Chapitre 5

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Les oiseaux chantaient sur les branche enneigées devant le cottage Freeman, lorsque Levi se réveilla. Il se pencha sur son réveil et constata qu'il était déjà tard dans la matinée. S'autorisant encore quelques minutes dans son lit, il étudia les taches brunâtres sur le plafond blanc. Et enfin, lorsqu'il en au assez de rester allongé à réfléchir sur pourquoi il n'avait jamais repeint cette maison, il décida de se lever.

S'habillant de sa chemise de nuit, il appuya sur la poignée de porte glacée et sortit de sa chambre. Dehors, aucune trace de l'intrus qui squattait sa chambre.

Une tasse de thé lui suffit à se remplir l'estomac pour les deux heures qui restaient de la matinée. C'est en regardant par la fenêtre, la neige glissait sur la rambarde à l'extérieur de sa propriété, que Levi décida de bouger d'ici.

Il partit se préparer rapidement, et quelques minutes après, le voila de chaudes chaussures aux pieds qui écrase la poudreuse sur son passage. Le métal froid des clés de voitures lui agressa les mains, au moment où il déverrouillait la portière de sa voiture.

Une sortie dans le centre ville miniature du Surrey ne lui ferait pas de mal. Ça serait également une bonne excuse, pour retourner voir l'ami de sa mère, M. Rall. Il ne comptait plus les années qui le séparait de la dernière fois qu'il l'avait vu.

Les pneus neige crissèrent sur la neige au moment de tourner à l'angle de la boulangerie, en face de la libraire.

A cette heure tardive de la matinée, les quelques places de parkings étaient toutes occupées. Il fallut faire le tour de la patinoire et se garer devant l'hôtel de ville, pour enfin sortir de cette voiture. Le comble était que s'il avait décidé d'y aller à pieds, il serait déjà arrivé depuis plus de cinq bonnes minutes. Tout ça pour ne pas finir les mains et les pieds gelés !

En face, le bar tabac était ouvert et éclairé. Trois clients étaient attablés à l'extérieur, l'un d'eux salua Levi. Bien que le jeune  Freeman fit un signe de politesse en retour, il ne reconnu pas le gros bonhomme qui fumait de manière nonchalante sa cigarette.

Le noiraud franchit la porte du libraire Rall dans un cliquetis de clochette familier, et fut accueillit par une jeune femme rousse au sourire charmeur.

-Bonjour monsieur ! La salua la jeune femme derrière un comptoir où se superposait une pomme de livres.

D'un signe de tête, Levi salua à son tour la jeune femme et farfouilla parmi les ouvrages, avant d'opter pour un livre d'un auteur qui lui était complètement inconnu.

-M. Rall n'est pas là ? Demanda le noiraud en se dirigeant vers la jeune femme.

Cette dernière eut un regard teinté de tristesse et sourit tristement.

-Malheureusement plus, non. Il est parti rejoindre ma mère il y a six mois.

La nouvelle tomba comme un choque sur Levi. L'ami de sa mère, l'homme à la moustache qui l'intimidait tant enfant, était lui aussi décédé. Et il n'avait pas été au courant.

Plus intéressant encore, cette jeune femme en face de lui, était la fille de M. Rall. Il ne se souvenait pourtant pas d'une enfant au près de cet homme qu'il avait tant porté dans son estime.

Si perturbé par cette nouvelle, il en oublia où il se trouvait, ce qu'il tenait dans les mains, et plus encore, qui se trouvait en face de lui. L'enfant de son ami avait perdu son père, et tout ce que le jeune Freeman trouvait à faire, était de rester pantois devant elle. Aucune formule de politesse se glissa au travers de sa bouche, et le pauvre homme serait resté dans cette position encore longtemps, si le carillon de la porte d'entrée ne s'était pas mis à sonner.

-Excusez-moi, bredouilla Levi en tendant son livre.

