Call Me By Her Name [CMBYN Fanfiction]

La Ragazza

Plus tard dans l'après-midi, Elio va bronzer près du bassin. Il est seul au milieu des cigales et des abricotiers. La seule autre présence qu'il ne put discerner fut celle de Carly à la fenêtre de l'étage. Sortie de sa sieste, son regard était posé sur Elio depuis plusieurs minutes déjà. Elle avait envie d'aller nager à côté de lui et d'apprendre à le connaître mais elle n'y arrivait pas. Soupirant avec dépit, la jeune fille se retourne et se dirige vers les escaliers.

En descendant, elle croise M.Perlman qui sort de son bureau. Tous deux s'échangent un sourire et celui-ci lui demande :

— Tu vas rejoindre Elio ?

— Euh, je ne voudrais pas le déranger... avoue-t-elle à demi-mot.

— Tu ne vas pas le déranger, ne t'inquiètes pas. Il a besoin de compagnie en ce moment ou il va se transformer en légume. D'ailleurs ce serait bien que vous sortiez ce soir. Il me semble que Marzia vous a invité à une soirée chez elle, non ?

— Marzia m'a invité ? s'étonna la jeune américaine.

— Il me semble que oui. Elle était toute excitée à l'idée de te revoir alors je pense que tout se passera pour le mieux...

Elio qui se cachait derrière l'encadrement de la porte surgit soudain. Il leur lança un sourire puis s'avança pour questionner Carlotta.

— Mon lit était assez comfortable ? demanda ce dernier.

— Très, confirme-t-elle. J'ai dormi comme un bébé.

— J'ai vu ça...

— Ça veut dire que c'est toi qui a enlevé mes chaussures ?

— Tu allais avoir chaud et en plus il faut pas dormir avec ses baskets dans son lit, se justifia-t-il.

Elio évitant le regard brun profond de son invitée du mois, M.Perlman comprit qu'il devait les laisser seuls. Il inventa alors une excuse, celle de cueillir les derniers abricots mûrs repérés dans le verger avec Anchise, pour s'éclipser. Les deux jeunes gens furent alors seuls et cette fois c'est Carlotta qui détournait le regard.

Le jeune homme lui prit alors la main et observa ses doigts. Ils étaient presque aussi longs que les siens et l'écart entre son pouce et son auriculaire montrait la possibilité de couvrir un octave.

— Tu joues du piano ? interroge l'italien curieux.

— De l'alto et du violoncelle aussi, affirme la jeune femme.

— Je peux t'écouter ? réitère celui-ci.

— Quel morceau tu voudrais que je joue ? demande-t-elle

— N'importe lequel de...

Elio hésite puis pense à son devoir.

— Pourquoi pas Chopin ? suggère-t-il.

- C'est faisable.

Ils marchent alors vers le salon. Carly avance sous le regard inquisiteur de sa nouvelle connaissance. Ce dernier s'attend à ce qu'elle ne soit pas aussi douée que prévu mais reste quand-même impartial.

Ils entrent dans le salon où quelques proches des Perlman s'étaient réunis pour discuter avec la mère d'Elio. Ce dernier pointe alors l'instrument et Carlotta s'y dirige. Elle s'assit sur la banquette puis observa le clavier. N'ayant jamais joué de sa vie sur un piano à queue, son âme d'artiste en était presque émue. Hésitante, ses mains se posèrent tout de même sur les touches et son pied droit sur la dernière pédale. D'abord un Fa#, puis la valse Op.69 No.2 de Chopin retentit dans une balade virtuose.

Tous furent choqués, en particulier Elio. Il s'attendait à beaucoup moins mais aurait dû quand même se faire une idée de ce à quoi il se confrontait avec une multi-instrumentiste. Elle faisait ressortir l'émotion candide de la valse par l'appui délicat de ses doigts sur chaque note. Son regard était seulement posé sur l'instrument alors Elio poussa un rire.