Chapitre I

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Je reviens subitement à moi, quand je suis fortement projetée au sol, le cul par terre, à croire que c'est une habitude chez moi. Non mais sérieux en plus mon patron m'a fait acheter je ne sais combien de choses, je me retrouve donc avec une bonne dizaine de sacs dans les mains, qui se sont éparpillés et même certains ce sont déversés au sol. J'espère que rien n'est abîmé, sinon il devra tout rembourser.

Dans ma tête je maudis cet idiot qui m'est rentré dedans, l'insultant de tous ces noms d'oiseaux que je connais, mais à l'instant où mes yeux se posent sur lui, mon souffle se coupe, je ne parviens plus à articuler ne serait-ce qu'un seul mot.

Ce jeune homme pas plus âgé que moi est tout simplement magnifique, une vraie bombe atomique. Il a les cheveux noirs, de magnifiques yeux bleus, j'aimerais à jamais m'y plonger pour ne plus en sortir, pouvoir tout oublier, toutes ces douleurs qui me bouffent de l'intérieur, rongeant tout mon être. Il a une barbe de trois jours qui lui rajoute un charme fou, je tombe directement sous le charme.

Au moment où nos regards se croisent quelque chose se passe, je le perçois, c'est un infime changement dans la partie du cœur qu'il me reste. En se levant il me donne un magnifique sourire et à cet instant précis tout mon être, tout mon cœur s'embrase, je me sens rougir.

C'est bien la première fois que je rougis face à un homme, je me sens toute chamboulée ne sachant plus quoi penser.

Je mets quelques minutes à entendre cette magnifique voix, elle est rauque, tellement virile, je craque !!!

Il me parle, il faut que je lui réponde sinon il me prendra pour une folle et fuira, pour une fois que je me retrouve dans un périmètre si proche d'un homme, et surtout d'un homme remplit de charme !!!!

'' - Pardon, excusez- moi mademoiselle, je ne vous avais pas vu, j'étais plongé dans mes pensées, vous allez bien ? Je ne vous ai pas fait mal, s'inquiète avec sincérité ce beau brun ténébreux.

- Je ... Non, c'est pas vous ... c'est moi, ce lieu me rappelle de mauvais souvenirs dans lesquels je me suis replongée.

- Oh, nous sommes deux alors à maudire ce lieu, s'exclame-t-il. Tenez vos sacs, dit donc vous avez une grande famille, dit-il une étincelle d'envie dans les yeux.

- Je ... une lueur de douleur apparaît dans mes yeux, je le vois au regard qu'il me porte. Je n'ai plus de famille, ces achats se sont ceux de mon patron, chaque année il me fait chercher ses cadeaux, j'explique, et s'il vous plaît  tutoyez moi, je déteste qu'on me vouvoie.

- Je ... Pardon !!! Pourrais-je t'inviter à prendre un café pour me faire pardonner de ma maladresse, demande-t-il les yeux pleins d'espoir.

- Je...  j'en serai ravie mais je ne peux pas, mon patron m'attend.

- Mais si tu veux on peut reporter ça à demain je ne travaille pas ?

- Hum et bien demain j'ai un petit boulot à faire je ne pourrai qu'en fin de soirée, me répond-il.

- Et bien dans ce cas je suis d'accord disons à 18h ?

- D'accord, pas de problème, c'est ok pour moi. On se donne rendez-vous ici ?

- Oui, d'accord pas de problème ça me va, je lui répond avec un grand sourire. ''

Il part de son côté non sans me déposer un tendre baiser sur la joue. Je reste là toute pantoise, un sourire béa sur les lèvres, ma main montant sur ma joue ayant été en contact de ses douces lèvres. Ce bel inconnu m'a embrassé la joue, un inconnu!!!

Dieu sois loué il n'est plus là !! Il aurait à coup sûr rit aux éclats et serait parti à toutes jambes priant de ne jamais me recroiser de sa vie. Alalala je suis tellement pathétique comme fille !!!

Je reprend sur moi jetant un œil sur la liste que m'avait envoyé mon patron afin de finir ses achats et de pouvoir rentrer chez moi, retrouver mon petit frère, le dernier.

Il a maintenant 9 ans. Son éducation n'a pas été trop compliquée c'est un enfant d'une douceur infinie, il n'a jamais fait de crise, je n'ai jamais eu de problèmes avec lui. Papa et Maman l'avaient appelé Josh.

Le seul que j'ai rencontré, c'était au moment de ses premiers mots, à cette pensée un triste sourire s'empare de mes lèvres et mon cœur se serre de douleur.

Un beau jour il m'avait regardé tout sourire et avait prononcé ces deux syllabes qu'aurait adoré entendre ma mère.

Il m'avait appelé ''maman''. Tout ce que j'avais jusque là gardé en moi depuis ce funeste soir, s'était échappé, déversant un flot de larmes que je n'arrivais pas à faire tarir. Je pleurais jusqu'à en avoir les yeux qui me brûlaient. Mais ce n'était pas cette douleur qui avait fait diminuer puis arrêter ces larmes.

C'était Josh, ce regard qu'il m'avait lancé, un regard rempli d'incompréhension. Il ne comprenait pas pourquoi j'étais ainsi. Ce regard qu'il m'avait porté et cette petite main potelée de bébé qui s'était posée sur ma joue m'avait irrémédiablement et immédiatement calmée. Mes pleurs avaient cessés.

Je le pris dans mes bras et lui parlais, je lui avais dit que je n'étais pas sa mère, que sa maman, notre maman était morte.

Il m'avait prise pour sa mère, normale c'est moi qui m'occupais et m'occupe de lui tout le temps.

J'en suis fière de ce petit bout de chou, mais lorsqu'il était petit j'avais beau lui dire, je suis ta grande sœur, il ne comprenait pas, j'ai dû le lui rappeler plusieurs fois.

Ce n'était pas facile car il me rappelait chaque jour cette vive douleur qui n'était pas vraiment partie.

Ma petite sœur Eloyne avait elle aussi connus nos parents mais à leur mort elle n'était alors âgée que de 5 ans. Elle les avait connu mais les avait vite oubliés, elle n'avait pas vraiment compris ce qui s'était passé. Elle s'était donc beaucoup rapprochée de moi, elle avait un manque à combler et j'acceptais ce rôle avec joie.

Aujourd'hui elle a 12 ans, je lui avais expliqué ce qui s'était passé, elle avait donc décidé de devenir avocate dans le cabinet de mes parents, elle veut me laisser la place, enfin la place que mes parents occupaient, elle sait que ce boulot me fait rêver, c'est sa manière à elle de me remercier pour tout ce que j'ai fait et ce que je continue de faire pour elle et Josh.

La surprise de noëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant