L'étrange cas John Doe - PAUSE-

Chapitre 8 : "London to Aylesbury line"

-J'ai faim, fit Kyle alors qu'ils étaient assis dans la gare depuis une vingtaine de minutes et que le garçon balançait des pieds en rythme, l'air profondément agacé.
-Et alors ? objecta John en posant sa main sur le genou du garçon pour qu'il arrête de taper dans la chaise, cela lui donnait un mal de tête pas possible.
-Bah rien, j'ai juste faim, grogna le garçon. Je vais aller m'acheter un paquet de bonbons dans un distributeur.
-Non.
Le garçon le regarda avec des yeux ronds et sa bouche s'ouvrit. John lui referma d'un coup sec et le garçon ne semblait pas plus comprendre.
-Bah pourquoi ?
-Ce n'est pas flatteur pour toi de rester avec la bouche ouverte.
-Non je ne parlais pas de ça, pourquoi tu refuses que je mange des bonbons si je veux manger des bonbons ? 
John soupira. N'avait-on jamais rien appris à cet enfant ? Au lieu de le martyriser, ses parents auraient peut-être dû lui apprendre les règles élémentaires pour se nourrir convenablement. 
-Manger du sucre encore et encore ? C'est mauvais pour ta santé. D'une part, tu n'as pas les nutriments qui te sont nécessaires dans ta journée pour grandir et être en bonne santé et d'autre part, tu vas avoir des caries. Et troisièmement, tu vas finir avec du diabète avec une obligation de te soigner jusqu'à la fin de tes jours. Alors quand tu as faim, ne te précipite pas sur des bonbons ou des sucreries. Va plutôt t'acheter une viennoiserie, ou un morceau de pain ou une pomme... si tu as vraiment faim et que ce n'est pas un moyen de vaincre l'ennui...
-J'ai faim..
-Très bien, répliqua John en grinçant un peu des dents. Regarde, il y a une boulangerie juste là. Et ramène moi un café. Un grand café. Sans sucre évidemment. Et si ce n'est pas possible pour le café, prends un thé nature. Vert de préférence et si il n'y a pas de thé nature, prends un thé vert à la menthe.
-Oui maître, répondit de son air bravache Kyle en lui faisant une micro-révérence. 

Kyle s'en alla avant que John ait pu lui dire quoi que ce soit. Ce garçon avait un problème avec le respect et l'autorité. John en profita pour fermer les yeux et écouter les conversations alentours. Il y avait beaucoup de brouhaha autour de lui alors il essaya de se concentrer plus spécifiquement sur un groupe de personnes en particulier mais c'était difficile. Il pinça un coin de bouche et finit par réussir. 

"-Fleur, on va louper le train, dépêche toi ma chérie. disait une voix grave un peu essoufflée.
-Are you kidding me ?? c'est toi qui a voulu comment déjà ? Ah oui, prendre des vacances en famille comme des moldus. Parce que ce serait funny, répondit une voix de femme agacée.
-Mais Fleur.. tu étais d'accord, lança penaud le mari.
-C'était avant que je comprenne qu'on allait vraiment tout faire comme des moldus William ! Franchement, je suis enceinte jusqu'au yeux et je n'ai pas le droit de transplaner. Déjà que je suis une baleine.
-Tu es la baleine la plus sexy que je n'ai jamais vu alors.."

John n'osa pas tourner les yeux mais il le fit, mine de rien. Il vit alors une femme blonde magnifique. Il avait rarement vu une aussi belle femme. Elle avait un port altier et un ventre rond. Elle avait posé ses bagages et son mari était un grand roux avec de grandes cicatrices sur la joue gauche, et il la regardait en souriant. Les deux époux ne devaient pas avoir beaucoup plus de la vingtaine à vue d'œil. Surtout elle. Il allait continuer à écouter leur conversation en se demandant bien ce qu'elle voulait dire par moldu et transplaner mais Kyle revint avec son grand café et il lui colla dans la main. Il le remercia du bout des lèvres. Quand il tourna les yeux, le couple s'éloignait et l'homme portait tous les bagages. Il n'avait pas le fin mot de l'histoire. Dommage. En tout cas, beaucoup de personnes se retournaient sur le passage de ce couple. John hocha la tête. Avec une femme aussi belle, ce n'était pas étonnant. Ils attendirent que leur train arrive en gare patiemment, John avec son livre de Tristan et Iseult, Kyle avec son livre sur les harpies. Quand le train fut en gare, Kyle baissa les yeux quand ils passèrent devant des policiers et ils allèrent s'installer dans leur voiture qui était vide. John était soulagé, ils n'avaient eu aucun problème pour passer et ils ne s'étaient pas fait remarquer. Mais ce fut sans compter quand le garçon s'écria : 

-Hey regarde, c'est Claire là-bas ? Hey Claire ! 
-Kyle ! s'exclama John. Tais-toi !