« Donne le doigt au diable et il voudra toute la main »

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Bonjour,
J'ai mis du temps à écrire la suite, j'ai eu pas mal de mauvaises surprises ces derniers jours, dont celle de retrouver Adrian sur mon dernier lieu de stage... C'est presque ironique, même en allant à l'autre bout du monde, le mauvais karma me suit... Je suis assez fière de ma réaction, qui a été l'ignorance totale, du moins en apparence, même si j'ai passé des nuits catastrophiques après, à me demander si j'allais céder s'il tentait quoi que ce soit, mais non, il n'a rien tenté. Je sais qu'il ne peut rien, qu'étant donné que nous avons signé un accord et qu'il n'est pas censé essayer de me contacter, mais j'ai compris avec lui que dans ce monde, l'argent régissait tout.

Alors forcément je n'ai pas cédé, et je me suis retrouvée à devoir changer le cours de ma vie en quelques jours juste parce que j'ai croisé sa route. C'est quelque chose qui risque d'arriver étant donné son domaine, qui devient le mien de jours en jours. J'en suis même venue à me demander si je devais changer de voie, changer de pays, changer de vie, et puis je me suis dis que non. Si je rentre de nouveau dans un engrenage pareil, je n'en sortirai plus et tous mes efforts auraient été vains.

Je me rends compte que j'ai passé un cap, qu'il n'a plus cette emprise qu'il a eu pendant tant de temps, même si je sais qu'il se doute de l'état dans lequel j'ai été et je suis encore. J'ai pu passer outre, et ça me rend un peu fière de moi, le chemin est encore long, mais je suis dessus, je n'ai plus aucun doute là dessus.

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Moscou était merveilleuse, majestueuse et mystérieuse. Adrian était si différent ici, je voyais qu'il se sentait chez lui, dans son élément, apaisé. J'avais l'impression qu'il n'était plus en colère contre moi, et j'en étais heureuse. Il avait raison et j'avais décidé de faire des efforts, de le faire passer en premier comme il le faisait pour moi, ses reproches me paraissant justifiés.

J'observais l'architecture pendant qu'Adrian discutait vivement au téléphone, j'étais comme une enfant, m'émerveillant devant tout ce que je voyais. J'avais voyagé pourtant, nous étions allés dans beaucoup de pays en famille, mais Moscou avait été un réel coup de cœur.

- Nous sommes arrivés, prépare toi, Irina nous invite chez elle, m'avait lancé Adrian avant de reprendre sa conversation.

Je l'avais suivis dans un appartement luxueux du vieil Arbat, quartier riche de Moscou. Il m'avait pris la main et entraîné derrière lui alors que quelqu'un s'occupait de nos bagages. L'immeuble était typique du quartier, qui, à quelques mètres à peine, regorgeait de vie et d'animation. Il s'était dirigé vers une pièce et m'avait fait signe de le suivre, toujours au téléphone. Après avoir ouvert une porte d'un dressing, il m'avait tendu une robe et m'avait montré la salle de bain d'un signe de tête.

Je m'étais exécutée, sous son regard et il m'avait arrêté en m'attrapant le poignet.

- Détache tes cheveux.

Il m'avait embrassé la main et était sorti de la chambre, qui était la sienne. J'avais l'impression que le message sous-jacent était qu'il voulait que je sois à la hauteur face à sa sœur. Je me souviens d'avoir fais en sorte de paraître plus vieille, j'avais forcé sur le maquillage, et peint ma bouche du rouge tentation de Chanel. Ma mère a toujours dit que c'était la couleur qui m'allait le mieux, nous avions passés tellement d'après midi mère fille avant le divorce, elle m'autorisait à me maquiller et me mettait du vernis, j'avais des albums pleins de photos de nous deux.

Une fois prête, j'ai mis la robe qu'il avait choisi, noire, toute en velours avec des empiècements en dentelle au niveau des bras et du buste, légèrement décolletée, elle était simple mais classe. Il avait aussi choisi la paire de chaussure pour aller avec, des sandales à talons prunes. Je m'étais demandée qui avait acheté toutes ces choses, le dressing étant plein à craquer et j'avais appris plus tard qu'il avait reçu l'aide de son amie Anouchka.

Aimer, mourir, renaîtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant