24 - Pour écrire l'histoire

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Ornella et Tristan avaient décidé, pour une fois, de changer leurs habitudes, et d'aller se promener dans les champs et la forêt qui bordaient la ville.

            Les températures rappelant que l'été allait débuter d'ici quelques jours, la jeune fille avait décidé de porter une petite robe légère à carreaux rouge et blanc, ainsi qu'un chapeau de paille pour se protéger du soleil. Ainsi habillée et parcourant les champs, toujours son sourire aux lèvres, elle donnait l'impression d'être l'héroïne d'un poème pastoral.

            À l'abord d'un champ, Tristan s'arrêta un instant pour la contempler.

            Oui. Depuis ce fameux soir d'août, son attachement pour elle n'avait cessé de grandir. Peut-être lui dirait-il un jour, peut-être allait-il garder ce secret au canon scié, précieusement, au fond de son cœur. Peut-être. Il y avait tant de possibilités, à présent ! Tant de possibilités pour écrire l'histoire, seul, à eux deux, ensemble.

            Et alors, la lumière de nos destinées repose dans nos mains.

            Sur un coup de tête – de cœur – Tristan prit la main d'Ornella et entraîna l'adolescente à travers le champ, riant, esquissant maladroitement quelques pas de danse. Ils valsaient tous deux, comme au festival des étoiles, mais pour la première fois de sa vie, Tristan menait le bal.


            Repus après avoir ainsi batifolé dans les champs, par cette chaude journée, les deux amis décidèrent de se reposer à l'ombre d'un petit bosquet. Ils s'allongèrent côte à côté au pied d'un arbre. Leur respiration, d'abord haletante, s'apaisèrent et ils purent se laisser bercer par les murmures de la forêt, la bise qui faisait danser les feuilles, les mouvements dans les buissons causés par les déplacements de la faune, le chant des oiseaux, mais aussi l'odeur si caractéristique des sous-bois et le parfum des quelques fleurs sauvages. Ils percevaient tout cela nettement et sans artifice, comme pourvus d'une clairvoyance que la simplicité de cet instant leur accordait généreusement.

            Au bout d'un long moment, Ornella osa toutefois briser ce moment de sérénité.

            « Tristan, tu ve... » murmura-t-elle en se tournant vers son ami, qui la regarda.

            Ses yeux verts.

            Elle s'arrêta. Ainsi que tout le reste – le temps, les mouvements, les bruits. Son cœur, aussi.

            Son cœur qui s'embrasa. Son cœur qui n'attendait que cela depuis quelques mois, déjà. Car toutes les peines qu'Ornella avait connues lors de leur séparation n'avaient qu'une seule raison : Tristan. Le vide que son absence avait causé, les remords qu'elle avait formulés, les nombreux pleurs qui lui avait serré la gorge. Et maintenant elle le comprenait. Elle comprenait pourquoi le revoir dans cette rue avait réveillé en elle des sentiments et des désirs qu'elle ne connaissait pas encore.

            Comme elle comprenait certaines réactions de son ami à son égard.

            Sa décision fut vite prise – tel le brasier qui s'était emparé d'elle – : la jeune fille n'allait pas lutter. C'était ainsi, il aurait été vain de se battre contre quelque chose qui gagnerait, quoiqu'il advînt, il fallait plutôt l'accepter et la sublimer.

            Alors, doucement, pour prolonger encore un peu la félicité de leur précédent repos avant la tempête qui approchait, l'adolescente se pencha vers lui. Elle n'hésita pas – elle avait appris l'amère leçon du début de printemps –, le surprit, posa ses lèvres – tant désirées – sur celles de Tristan. Elle sentit l'étonnement du jeune homme et eut un début de recul, ayant peur d'avoir été trop entreprenante. Mais elle retint son geste quand Tristan lui caressa la joue.

            Oui, la conduite de la jeune fille l'avait décontenancé, au point où il en avait même oublié de respirer un instant. Cependant il reprit soudainement conscience et eut peur que cet instant s'envole. Il lui rendit alors passionnément son baiser. Sa main vint caresser la joue de son amante, ses cheveux, sa nuque.

            Ornella enfuit son visage dans le cou de son ami, qui passa son bras autour de ses épaules. Aucun des deux n'osait parler, le cœur, léger et lourd à la fois, prêt à exploser.


 Aucun des deux n'osait parler, le cœur, léger et lourd à la fois, prêt à exploser

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OUI BON OK

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OUI BON OK

MÊME MOI JE NE SAVAIS PAS QU'ILS ALLAIENT ENFIN S'EMBRASSER

DÉSOLÉE DU NON-TEASING

MAIS ÇA VALAIT LE COUP :pfff:

Ils l'ont décidé hier soir à 23h et... bah, que voulez-vous ? Après tout c'est leur histoire, moi je ne suis que leur sous-fifre d'autrice. Après, pour tout vous dire, ces derniers jours j'ai souvent hésité à réécrire un des derniers chapitres pour pouvoir intégrer une scène de la sorte - puis j'ai fini par craquer.

Donc... prenez cet avant-dernier chapitre comme un "véritable" cadeau xD

(Je sais que leur premier baiser ne devrait pas être aussi parfait, mais n'oubliez pas que ça a été écrit par une fille qui croit encore au grand Amour et qui n'a encore pas connu une telle expérience 😅 Et puis, c'est Noël 😆)

(CC2018) Chaque année le printemps revient [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant