On était déjà à la moitié du mois de juillet et les températures restaient un peu au-dessus de la moyenne de saison. Par chance, les transports publics de la ville disposaient tous de la climatisation et, même si à certaines heures le métro était bondé, on ne rechignait pas à monter à l'intérieur pour un peu de fraîcheur après une journée épuisante.
Tristan était appuyé contre les portes situées en face de celles des montée et descente de la rame. Son esprit divaguait, son regard naviguait. Avant chaque station, lorsque la voix automatique annonçait le nom, il fixait le plan. Des points, clignotants ou non, reliés par une ligne. Des noms liés par le hasard.
Son arrêt fut enfin annoncé. Il s'écarta des portes donnant sur les rails pour se rapprocher de la barre au milieu du wagon. Il baissa la tête. Surtout, se faire discret, ne pas attirer l'attention. Être une ombre – ne pas exister.
Le métro ralentit, s'arrêta. Les portes s'ouvrirent.
Vers cette autre âme qui ma vie illumine
Il reconnut le parfum. Ébranlé, il se retourna et regarda les nouveaux voyageurs. Il y avait eu beaucoup de mouvements, de descentes, de montées, de déplacements à l'intérieur du wagon. Le métro sonnait, avertissant de la fermeture des portes et du départ imminent. Trop vite, les secondes passaient trop vite.
Il croisa son regard. Son sourire rieur.
Quelqu'un le heurta. Il se détourna, s'excusa. Il aida à ranger les affaires tombées, mais il effectua cela par pur automatisme, il n'entendit pas les remarques désobligeantes de l'homme qu'il avait importuné. Son cœur ne cessait de s'affoler, de bouleverser ses pensées.
Il esquissa un sourire. Son premier depuis longtemps.
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(CC2018) Chaque année le printemps revient [TERMINÉE]
Romance- Où le héros est triste et rencontre une fille Tristan est seul, peut-être triste, peut-être rêveur. Peut-être suffirait-il d'une rencontre. D'une rencontre avec Ornella. Photo credit: - Silver Charm ; Baris ; Trajan Pro - TOMOKO...