Il ne fit pas attention à la réaction de la jeune femme, au moment où elle attrapait le livre que lui passait Levi. Ses yeux étaient portés derrière le noiraud, et se suivies avaient pris une teinte rosée plus marquée.

Il faisait soudainement chaud, dans la petite librairie Rall.

-Bonjour... salua la rousse presque en murmurant.

Ses yeux accrochaient sur la personne derrière Livaï, qui venait d'entrer.

-Je peux vous aider ? Continua la jeune femme qui ne se préoccupait plus de Levi, toujours en face d'elle.

Agacé par ce comportement, Levi soupira et récupéra le livre que tenait fermement la libraire. Il repasserait ici plus tard. Ou pas. S'il était venu la, c'était uniquement pour passer un bonjour à un vieil ami. Pas pour se taper sa fille malpolie qui ne lui prêtait plus attention.

Sa fille !

Au moment où il se faisait la réflexion qu'il avait était des plus impoli envers elle, les yeux de Levi croisèrent le regard de l'homme qui venait de rentrer, et qui avait tant distrait la jeune femme.

Le mannequin qui logeait chez lui, venait de rentrer dans la libraire Rall.

-Tu sais lire, toi ? Dit d'un air dédaigneux le noiraud en se rendant compte que c'était à cause de lui que Mlle. Rall venait de l'ignorer.

-A croire que oui, lui répondit Dorian qui sourit à la rousse derrière Levi, merci mademoiselle, mais je devrai trouver facilement mon bonheur.

Agacé de ce charme qui venait de faire fondre en un instant le cœur de la libraire, Levi reposa le livre sur la première étagère à sa portée, et sortit en soupirant bruyamment. Si maintenant même dans sa ville natale, il devait être importuné par cet individu, ces vacances n'allaient pas bien se passer. Pas bien se passer du tout.

Le carillon sonna de nouveau au moment où il passait la porte et que son pieds droit s'enfonçait dans la poudreuse devenue grise et boueuse.

-Eh ! L'apostropha le mannequin toujours à l'intérieur, attends !

Faisant l'exact opposé de ce que lui demandait le brun, Levi continua d'avancer dans la neige.

-Levi ! C'est trop te demander d'être gentil un instant ?

Le noiraud s'arrêta, se tourna vers Dorian, et soutient son regard vert perçant.

-Oui.

Faisant de nouveau volte-face, il reprit son chemin vers sa voiture. Qu'avait-il à faire ici pendant une semaine ? Ses vacances se transformeraient en semaine de travaille acharné. S'il n'y était plus de quoi s'occuper, autant même rentrer à New York !

-T'as vu, j'ai rangé la vaisselle.

Levi eu envie de lui cracher un « encore heureux » à la figure, mais il était d'une humeur bien trop bonne pour entamer des reproches inexistantes à ce pauvre mannequin trop enthousiaste.

-Ecoute, je veux juste faire connaissance avec mon colocataire !

-Ton colocataire ? Je t'héberge bien gentiment et gratuitement, je te rappelle.

-D'accord, alors mon pote si tu préfères.

Le noiraud grommela quelque chose d'incompréhensible et glissa ses mains dans ses poches. Qu'avait-il a perdre à écouter ce gamin un peu plus de deux secondes ? C'était Noël, la magie de Noël, l'esprit de Noël ! Il aurait même pu sourire pour lui montrer qu'il était ouvert à la discussion, mais ça l'effrayait trop. Faut pas pousser mémé dans les orties, non plus.

-Je te propose qu'on mange ensemble à midi. Il y a le petit restaurant de l'autre côté. On s'attable et on fait connaissance !

Levi haussa un sourcil, des plus sceptiques. S'attabler en terrasse par ce temps ? Avec lui ? Être généreux c'est bien joli, mais c'est embêtant.

-De toute façon, c'est ça ou Picard chez toi.

Vaincu, Levi accepta de passer son midi avec Dorian.

The Holiday「 BxB 」Où les histoires vivent. Découvrez maintenant