allure sur le chemin d'Eichen house, brûlant plusieurs feux de signalisations dans mon sillage. J'étais tellement en colère que je ne prêtais aucune attention au paysage qui m'entourait, tout ce qui m'importait, c'était de défoncer la porte de la clinique à coups de pieds, et de libérer Will.

Une fois que j'ai réussi à trouver une place de parking, je me suis garé, et je suis sorti en trombe de ma voiture. J'ai quasiment couru jusqu'à l'entrée, je me suis arrêté face à une vieille réceptionniste rabougrie.

- Bonjour! Je m'appelle Nathan Clark, je suis ici pour voir Wilhelm Bauer.

- Quel est votre lien avec le patient?

- Je suis ... son ... coach sportif ! Il ne venait plus aux séances, et on m'a appris qu'il avait été admis dans cette clinique. Je suis ici pour lui apporter mon soutien.

- Je vois ... Remplissez ce formulaire et revenez me voir.

J'ai bien vu que la femme semblait septique face à ma déclaration, mais vu que je ne figurais pas sur la liste noire, elle n'a pas posé de question. J'ai jeté un coup d'œil au formulaire, et les questions étaient plus saugrenues les unes que les autres! Qu'est-ce que le fait que d'avoir des allergies, ou des problèmes de vue, ont un quelconque rapport avec le fait de rendre visite à un patient  ?

Bref, il fallait que je me plie au règlement sinon je n'avais pas la moindre chance de voir mon caneton, et c'était hors de question , il a besoin de moi! J'ai donc rempli le formulaire avec assiduité avant de le remettre à la «  charmante  », dame de l'accueil.

Après l'avoir méticuleusement vérifié, elle m'a donné un badge sur lequel était inscrit «  visiteur  », et a demandé à un infirmier de m'escorter jusqu'à Will, qui se trouvait dans la salle de jeux.

L'infirmier et moi avons déambulés dans un dédale de couloirs avant d'arriver devant une double porte grise. Il l'a ouverte avec fracas, révélant une grande pièce mal éclairée, décorée de nombreuses tables, d'un canapé et d'une vielle télé. Les personnes dans cette pièce, les patients, étaient vêtus de pyjamas blancs, la plupart d'entre eux étaient assis le regard perdu dans le vide, d'autres poussaient des cris, d'autres encore étaient carrément enveloppés dans des camisoles.

Mais comment avaient-ils pu envoyer un être aussi innocent dans un endroit pareil  ?

Je l'ai très vite repéré, seul, assis devant un puzzle, il semblait si calme. Ou bien était-ce de la résiliation  ? Se disait-il qu'il finirait sa vie seul, dans cet endroit sordide  ? Je ne le permettrai pas, jamais  !

Doucement, je me suis approché de lui, et je me suis assis sur la chaise vide en face. Prit dans son activité, il n'a pas remarqué ma présence. J'ai alors instinctivement posé ma main sur le puzzle, juste en face de son visage. Cette soudaine intrusion dans son espace personnel à semblé l'énerver au début, il a froncé les sourcils, mais ensuite, il a regardé ma main, avant de relever la tête.

- Nathan ...  ? NATHAN  !

En une fraction de seconde, Will s'est levé avant de venir s'écrouler de tout son poids sur moi.

- Tu es là  ! Tu es venu me chercher  !

Est-ce qu'il ... pleur  ? Oh mon dieu, mon pauvre et adorable caneton.

- Will  ? Regarde-moi, ok  ? Regarde-moi. Tout va bien se passer, je vais t'emmener loin de cet horrible endroit, c'est fini. D'accord  ?

Et quand j'ai croisé son regard plein de joie et de gratitude, je me suis dit qu'il était impossible que je parte sans lui. Je ne savais pas encore comment, mais Will quittera cet hôpital avec moi. Ce soir  !

Will - (BxB) - [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant