Chapitre 3

3.6K 307 188
                                    

Levi avait gardé la voiture que Keith avait loué durant son court séjour en Angleterre. Pianotant sur le volant de ses doigts fins, il regardait la neige qui avait commencé à tomber sur son pare-brise. Il allait falloir qu'il fasse ses courses sous la neige, évidement.

Descendant de la voiture, le noiraud prit un cadi et des sacs, et parti rapidement dans le supermarché. Le chauffage devait-être à son maximum, puisque dit qu'il franchit le pas de la porte, il sua à grosses goutes. Et après, on se plaignait du réchauffement climatique ! Que les commerçants bas de gamme commencent à baisser leur chauffage, avant de se plaindre. Dans son marketing du luxe, Levi veillait toujours à ce qu'aucun critère ne soit pris en compte contre son entreprise.

Ses yeux parcourant les vitres du supermarché, il attrapa un sachet d'haricot. Au moment de refermer la porte vitrée, une main effleura la sienne, l'empêchant alors de refermer.

-Pardon, s'excusa la personne qui venait de le freiner dans ses courses.

Cette voix lui était familière.

-M. Evans ! S'étonna Levi en reconnaissant son futur colocataire, un énorme sac de course dans les mains.

-Quelle coïncidence ! S'exclama le grand brun qui se pencha afin de prendre le sachet de brocolis surgelé, vous faites les courses pitre la semaine ?

-Qu'on soit bien d'accord, je fais mes courses. Vous ferez les vôtres, avec votre argent. Et vous vous chargerez de votre propre repas. Et de votre vaisselle ! Evidement vous ferez aussi votre lessive, votre chambre tous les jours...

-Wow, wow, wow... Attendez... marmonna Dorian en se massant l'arrête du nez vous allez trop vite, là. Vous ne pensez pas que ce n'est pas le moment de parler de ça ?

-Si on n'en parle pas maintenant, on n'en parlera jamais. Et ce sont les choses les plus importantes pour vivre en collocation. Poussez-vous un peu...

Levi écart Dorian de la porte vitrée en face de lui, et attrapa un paquet de frite. Il le rangea dans son sac, alors que Dorian suivait avec attention les frites des yeux. Voir un filet de bave couler de sa bouche, n'aurait pas étonné le jeune Freeman.

-Vous savez, ça ne durera que quelques jours, se reprit Dorian en détachant son regard des frites.

-Il peut se passer beaucoup de choses en quelques jours.

Dorian ricana et repassa de nouveau devant Levi, l'empêchant de prendre un dessert au chocolat surgelé.

-Vous ne trouvez pas que ça va un peu vite entre nous, M. Freeman ? Bien sûr, je suis flatté que vous puissiez penser qu'il se passera beaucoup de choses entre nous, mais je ne pense pas que mélanger vie privée et vie en collocation soit...

-La ferme.

Sous le ton glacial que Levi venait de prendre, Dorian arrêta immédiatement toute réflexion. A la place, il tendit le bras pour à son tour prendre quelque chose dans le bac des surgelés, et soupira.

-Juste pour savoir, est-ce que vous allez être sur les nerfs pendant toute la collocation, ou c'est passager ?

-Je ne suis pas sur les nerfs ! S'exclama Levi offensé, maintenant si tu permets, avant que je ne sois vraiment énervé, laisse moi faire mes courses tranquille !

Dorian s'arrêta et regarda le noiraud, surpris.

-On se tutoie ? Grogna le brun avant de le suivre de nouveau.

-Non.

Cette réponse était si sèche, que Dorian décida de le laisser. Bien content d'être de nouveau seul, Levi se dirigea vers les caisses. Evidement, elles étaient toutes bondées, et il allait falloir attendre une vingtaine de minutes avant de pouvoir enfin sortir. Et une fois dehors, il lui faudrait se battre contre la neige pour pouvoir rentrer chez lui.

Il vit à sa droite, une caisse de quelques personne plus longues que la sienne, et Dorian qui la rejoignait. Puis bientôt, il le doublait. Il était hors de question que ce mannequin de pacotille finissent ses courses avant lui. C'était une question d'orgueil, il était arrivé avant, c'était à lui de partir en dernier.

Le destin voulu que son téléphone vibre à ce moment, lui permettant de créer la diversion idéale.

-Madame ! S'écria-t-il en se tournant vers la caissière, ma femme perd les eaux !

Il lui tendit son téléphone, tout en sachant qu'il irait trop rapidement pour voir le message qu'il venait de recevoir. Qui était d'ailleurs de sa collaboratrice, Kate Pierson. Il s'inquiéterait plus tard de la vente de la nouvelle collection Gucci.

-Je peux passer rapidement ? Avec la neige dehors, j'ai peur d'arriver trop tard...

La caissière complètement dépassée par la situation, hocha rapidement la tête, les yeux écartés, surprise. C'était la première fois qu'on devait lui faire ce coup là.

Levi passa tous ses articles rapidement, avant de croiser le regard de Dorian, moqueur. Au moment où ce dernier finissait enfin, il vit la bouche du brun se tordre dans un rictus machiavélique. Il cru y lire Tu veux la guerre ? Tu vas l'avoir.

C'est le regard malicieux, que le noiraud repartit vers sa voiture. La neige s'abattit sur ses cheveux, laissant des boules blanches sur ses mèches de jais. Puis fondaient, trempant son crâne et se glissant derrière son écharpe, fuyant sur sa nuque, et se faufilaient derrière son tee-shirt, le faisant frissonner. Levi entra dans sa voiture, et alluma le chauffage au maximum.

Qu'importe l'écologie, il avait froid !

Le temps de chauffer la voiture, il rentra ses articles dans la voiture, et ramena le cadis.

Le chemin du retour se fit longuement, à travers les routes enneigées. Le chasse neige n'avait pas encore eu le temps de passer par là, ce qui rendait la route assez dangereuse.

Une fois arrivé chez lui, Levi poussa un long soupir, laissa tomber les sacs de courses à terre.

Le cottage des Freeman n'était pas bien grand, mais bien chaleureux.

Nous rentrions de suite dans une cuisine ancienne en briques rouges, qui donnait directement accès au petit salon. Un fauteuil noir recouvert d'un plaid rouge chaud, installé en face d'une télévision qui n'était pas de plus récentes. A droite de la télévision, une salle d'eau fonctionnelle : douche, lavabo et toilette. A gauche de la télévision, une chambre de 10 mètres carrés comportant une petite commode, un lit deux places qui prenait la moitié de la chambre, et un bureau qui en prenait l'autre moitié. Entre la cuisine et le salon, se trouvait un petit escalier en colimaçon fait de bois. Il menait à ce qui avait autrefois été un grenier, puis réaménageait en chambre. Une grande chambre équipée d'un lit deux places, une grande armoire et un minuscule bureau. Une petite porte un peu surélevée, menait au toit rond du cottage. Parfois, on pouvait sentir des courants d'airs frais passés en dessous du cette porte.

Cette chambre était celle de Levi. Mais ce dernier, s'imaginait mal lui laisser la chambre de sa mère. Il lui faudrait faire avec, il allait devoir laisser son lit à un inconnu.

On frappa trois coups à la porte, et Levi qui était en train de remplir le frigo, arrêta de bouger. Venait-il de rêver ?

On frappa de nouveau à la porte.

Enroulant le plaid rouge du canapé autour de ses épaules, le noiraud alla ouvrir, prêt à faire face au froid polaire de Stanwell.

-Sal...

Dorian n'eut pas le temps de finir son mot, que Levi lui referma la porte au nez.

The Holiday「 BxB 」Où les histoires vivent. Découvrez maintenant