Chap 6. Un choix marginal

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Pendant que Calypso était envoyée en espion, que René restait dans son coin d'oeil, Hyacinthe se devait de faire un choix. Le choix d'une épouse.

Les soeurs de Patience se ressemblaient énormément et elles devaient toutes avoir l'âge qui déclinait, jusqu'à la petite dernière.

Mais Hyacinthe n'était pas sotte, ces jeunes filles avaient été élevé dans un monde de luxure et de meurtres de couloir, elles étaient beaucoup moins innocentes qu'elles le paraissaient. Et puisque leur physique était à peu près similaire, il fallait plutôt viser sur leur personnalité.

Hyacinthe se connaissait bien. Elle aimait les filles féminines, intelligentes, peut-être un peu curieuses. Mais elle n'avait pas le temps pour les pimbêches, les orgueuilleuses et les pestes. Elle n'avait pas le temps pour cela. Sa femme devait être capable de survivre sans elle. Au moins d'être débrouillarde et ouverte d'esprit, quand elle devrait partir effectuer des missions pour Midas.

Elle devait lui céder une certaine intimité. Elle n'était pas contre que sa fiancée soit intéressée par ses affaires, mais lui dévoiler une enquête confidentielle sur Dieu, pourrait la mettre en danger inutilement.

Ou alors, devait-elle avoir les épaules pour l'encaisser.

Autour d'elle, les nobles chuchotaient, applaudissaient, se moquaient pour certains. Hyacinthe remarquait que certaines des soeurs n'étaient pas charmées de devoir se marier à une inconnue. Certaine n'aimait pas les femmes, mais on ne pouvait pas lui résister bien longtemps.

Laquelle serait parfaite ?

Hyacinthe avança devant elles. Ses talons blancs claquaient sur la pierre du jardin d'illusions. Les mains derrière le dos, elle passait devant elles.

  -Gaîté. Salua la première en une révérence.

Hyacinthe l'observa. Elle avait une petit sourire en coin, comme si elle ne pouvait pas s'empêcher de glousser comme une enfant. Hyacinthe n'aimait pas trop cela. Elle se tourna vers Patience et lui fit un signe négatif.

  -Tu peux partir à tes occupations Gaîté. Nous n'avons plus besoin de toi ici. Rentre au château. Ordonna Patience.

Gaîté parut légèrement surprise, avant de disparaître dans la foule. Bien, une de moins. Hyacinthe approcha devant la suivante.

  -Mélodie.

Mélodie avait un air un peu hautain. Le nez retroussé, comme si un excrément tout frais venait de tomber sur ses chaussures. Elle l'observait avec une certaine tension. Elle grimaça en croisant son regard vairon. Ses imperfections n'étaient pas à son goût, apparemment.

  -Vraiment, ma colombe ? Sussura Hyacinthe.

Elle se tourna immédiatement vers Patience et fit non, de la tête.

  -Tu peux partir.

Mélodie s'abaissa et s'en alla à la suite de Gaîté. Elle garda ensuite dans les rangs, les jeunes Grâce, Clairemonde et Douce.

Friande ne fut pas de la partie, elle avait un regard beaucoup trop lointain et désintéressé. Et puis, ce choix ne devait pas s'éterniser. Les aiguilles de l'horloge continuait de tourner immanquablement.

Hyacinthe s'approcha de Grâce et lui proposa sa main d'or. La fille semblait fascinée. Cela semblait être un bon point.

  -Voulez-vous m'accorder cette danse, mademoiselle Grâce ?

  -Bien sûr, ma Lady.

Celle-ci rougissait légèrement. Elle accepta, bien entendu. René suivait de près. Un air de piano et de violoncelle frôla leurs tympans. Hyacinthe avait posé sa main sur la taille gracile, elle sentait l'odeur parfumé des bains, sa coiffure était impeccable. Peut-être  trop ?

LADY HYACINTHE ━゙LA PASSE-MIROIR✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant