La Prophétie

Chapitre 16

C'était incroyable de se dire qu'un petit être qui grandissait en toi pouvait devenir si important. Tu ne l'as jamais vu, il est juste en toi, mais tu ne pouvais t'empêcher de l'aimer si fort, si fort que lorsqu'il s'en allait, tu ressentais un vide immense. Tu avais un manque. Un manque qui fait si mal. Je ne savais pas cela possible.

Je devais rester seulement quelques jours à l'origine mais maintenant ça faisait trois semaines que j'étais dans ce lit. Dans ce lit d'hôpital où je ne pouvais rien faire. Personne à part ma famille et cet hôpital n'était au courant de ma situation. Je recevais si peu de visites que je m'ennuyais à mourir. On m'avait donné la consigne de ne pas bouger du lit. Si jamais je voulais me balader, je devais appeler une infirmière pour qu'elle puisse m'accompagner. Juste avec cette condition, cela vous refroidissez à l'idée de se balader. J'aurai pourtant bien aimé faire tourner en bourrique les infirmières mais cela ne me tentait pas. Je n'avais pas le moral pour ça.

Du coup, je lisais ou dessinais pour passer le temps. Je n'étais pas à plaindre, j'avais quand même de la visite. Ma famille était venue. Pas tous en même temps, mais ils étaient venus. Ils n'étaient venus une seul fois chacun. Seul Gideon venait tous les jours. En même temps, c'était le seul à qui j'avais autorisé de rester.

Lorsque Lady Arista me fit l'honneur de sa visite, on aurait pu croire qu'on était dans une chambre froide tellement notre échange était glacé. Au début, elle faisait bonne figure et essayait d'être gentille. J'avais fait preuve de mauvaise foi et pas qu'un peu. Je savais que je n'aurais pas dû être aussi froide même Gid m'avait passé un savon. Je n'avais pas pu m'empêcher d'agir comme ça. Au fond de moi, quelque chose me disait que c'était un peu de sa faute car c'était à cause d'elle si on avait dû supporter ce "M. Brown". C'était son ami après tout n'est-ce pas ? Sur le coup, j'étais rancunière mais je la considérais en partie responsable. Elle nous l'avait présenté.

Certes, on aurait pu dénoncer cette imposture mais qui nous auraient cru ? Allez dire au Cercle ou à un n'importe qui de la famille ; "eh au fait vous vous souvenez du Comte qui était un peu tcharbé et qui voulait ma mort à tout prix ? Ben en fait c'est le nouveau copain de Lady Arista." Personne n'aurait gobé ça sauf pour Halloween peut-être et encore pas sûr. On avait beau avoir des anecdotes et un passé familial complètement loufoque, cela ne voulait pas signifier qu'on gobait tous les faits loufoques qu'on entendait. Puis, on avait assuré que le Comte était mort. On aurait perdu toute crédibilité auprès du Cercle. Surtout si ça venait de Gideon et moi, certains pensaient encore que les femmes ne sont qu'un moyen de corrompre les hommes et d'affaiblir leur puissance.

Ils seraient capables de penser que je manipulais Gideon pour pouvoir asseoir mon pouvoir afin de les réduire à néant. Cette possibilité n'était pas déplaisante mais cela n'avait pas grand intérêt. Si j'en évinçais certains, il y aurait plus de problèmes qu'autres choses. Certains étaient des piliers du Cercle, alors à quoi bon les évincer alors que c'était grâce à eux que ça tenait encore debout. Je savais que Gideon voulait donner un peu de modernité. Il en avait viré pas mal de leurs hautes fonctions mais Falk a dû lui dire de se calmer. En effet, il était capable de destitué tous les membres du Cercle juste parce que certains n'étaient pas sympas avec moi. J'avais eu beau lui dire que ce n'était pas grave mais il insistait. Du grand Gideon quoi ! Il fallait juste un peu de moderne mêlé à l'ancien et tout devrait bien se passer. Ma réflexion fut interrompu quand j'entendis quelqu'un entrer et pour une fois ce n'était pas Gideon à ma grande surprise. Il arrivait souvent vers cette heure. À la place, j'eu le grand plaisir de voir Leslie.

Voici pour ce chapitre tant attendu. Je vous souhaite de joyeuses fêtes de fin d'année en passant.